C'est la deuxième coup dur en deux jours pour Eric Woerth. Le parquet de Bordeaux a auditionné l'ancien ministre toute la journée dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Et l'a mis en examen pour recel. Dans un communiqué du Parquet, c'est en raison "d'une présumée remise de numéraire qui lui aurait été faite par M. Patrice de Maistre", qu'Eric Woerth a été mis en examen pour recel.
Mercredi soir, après 11 heures d'audition devant les juges d'instruction de Bordeaux, l'ancien Ministre du Budget avait été mis en examen dans le cadre de l'"affaire Bettencourt" pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'avoir contribué au financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Il risque une peine de dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. Le trafic d'influence passif est une notion voisine de la corruption.
Les juges avait demandé à Eric Woerth de revenir, ce jeudi, pour justifier ses rapports avec Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de fortune de M. Bettencourt. Plusieurs conflits d'intérêts ont été mis en lumière. Sa femme Florence était employée chez Clymène, société des Bettencourt dirigée par M. de Maistre. Il aurait également joué un rôle dans l'attribtion de la légion d'honneur à ce même M. de Maistre et aurait eu un traitement jugé trop favorable vis-à-vis de la contribuable la plus riche de France, Lilianne Bettencourt, alors qu'il était Ministre du Budget.
Selon l'avocat blogueur Maître Eolas, ce n'est que le "tout début de cette affaire" a t-il expliqué à l'Express.fr. "Les juges d'instruction ont estimé qu'il était désormais temps de monter d'un cran. L'instruction étant secrète, nous ne saurons que plus tard ce qu'elle contient. Mais il faut savoir que, lorsqu'il estime les indices suffisamment "graves ou concordants", le juge est obligé de mettre en examen".
Dans cette affaire, Eric Woerth doit répondre des chefs d'escroquerie, abus de confiance, blanchiment, abus de faiblesse et recel au préjudice de Mme Liliane Bettencourt.
Mathilde Bournique avec AFP
mis à jour 18:42
Crédit Photo d'appel Ministère du Travail de l'Emploi et de la Santé