© Athénaïs Cornette de Saint Cyr et Emma Fleter
Vendre des villas, ça le connaît. "Je suis à la Meinau depuis 30 ans, c’est tout mon chiffre d'affaires", confie Francis Fischer, l’agent immobilier incontournable des Villas. Il connaît le quartier et ses habitants comme sa poche. Même si son fils Florent a repris l’entreprise, Francis Fischer ne lâche pas l’affaire. Il se revendique "artisan de l’immobilier", un slogan qu’il a inscrit sur sa plaque. L’important, c’est l’humain, insiste-t-il, conscient que son bagou et son sens du relationnel entretiennent le bouche-à-oreille. "Je ne travaille pas sur 20 biens en même temps, seulement quatre à cinq à la fois."
"On ne peut pas consommer toute cette biomasse"
"On a fait le choix de produire et de distribuer l’hydrogène même s’il n’y a pas encore de véhicule fonctionnel à Strasbourg", explique Christian Bestien. Utiliser cette ressource pour la mobilité n’est pas à l’ordre du jour. Principal frein : le prix d’investissement. Un camion à hydrogène coûte environ 800 000 euros, contre 90 000 euros pour le même en version diesel. Si l’EMS envisage d’alimenter les bus de la CTS à l’hydrogène vert, "ce n’est pas prouvé que cela va fonctionner. Il reste un point d’interrogation : la viabilité économique", confie Anne-Marie Jean.
La paroisse protestante et le jardin interreligieux de la Meinau. © Emma Fleter
L’autre avantage de la Plaine des Bouchers : son accessibilité. Le quartier est desservi par plusieurs bus, et par les trams A et E. Pour les automobilistes, l’autoroute A35 est toute proche. "Avec le renouvellement urbain, on nous a proposé de changer d’emplacement. Mais on est toujours restés ici, nous sommes très bien placés", avance Siegfried Schelské, pasteur de Porte ouverte chrétienne (POC), située près du lycée Couffignal.
Des fidèles qui viennent de loin
La zone rénovée où se trouve le nouveau magasin a également vu naître une maison de santé et un nouveau centre d'ophtalmologie. Ce dernier a ouvert en mars 2022, à l’angle de la rue du Rhin-Tortu et de l’avenue de Normandie, avec le soutien des pouvoirs publics. C’est le dernier grand projet commercial d’envergure du quartier.
Aurore Ployer et Almamy Sané
Le processus de transformation urbaine fait aussi des gagnants, à l’image d’Aslan Market. Après huit premières années d’activité rue de Franche-Comté, il commence une deuxième vie en déménageant en 2019 dans des locaux plus grands et modernes au 3, rue de Picardie. Le magasin a bénéficié d’une aide du Fond européen de développement régional (Feder), en soutien aux petites et moyennes entreprises des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Une bonne affaire pour Aslan Market comme pour les habitants, qui peuvent acheter des produits locaux mais également venant d’Asie, de Turquie et de Russie. Dans ce déplacement, le supermarché a néanmoins perdu quelques fidèles : Saïd, 62 ans, chef d’équipe dans l'assainissement, confie ne plus s’y rendre : "Il faudrait que je prenne la voiture." Il se ravitaille désormais exclusivement chez Auchan. Pareil pour Majdi Mtiri, commerçant au Neudorf : "Moi, je faisais mes courses à Aslan à la rue Franche-Comté, mais je ne vais pas de l’autre côté, rue de Picardie".
Lounès Aberkane et Fanny Lardillier