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De vieilles photos de la Saint-Fiacre figurent parmi les archives de l'historien amateur. ©Lisa Ducazaux

L’inégale répartition de l’offre de santé libérale à la Robertsau

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En 1996, les parents de Claudine Jost lui ont légué cette maison, située près de l’école de la Robertsau. Elle y a aménagé un gîte à l’étage supérieur il y a six ans. ©Baptiste Candas

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La Bleich, bâtiment historique, a été démolie en 2017. ©Alain Kempf

Le chant du pivert peine à se faire entendre sous le vrombissement incessant des camions qui se dirigent vers le port aux pétroles, sa zone Seveso et ses friches. À partir du pont du Canal, une dizaine de bâtiments abandonnés ou terrains inutilisés jalonnent le quai Jacoutot. Ici, la nature reprend ses droits, aidée ou non par la main de l’Homme. Cachée par d’épais sapins, Euroasis est la première de ces friches.

 

La “jungle”  d’Euroasis

A l’orée d’un bois qui abrite un hêtre remarquable, des ifs ou encore un pin noir, se dévoilent trois villas de maître abandonnées. “Ça ressemble à une jungle”, s’exclame Gaby Guthmann, présidente de l’association Euroasis. Le mot sonne juste pour décrire cet espace de permaculture, qui tente de reproduire un écosystème naturel. Au cœur de ce désordre organisé dans lequel poussent lavande, blettes, fraisiers, Anne-Claire, une nouvelle recrue, pointe l’enjeu du “sol très pollué. La mairie a recensé du mercure, de l’arsenic et du plomb”. Une problématique qui concerne l’ensemble du quai Jacoutot. Fred, jardinier à ses heures perdues, confie avoir “nettoyé, par précaution, le sol, et ajouté de la terre”.  De son côté, l’association fait pousser ses courges, son maïs, ses citrouilles, dans des bacs à lasagnes : empiler les couches de matériaux permet d’éviter que les cultures ne touchent le sol. La permaculture, en favorisant la biodiversité, a aussi permis le retour de la faune. Désormais classée refuge Ligue de protection des oiseaux (LPO), Euroasis affirme tout mettre en œuvre pour encourager l’installation des oiseaux. L’association a déjà observé un couple de buses, des crécerelles et même une chouette hulule. “On a la chance d’avoir un jardin avec une clôture naturelle de haies, qui permet d’abriter les oiseaux. Des feuilles, du compost et des briques concassées forment des tas à l’extérieur pour les hérissons ou les orvets”, décrit Gaby Guthmann.

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Cueillette des tulipes chez les Horn, au 63 rue Himmerich. ©collection Thérèse Clerc, retouche Bernard Irrmann

©Anthony Jilli et Joffray Vasseur

“La proximité avec la Cité de l’Ill n’est pas dissuasive”

Au fond de la rue Hechner, deux bâtisses se distinguent, l’une orange, l’autre jaune, reliées par un même jardin. Elles appartiennent à André Mauchoffé, qui a racheté le terrain d'une ancienne ferme en 1977. Le grand-père a eu la surprise il y a quelques années d'un “regroupement familial imprévu”, quand ses deux fils sont revenus au domaine parental. “Je réside dans l'ancien habitat de la ferme, et il y a moins de dix ans, mon fils a transformé la grange.” Une troisième maisonnette “entretenue pour éventuellement la louer”, a fini entre les mains de son second fils. Un mélange s’opère à travers les opérations de rachat des propriétés de sa rue: “Petit à petit, des nouveaux viennent, investissent et agrandissent. Beaucoup de gens vendent par succession, d’autres décèdent.” Logé à la frontière même entre quartier résidentiel et cité HLM, André lutte contre les stéréotypes: “La proximité avec la cité de l'Ill n'est pas dissuasive. C'est une ânerie monstrueuse de vouloir dire que ces bâtiments ne se trouvent pas dans la Robertsau.”

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