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État critique. L’économie européenne en réanimation

22 janvier 2021

État critique. L’économie européenne en réanimation

Dépendance aux importations, retard sur le numérique, manque de solidarité : la pandémie du coronavirus a mis en lumière les fragilités de l’Union européenne. Malgré des aides et des investissements d’une ...

Le projet a tout de même quelques supporters, notamment Fabien Gilberg, propriétaire de la pharmacie Premium Santé : “Il y a quelques années une voiture venant de l’avenue de Périgueux s’était encastrée dans la pharmacie ! Le carrefour est très dangereux, que ce soit pour les piétons ou les automobilistes.”

Emilio Cruzalegui et Thomas Wronski

Ce type d’acquisition peut prendre du temps et se heurte parfois à la résistance des commerçants. C’est le cas d’Antonio Campolo, propriétaire du traiteur italien Casa Campolo. "C'est une histoire de longue date, la mairie négociait déjà avec mon père il y a vingt-cinq ans”, raconte Antonio Campolo. Installé en 1983, le père d’Antonio a été contacté plusieurs fois par la mairie pour lui proposer de racheter sa maison. Aujourd’hui le traiteur se dit prêt à vendre son bien mais il estime l’offre financière de la mairie insuffisante. “Je ne suis pas contre le fait de céder mon commerce, mais il s'agit aussi de ma maison et avec l’offre de la mairie, je ne pourrai pas me réimplanter ailleurs ni me loger à Bischheim”, affirme le commerçant. Ce statu quo peut durer tant que la municipalité ne décide pas d’exproprier Antonio Campolo au nom de l’intérêt général. 

Conseiller municipal d’opposition et tête de la liste écologiste Naturellement Bischheim aux dernières élections municipales, Gérard Schann est loin d’être convaincu par le projet. Pour lui, la piste cyclable est purement cosmétique : “Ce ne sont pas les 50 m de piste cyclable qui vont inciter les Bischheimois à utiliser leur vélo", fulmine l’écologiste.

Projet de réaménagement du carrefour de la route de Biscwiller et de la rue du Général-Leclerc 

En 2019, la brasserie Heineken a produit 1,5 million d'hectolitres de bière, ce qui en fait l’un des principaux sites de production brassicole de France. © Emilien Hertement

“À l’époque, le marché de la bière n’était pas du tout florissant et connaissait une baisse structurelle avec une perte de volume qui durait depuis trente ans. Heineken a entrepris une réorganisation industrielle pour faire face aux nouvelles évolutions du marché et pérenniser son activité”, explique Hélène Dupouy, responsable presse pour Heineken France.

À travers Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim, la route de Bischwiller dessert des territoires en pleine recomposition. Pour devenir autre chose qu’un axe de passage automobile, elle aménage ses friches, cultive son attractivité mais doit encore progresser sur les mobilités douces.

Par manque d’espace et d’aménagements, automobilistes, cyclistes et piétons cohabitent avec difficultés. Mieux partager l’artère passe par une redistribution des rôles.

Elles étaient cinq, aujourd’hui, il n’en reste qu’une 

Sur les cinq grandes brasseries industrielles qui existaient à Schiltigheim avant la Seconde Guerre mondiale, il n’en subsiste qu’une : la brasserie de l’Espérance. Pour Patrick Gauger, ancien maître brasseur chez Fischer, la raison est simple : “L’arrivée de la grande distribution et la question de la rentabilité ont favorisé les grands groupes. Il fallait investir massivement pour adapter l’outil de travail aux nouvelles contraintes, donc il y a eu des regroupements qui ont provoqué des fermetures.” La brasserie de la Perle, la première à trinquer, ferme définitivement ses portes en 1971, avant de renaître quelques années plus tard à Strasbourg. Au terme d’un long déclin, Schutzenberger disparaît en 2006.

Suite à son rachat du groupe Fischer-Adelshoffen, Heineken met successivement un terme à l'activité sur les deux sites, laissant les anciens locaux à l’abandon. Clin d'œil de l’histoire, la brasserie artisanale Storig a fait le choix de s’implanter en 2016 dans le dernier vestige d’Adelshoffen : la villa Weber.

L’artisan principal de ce rachat est Michel Debus, ex-directeur du groupe Fischer-Adelshoffen, grand nom de la bière alsacienne et aujourd’hui actionnaire majoritaire de la brasserie Storig. Pour Patrick Gauger, qui a géré le déménagement, “les brasseurs ont tendance à comparer l’activité brassicole à la renaissance du phénix. L’avènement des grands groupes, qui centralisent et standardisent leur production, favorise l’apparition d’une nouvelle demande artisanale. C’est un cycle.”

Commerces, loyers avantageux, places de stationnement, pour les nouveaux venus sur la route de Bischwiller, les avantages à s’éloigner de Strasbourg sont nombreux. Mais en matière de loisirs et d'accès aux soins, la proximité avec la capitale de l’Eurométropole reste pour beaucoup indispensable. 

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