A Lessay, dans la Manche, le maire et la quasi-totalité du conseil municipal ont décidé de démissionner. Ils entendent ainsi alerter les pouvoirs publics à propos de la présence des gens du voyage lors de la foire annuelle dans cette petite commune. La préfecture a confirmé avoir reçu la lettre de démission du maire.
La foire millénaire de la Sainte-Croix de Lessay "draine 350.000 personnes en trois jours", a rappelé à l'AFP Roland Marescq, en regrettant "une affluence excessive" à cette occasion des gens du voyage, "qu'on ne maîtrise plus du tout" et qui occasionne "un certain nombre de débordements", selon lui.
La commune de 2.000 habitants dispose d'un terrain de 7 hectares dévolu à l'accueil des gens du voyage, équipé en eau et en électricité, et qui peut accueillir 400 caravanes, a-t-il précisé. "Aujourd'hui, on est arrivé à 800 caravanes (soit environ 3.000 personnes): la commune n'est pas structurée pour recevoir ces gens-là", a dit le premier adjoint. "En plus, ils créent un certain nombre d'incivilités à la fois à la population et aux exposants", parmi lesquelles "des vols, des petites agressions, des dégradations de structure."
Lors d'une conférence conjointe de la préfecture de la Manche et du parquet lundi en début d'après-midi il a été précisé que seuls deux cambriolages, neufs vols, deux faits de dégradations et une rixe ont été recensés durant la foire de Lessay et que rien ne permettait lundi de lier ces faits à la présence des gens du voyage. Des auditions sont en cours.
Pour Roland Marescq, le lien ne fait aucun doute : "ce qui a fait déborder le vase", ce sont "les cambriolages de la maison de notre secrétaire générale de mairie et celle du maire" Claude Tarin, à qui ont été dérobés de l'argent et des bijoux, selon lui."Tout le monde aujourd'hui en a marre à tel point qu'on se dit que la foire risque d'être remise en cause. Depuis plusieurs années, on alerte les services de l'Etat en disant qu'il va falloir enrayer" ces arrivées de gens du voyage "et on a l'impression de ne pas être entendus", a conclu Roland Marescq.