Vous êtes ici

Liberté, minimalisme, écologie, autonomie… Ce sont les images collées à la communauté des tinystes et entretenues par les réseaux sociaux. En Alsace, "l’influenceur" qui fait connaître ce mode de vie, c’est Lars Herbillon, dont les vidéos font des dizaines de milliers de vues sur Youtube. Trois ans après avoir lancé son projet d’auto-construction à 17 ans, il se qualifie aujourd’hui de "digital nomad" et se prépare à lancer son entreprise de construction de tiny house "nouvelle génération". Pour lui, l’habitat léger "permet de pouvoir changer de projet de vie sans contraintes géographiques ou économiques".

Conséquence ou non de sa résidence, les cyclistes amateurs se font plus nombreux. “On en a vu tout l’été, ça n’a pas désempli”, affirme Laurent. Tiens, justement, Joël et Claude descendent de leur monture. Venus du Luxembourg, ils dorment dans leur camping-car, comme la majorité des voyageurs. Les infrastructures hôtelière et de restauration manquent et font pâle figure face à celles des Alpes. Pour la Grande Boucle, la scène est presque caricaturale, avec les rangées de camping-car déjà alignées, et leurs propriétaires déjà prêts à apercevoir les coureurs. 

Mélisey, lieu de résidence de l’idole, s’habitue aux cyclotouristes

Une dizaine de kilomètres séparent Lure du lieu de résidence actuel de Thibaut Pinot. Au fil de la route, le territoire devient de plus en plus dynamique, comme si la seule présence du coureur revivifiait une commune et permettait d’envisager le retour d’un dynamisme perdu. Pour s’y rendre, cap au nord-est. Le bitume s’élève légèrement, il fallait s’y attendre. Suffisamment pour calmer les ardeurs d’un cycliste du dimanche, bien trop peu pour titiller les jambes d’un habitué du Tour de France. Les monts environnants se rapprochent à mesure que les lignes droites s’enchaînent. Au bout d’une d’entre elles surgit Mélisey, 1 700 habitants.

Durant le confinement, c’est ici que le sportif a passé un confinement paisible, entouré de ses chèvres Kim et Quentine. En temps normal, c’est aussi là que le triple vainqueur d’étape sur le Tour aime se ressourcer. Malgré son emploi du temps, il est intégré à la commune, d’autant plus qu’il est le fils du maire, Régis. Et aucun doute à voir les banderoles : la commune est fière de son coureur. Laurent, gérant du café-restaurant de la mairie confirme que "tout le monde le connaît ! Il ne se passe pas une semaine sans qu’on nous demande où il habite."

Le territoire tente de capitaliser sur la dynamique lancée par le grimpeur, pour devenir une terre de cyclotourisme. En hauteur, le plateau des Mille étangs a été créé spécialement à cet effet. Mais pour le moment, l’initiative reste balbutiante. “Il n’y a pas d’office de tourisme à Lure ; elle est à 7-8 km”, regrette une buraliste. 

L’arrivée du Tour de France “attirera 10 000 personnes, de quoi doubler la population”, chiffre Gauthier, lycéen en semaine, sapeur-pompier le week-end. Il sera mobilisé le jour de l’étape, en renfort. Mais cette vague ne devrait être qu’éphémère, au grand dam des commerçants. “Ceux qui viennent auront leurs propres boissons ; il ne viendront pas consommer”, craint Yves, patron du Café du Nord. Surtout, tous seront partis le soir venu. 

Dans le doute d’une bonne surprise, tout est fait pour que la fête soit belle. Les décorations aux couleurs du Tour se succèdent sur les façades des maisons, sur les vitrines des commerces. Pas avare de la moindre communication, le département a multiplié les dispositifs publicitaires, pour rappeler son nom aux téléspectateurs.

Alors que des personnalités politiques s'essayent sur la plateforme de diffusion en direct Twitch, l'implantation de cette thématique dans le temple du jeu vidéo s'accompagne de multiples questionnements. Analyse.

En 2020, Thibaut Pinot n’est plus dans le coup pour la victoire (30e à presque 2 h du leader, Primoz Roglic). Il n’a jamais récupéré de sa chute lors de la première étape, et du vélo qui a heurté le bas de son dos, à 50 km/h. Il a tenu à rester en course et sera bien au départ de la 20e étape, samedi 19 septembre : un contre-la-montre de 36 km entre Lure et La Planche des Belles Filles.

Lure, lieu de naissance du champion, à la recherche d’un office de tourisme

A l’avant-veille de l’étape, la ville est déjà parée aux couleurs du Tour de France. Daniel ressort de la maison de la presse, le quotidien régional sous le bras. À la une, Thibaut Pinot est déjà là. Dans les mots de l’acheteur aussi. “C’est avec Thibaut que la Haute-Saône est devenue une terre de vélo”, évalue Daniel, Luron de naissance, désormais Lavallois, qui a fait “700 bornes” pour venir voir l’étape.

Twitch, terrain glissant à apprivoiser pour les politiques

18 septembre 2020

Twitch, terrain glissant à apprivoiser pour les politiques

Les personnalités politiques débarquent à taton sur Twitch. Quelle place pour le sujet dans cette plateforme où règne le jeu vidéo ? 

Il suffit de lever les yeux. De regarder au loin le massif des Vosges, présence imposante et rassurante. À Lure, la plaine n’est qu’une courte respiration entre les monts escarpés des alentours. Une terre de grimpeurs, enfin d’un grimpeur : Thibaut Pinot. Il y a 30 ans, le coureur de l’équipe Groupama-FDJ y est né. Aujourd’hui, l’enfant du pays est au coeur des espoirs touristiques du territoire. Sa popularité doit permettre le retour d’un dynamisme perdu, avec l’accueil de vacanciers.

L’ombre du coureur n’est jamais loin, à l’instar de la fresque à son effigie, qui orne l’entrée du cinéma municipal. A l’affiche cette semaine ? Avec Thibaut, le documentaire réalisé lors du Tour de France 2019. Un moyen-métrage (43 min.) crève-coeur : le coureur avait dû abandonner à deux jours de l’arrivée alors qu’il se rapprochait de la victoire.

Pages