Mercredi matin, le collectif « Féministes en mouvement » a publié une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle 2012. A l'image de Nicolas Hulot et son pacte écologique en 2007, elles exigent que Nicolas Sarkozy, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et les autres prétendants au trône élyséen prennent en compte leurs revendications dans leur programme.
Manifestation de l'association féministe "Chiennes de garde" / Flickr / Audrey AK
Première proposition, qui ferait s'esclaffer feu le général De Gaulle, un ministère d'Etat des Droits des femmes, dans un gouvernement paritaire : "Sa première vocation serait de faire appliquer les lois existantes. L'égalité salariale est dans la loi, la parité est dans la loi, et pourtant ce n'est pas une réalité", a expliqué la porte-parole Caroline De Haas ce mercredi sur France Inter.
D'autres décisions concrètes sont attendues par ce collectif regroupant 45 associations, d'Osez le féminisme à Chiennes de Garde:
Mais solliciter des promesses de politiques, dont Charles Pasqua a lui-même affirmé qu'elles n'engagent que ceux qui les reçoivent, est-elle vraiment la meilleure solution pour faire avancer la condition féminine ?
Marie est sceptique. Membre de l'association féministe « Les Poupées en pantalon » à Strasbourg, elle déplore l'effet d'annonce de ces actions ponctuelles : "C'est très positif que 45 associations féministes arrivent à s'entendre sur des priorités. Mais elles auraient pu utiliser cette force de frappe pendant tout le quinquennat de Sarkozy, pas seulement deux mois avant l'échéance présidentielle. Là, cela s'apparente plutôt à du lobbying noyé dans la masse de toutes les autres causes."
Le 7 mars, veille de la Journée internationale des femmes, le collectif annonce une grande soirée d'interpellation des candidats à l'élection présidentielle, intitulée « Mais qu'est-ce qu'elles veulent (encore) ? » François Hollande, Eva Joly, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon ont déjà confirmé leur présence. Le-bientôt-candidat-mais-pas-encore-Sarkozy ne s'est pas encore manifesté.
Laure Siegel