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© LOANA BERBEDJ 

Le Parlement européen a adopté un programme de lutte contre la fraude 

Lundi 11 février, Antonio Tajani a renommé les studios radio du Parlement européen du nom d’Antonio Megalizzi et Bartosz Orent-Niedzielski, tous deux victimes de l’attentat de Strasbourg.

 

Le Parlement européen a approuvé un nouveau programme anti-fraude et appelle au doublement de son budget.

Les eurodéputés ont trouvé, mardi 12 février, un consensus pour mieux lutter contre la fraude aux fonds européens. Le projet de réglement adopté à une large majorité prévoit le renforcement du système de communication entre les douanes des différents pays ainsi qu’un perfectionnement du logiciel pour signaler des irrégularités.

Ces propositions s’appuient sur le rapport annuel de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). Cet organisme de la Commission européenne dénonce régulièrement la fraude aux fonds européens, à la TVA et aux droits de douanes. En 2017, l'OLAF a ainsi réalisé plus de 1100 enquêtes et a pu récupérer plus de 3 milliards d’euros à la suite des infractions constatées.

Mais il reste à régler la question du financement du nouveau programme adopté par le Parlement. Son rapporteur, l'Espagnol José Ignacio Salafranca (PPE, chrétiens-démocrates), a en effet plaidé pour un programme plus ambitieux que celui présenté par la Commission européenne, proposant de doubler le budget initialement proposé, pour atteindre 360 millions sur sept ans (2021-2027). Un point épineux qui devrait provoquer de vives discussions entre les vingt-huit ministres des Finances des Etats membres, dans un contexte budgétaire très contraint.

Maxime Arnoult

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Les studios radio du Parlement européen portent désormais les noms d'Antonio Megalizzi et Bartosz Orent-Niedzielski. © Sarah Lerch

Les studios radio du Parlement européen portent depuis lundi 11 février les noms d’Antonio Megalizzi et Bartosz Orent-Niedzielski, dit “Bartek”. Les deux journalistes d’Europhonica ont été assassinés en décembre 2018, lors de l’attaque terroriste à Strasbourg. La cérémonie présidée par Antonio Tajani, le président du Parlement européen, s’est conclue par le lancement de la première émission radio d’Europhica depuis décembre. « Leur projet commun transformera leur mémoire en une présence vivante, non seulement au Parlement, mais aussi auprès des étudiants, qu’ils essayaient d’informer sur l’Europe », a déclaré le président du Parlement européen.

Europhonica, le réseau de radios associatives européennes à destination des jeunes, espère voir ce geste symbolique d’Antonio Tajani transformé en actes. « Nous demandons au Parlement européen de prendre des mesures concrètes avant les prochaines élections pour que le rêve d'Antonio et Bartek ne soit pas vain », a réclamé Andrea Fioravanti, journaliste d’Europhonica. Une manière de promouvoir la liberté et la capacité d’informer les jeunes citoyens européens.

Sarah Lerch

Des victimes de l’attentat de Strasbourg honorées

13 février 2019

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Sommaire de la session parlementaire de février 2019

Au Parlement européen, la percée des forces antisystèmes aux élections législatives italiennes suscite l'inquiétude.

Endiguer la montée des populismes

« Le vote des italiens est un signal d’alarme pour les institutions européennes, commente la députée italienne Eleonora Forenza (GUE/gauche radicale), et notamment pour la Commission, avec la défaite de la social démocratie en Italie, entraînant la chute de Matteo Renzi, et le rejet net des politiques d’austérité. »

Pour l’Union européenne, il s’agit désormais de contenir cette montée des partis anti-systèmes, déjà au pouvoir en Autriche, en Hongrie et en Pologne, en s’attaquant à leurs causes. « L’impuissance du budget européen a des conséquences sur la montée des nationalismes. Si l’on n'arrive pas à financer l’Europe, bien sûr que cela nourrit les populismes, c’est cela que les gens nous reprochent », explique Isabelle Thomas, députée française (S&D/sociaux-démocrates).

Même diagnostic pour Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires : « Une des choses dont nos peuples souffrent aujourd’hui, c’est un sentiment d'iniquité forte. Par exemple quand les firmes multinationales ne paient pas d’impôt, c’est une source des montées du populisme.»

Malgré le flou, une certitude se dégage toutefois : un Brexit à l’italienne est très peu probable. Il faudrait pour cela réviser la Constitution, qui interdit les référendums sur les traités internationaux. « L’Italie ne sortira pas de l’UE, assure Eleonora Forenza. Matteo Salvini était très agressif envers les institutions européennes pendant la campagne, mais il a déjà annoncé qu’il ne souhaitait pas sortir de l’UE, ni de l’Otan.»

Sophie Bardin et Marie Dédéban

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