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La commune de Lure déjà aux couleurs du Tour, à l'avant-veille de l'étape. © David Darloy

Debout sur son escabeau, Marie Failla finalise l’isolation extérieure de sa tiny house qu’elle construit, seule, à Strasbourg, dans le quartier de Koenigshoffen. Depuis six mois, elle travaille tous les jours à la création de sa micro-maison, qu’elle pourra déplacer sur une remorque, au gré de ses envies. À 26 ans, et avec un petit budget de 30 000 euros, elle a fait ce choix pour "commencer dans la vie avec quelque chose de plus léger, sans prêts, sans crédits".  

Apparues aux États-Unis, à la suite de la crise financière de 2008, les tiny houses, ces micro-maisons mobiles plus écologiques que leurs grandes sœurs, se sont doucement importées en France. En Alsace, il est relativement aisé de s’en construire une pour peu de frais mais quand il s'agit de trouver un terrain, les "tinystes" se heurtent à de nombreux freins administratifs. 

Pour l’avant-dernière étape de son édition 2020, le Tour de France empruntera samedi les routes d’entrainement du coureur de l’équipe Groupama-FDJ. De Lure à la terrible montée de La Planche des Belles Filles, en passant par Mélisey, le parcours aura une allure de pèlerinage. Un territoire à la recherche d’un tourisme régulier, que pourrait initier l’idole locale. Reportage.

Casser les codes

Premier impératif pour percer donc, s'affranchir des codes de la politique traditionnelle et s'approprier ceux du streaming, notamment l'interactivité avec un public plus jeune (55 % des viewers étaient âgés de 18 à 34 ans en 2017 selon la plateforme). Le chat fait partie intégrante du stream car l'essence de Twitch est de rompre la verticalité, de se rapprocher de son audience. C'est aussi ce qui explique que les YouTubers (Squeezie, Antoine Daniel) et les sportifs (Antoine Griezmann, Gaël Monfils) se soient lancés sur la plateforme. L'exercice est plutôt réussi par Jean-Luc Mélenchon qui s'était déjà familiarisé à ce public sur sa chaîne YouTube. La plus value éditoriale semble être une seconde condition de la réussite d'une émission politique. La chaîne Twitch de JLM existait déjà sans faire d'émules, servant de réceptacle à la rediffusion de ses interventions publiques. Le format de questions/réponses adopté pour « Twitchons », s'il est simple, reste singulier et différent des pratiques habituelles. Les nébuleuses séances de questions au gouvernement diffusées par Accropolis ne trouvent un public que parce qu'elles sont vulgarisées et rendues intelligibles par Jean Massiet.

Audience à mettre en perspectives

Reste que si le « Twitch game » se diversifie, difficile de dire si les audiences de ces différents programmes se croisent et si le défi d'intéresser un nouveau public est vraiment réussi. D'autant que le nombre d'abonnés de différentes chaînes politiques invite à relativiser l'ampleur du phénomène. Les 68 000 abonnés que compte la chaîne de Jean-Luc Mélenchon sont certes honorables à côté des 135 000 de celle de Donald Trump. Mais ils sont encore bien loin des 2,5 millions d'abonnés de Gotaga, premier streamer français.

Lucas Jacque


 

Les acteurs de la culture web sont sensibles à l'arrivée de profanes dans leur milieu, surtout lorsqu'ils sont implantés dans le paysage médiatique. Le « Grand Débathon » organisé autour de dix ministres le 19 février 2019 durant la crise des « Gilets jaunes », n'aurait probablement pas connu tel succès (7 500 spectateurs en moyenne pendant 11 heures) si des personnalités du milieu n'avaient pas été aux commandes. Ce sont en effet Jean Massiet de la chaîne Accropolis (par ailleurs ex-collaborateur de l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine) et Hugo Travers de la chaîne HugoDécrypte qui ont animé l'émission.

 

Tour de France : Thibaut Pinot donne de la Lure à la Planche

18 septembre 2020

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Sur le parcours de la 20e étape du Tour, on compte capitaliser sur l’idole de la région pour relancer le tourisme en Haute-Saône.

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