La présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD), Christine Boutin, a annoncé hier son ralliement au président sortant Nicolas Sarkozy. La « bombe atomique» de l'ex-ministre du logement a donc finalement fait pschitt...
Invitée de l'émission Parole directe sur TF1 ce mardi soir, Christine Boutin a annoncé son retrait de la course présidentielle et son ralliement à Nicolas Sarkozy qui devrait annoncé, lui, sa candidature mercredi soir sur TF1.
Parole directe du 13 février 2012.
Débarquée sans ménagement du gouvernement de François Fillon en juin 2009, l'ex-ministre du Logement avait réagi avec force, dénonçant un "manque de courage" du Premier ministre. Pressentie un temps pour le poste d'ambassadeur du Vatican, Christine Boutin avait finalement accepté une mission de l'Elysée sur la mondialisation, scandalisant l'opinion par le cumul de son salaire et de sa retraite de députée.
Elle s'était déclarée candidate le 22 juin 2011, précisant, sur TF1, qu'elle sentait qu'elle allait faire "une très bonne campagne".
Bombe atomique
Très remontée contre le parti présidentiel à propos du blocage des parrainages à droite, Christine Boutin avait dénoncé un "déni de démocratie" et promis de lâcher une "bombe atomique" dans la campagne de Sarkozy. En l'espèce, elle avait annoncé la possibilité de rejoindre le président du MoDem, François Bayrou, qu'elle avait quitté, en même temps que l'UDF, en 2001.
Finalement, aucun feu nucléaire. La présidente du PCD avait renoncé à soutenir François Bayrou qui s’était déclaré favorable à l’adoption par des couples homosexuels.
Retour dans le giron présidentiel
Après avoir joué l'indépendance en dénonçant notamment le "vide absolu" de la politique familiale de Nicolas Sarkozy et sa "bérézina" sur la politique éducative, Christine Boutin a décidé de rejoindre le président-sortant, après ses prises de position dans le Figaro magazine concernant notamment la famille, l'éducation et l'immigration.
Christine Boutin rejoint Nicolas Sarkozy qui dit "non à l'euthanasie". Vidéo réalisée par Fabienne Hurst avec AFP.Créditée jusqu'à maintenant de 0 à 1%, Christine Boutin assure par ailleurs que "Nicolas Sarkozy est d'accord pour que le Parti chrétien-démocrate ait une place dans la vie politique française" : "Il y aura donc 100 candidats portant les couleurs du Parti chrétien-démocrate aux prochaines législatives."
Victime de la loi des 500 signatures, Christine Boutin a également confié qu'elle allait demander aux maires qui lui ont accordé leur parrainage de "parrainer quelqu'un" d'autre. Elle soutient toujours la question prioritaire de constitutionnalité portée devant le Conseil constitutionnel par Marine Le Pen concernant les 500 parrainages qui, selon la présidente du PCD, "étouffe[nt] la démocratie".
Un appel à signer une pétition pour l'anonymat des parrainages, présent sur le site de Christine Boutin.
Renaud Février
Photo de bandeau : capture d'écran de TF1