De retour sur la route de Schirmeck, adieu tranquillité chérie. Au final, j’ai mis 14 minutes pour rejoindre Auchan en passant par le canal. Autant que mon ami Paul via la route de Schirmeck. Le plaisir pris à pédaler est, en revanche, incomparable.
Je grimpe sur la passerelle du Murhof. Ici, des plaques ont été fixées sur les lattes abîmées. Problème : elles sont particulièrement hautes. Je lève ma roue avant pour éviter que ma jante tape. Je prends à droite et retrouve la rue de la Rivière. Comme il n’y a aucun aménagement pour les vélos, je dois zigzaguer entre les voitures. À cet endroit, la Ville envisage de vrais aménagements cyclables.
Concernant la traversée, "on a travaillé sur les cycles des feux pour essayer d’améliorer le temps de vert pour les piétons", poursuit le directeur de territoire. Toutefois, cet ajustement est limité par d’autres priorités : "Il y a la question de l’efficacité des bus." C’est un équilibre compliqué entre favoriser les cheminements piétons et ne pas défavoriser les bus. Deux policiers municipaux sont parfois dépêchés au moment de la sortie d’école pour réguler le carrefour. Ils verbalisent les automobilistes en infraction, mais n’ont pas pour mission de faire traverser les enfants. "On ne peut pas déplacer la route. C’est aussi la responsabilité des parents. C’est censé être une école de proximité, ça leur a été demandé de ne pas venir en voiture", s’agace l’un des agents.
Dans ce quartier situé au sud-ouest de Strasbourg, on recense huit médecins généralistes pour une population de 12 500 habitants. Les plaques de spécialistes sont rares, exceptées celles des dentistes. La Montagne-Verte est considérée comme une zone "en tension" par l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est. Jamila Kasem, médecin généraliste installée depuis 2003, accueille quotidiennement une centaine de patients. Par le passé, dans les périodes de forte affluence, ils n’étaient que 80.
Quand l’habitude masque les risques
Je passe sous le pont de la Montagne-Verte et je rejoins le quai du Brulig. Ici, je partage la route avec les voitures mais elles sont rares et obligées de rouler à 30km/h. Je peux appuyer sur les pédales et me faire plaisir. Je retrouve rapidement la piste des Quatre rivières qui débouche sur celle de Maurice-Garin. Je reste vigilante à l’intersection, car comme me l’a confié Kévin Le Barbier, un usager quotidien, aucun panneau ne donne la priorité à quiconque. Même refrain sur le quai de la Flassmatt lorsque je tourne à gauche et que je coupe la route aux cyclistes d’en face.
18h30, jeudi 14 novembre. Même destination, trajet différent. Privilégiant la sécurité à la rapidité, je décide de passer par la piste cyclable qui longe l’Ill. Elle est large, séparée des voitures et des piétons. Les lampadaires automatiques s’allument à mon passage et éclairent le goudron. Les feuilles s’envolent derrière moi. Seul le bruit des chaînes perturbe le calme ambiant. La nuit m’empêche de profiter de la vue sur la rivière, mais je sens sa présence sur ma gauche.
D’autres structures attractives
De plus en plus de parents se tournent vers les micro-crèches pour leur cadre plus intime. Surtout, cela leur permet d’éviter le stress du tirage au sort et les démarches administratives complexes des crèches municipales. "Quand on est un couple de parents qui travaillent, on n’est pas prioritaire. On reçoit très tard la réponse des crèches départementales. Je n’ai pas pris le risque de me retrouver sans place, je me suis directement tournée vers la micro-crèche", explique Aurélia Amri, maman du petit Adam, qu’elle récupère chaque jour vers 17 heures au Petit Bois carotte, la micro-crèche située au 114 route de Schirmeck.
Malgré ces obstacles, les crèches multi-accueil et familiale font preuve de résilience et anticipent. Geneviève Petit prévoit de faire du surbooking : "Sur une section de 24 places, je sais que dix enfants partiront. Alors je vais en prendre 17 ou 18 pour m’assurer de remplir, quitte à les redistribuer dans mes deux autres sections."
Moncef Arbadji et Camille Carvalho