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Entre 1878 et 1960, une ligne de tramway parcourait la route de Bischwiller. Retour en photos sur les temps forts de son histoire.

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Les véhicules diesel émettent plus de dioxyde d'azote que les véhicules essence. © Loïc Gorgibus

Les années 1950 signent le déclin du tramway. Si la fréquentation a augmenté pendant la Seconde Guerre mondiale, elle baisse de nouveau ensuite. Moins cher, plus rapide et surtout moins encombrant, le bus vole peu à peu la vedette au tramway.  Alors que la voiture se démocratise, la priorité est de lui réserver l’espace de circulation. Les lignes ferment les unes après les autres et la dernière, circulant du Neuhof à Hoenheim, est arrêtée le 30 avril 1960.
Photo prise en août 1958 à l’actuel 73, rue de la République (Hoenheim)
© Strasbourg-Tramway © Emma Steven

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Le terminus multimodal de Hoenheim a été conçu par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid (1950-2016). © Elia Ducoulombier. 

Les tramways de Strasbourg ne conduisent pas que des voyageurs. Dans les années 1890, des motrices sont affectées au transport de marchandises (bétail, pommes de terre, foin, charbon, engrais, etc.) quand d’autres livrent lettres et journaux. En 1925, 182 000 tonnes de marchandises sont acheminées dans Strasbourg et ses environs. Mais peu à peu, le transport routier, moins coûteux, est privilégié. Du côté des voyageurs, la fréquentation baisse aussi. Entre 1930 et 1938 elle passe de 54 à 32,8 millions de voyageurs par an.
Photo prise entre 1918 et 1933 à l’actuel croisement de la rue du Souvenir et de la route de Bischwiller (Bischheim).
© Archives de la ville de Bischheim © Elia Ducoulombier

 

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La ligne de bus 3 du réseau CTS qui relie la Place des Halles à Strasbourg et la Gare de Hoenheim emprunte la totalité des 3,5 km de l’axe de Bischwiller. © Elia Ducoulombier. 

7h31. Seul sur le quai A du TER, un cycliste vêtu d’un gilet jaune scrute la voie de chemin de fer. Le train de Sébastien Degré a lui aussi été retardé de dix minutes. “À cause du froid, il y a des passages à niveau qui ne tiennent pas le coup”, note-t-il. Ce moniteur de voile à Lauterbourg est un habitué de la ligne. “Ça fait huit ans que je l’emprunte ! C’est un peu ma ligne 33 !”, affirme-t-il en souriant. Après avoir pédalé jusqu’à la gare, il prend le train avec son vélo pour un voyage de 50 minutes. Ce trajet, il l’apprécie. “Je retrouve souvent les mêmes personnes. Une fois par an, on essaye d’organiser tous ensemble le repas de la ligne 33. Cette année, on était une petite quinzaine !”, se réjouit-il. L’homme remet en place ses bottes de pluie dans le panier de son vélo. Juste avant que le train n’arrive, deux autres voyageurs le rejoignent sur le quai. Il ne les connaît pas, mais cela ne l’empêche pas de les saluer.

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Le vélo est le parent pauvre de la gare : la station Velhop est peu utilisée et la vingtaine d'arceaux souvent inutilisés.  © Elia Ducoulombier. 

7h28. Les 680 places de parking sont loin d’être occupées, surtout en cette période de télétravail. Pourtant, Marie, 25 ans, le trouve bien pratique. Comme à chaque fois qu’elle doit se rendre à Strasbourg, la Wissembourgeoise y gare sa voiture avant d’emprunter le tramway. Aujourd’hui, l’étudiante se rend à une formation de cuisine à Illkirch-Graffenstaden où elle suit des cours dans un établissement de formation en hôtellerie. “Je n'ai pas envie de m'embêter à traverser le centre-ville de Strasbourg en voiture. En plus, il y a peu de places pour se garer devant mon centre de formation”, explique-t-elle. Dans le fin brouillard, la jeune femme allume une cigarette avant de quitter le parking.

7h04. En ce mois de novembre, le jour se lève à peine. Caché dans les nuages, le soleil peine à réchauffer les quelques voyageurs qui patientent. Parmi eux, un quinquagénaire fait les cent pas sur le quai de la gare. Cet opticien, qui vit à Hoenheim mais travaille à Mulhouse, passe près de 5h30 dans les transports chaque jour. Aujourd’hui, il cumule les problèmes. “Le premier train pour Strasbourg a été annulé à cause du confinement. Je suis obligé de prendre celui de 6h59 qui me fait arriver 30 minutes plus tard. Et en plus il est en retard !”, se plaint-il. À 7h19, le train tant attendu entre enfin en gare.

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