Cela fait deux ans que l’intersyndicale ne s’était pas réunie dans la rue. Après des réunions fin août, elle a appelé, début septembre, tous les secteurs à une grande journée de grève à travers le pays, ce jeudi. Sébastien Lecornu est déjà face à l’épreuve de la rue alors que son gouvernement n’est pas encore formé.
L'intersyndicale est cette fois à la tête de la mobilisation. © Unsplash
Une semaine et un jour après le 10 septembre, qui a vu près de 200 000 personnes dans la rue pour soutenir le mouvement « Bloquons-tout », une nouvelle mobilisation se dessine. Cette fois, ce n’est pas un mouvement autonome mais bien les organisations syndicales qui sont à la manœuvre. Quels seront les secteurs touchés ? Les écoles seront-elles fermées ? À quoi s’attendre pour cette journée ?
10% des TGV seront perturbés
Selon la SNCF, 90% des TGV (Inoui/Lyria/Ouigo) circuleront, 3 TER sur 5 en moyenne et la moitié des Intercités. « Tous les clients » de ces lignes « bénéficient d’une possibilité d’annuler ou d'échanger leur billet sans frais », précise la SNCF dans un communiqué. Mais ces chiffres restent à pondérer. Selon les régions, des différences de conditions seront présentes. « Une journée très difficile » pour le ministre des transports démissionnaire Philippe Tabarot.
Une hausse du nombre de manifestants attendue
Selon des informations de France Info par une source proche de Beauvau, ce serait plus de 800 000 manifestants attendus dans la rue. Un nombre en nette hausse par rapport à la mobilisation du 10 septembre qui a réuni 200 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur. Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur démissionnaire, a fait passer des consignes aux préfets via un télégramme. Selon les informations de France Info, il aurait appelé les préfets à contrer « toute tentative de blocage des infrastructures essentielles à la vie de la nation ». Le dispositif policier sera comparable à celui de mercredi dernier, avec près de 80 000 policiers et gendarmes qui seront mobilisés sur le terrain.
90% des enseignant·es en grève
Du côté du corps enseignants, le premier syndicat de la profession, le FSU-SNUipp, prévoit un tiers d’enseignant·es en grève jeudi. Ce sont six des sept syndicats qui rassemblent plus de 90% du personnel public qui ont appelé à la grève. Chose rare, la majorité des syndicats de l’enseignement privé sous contrat est également en grève. « L’école publique a urgemment besoin de moyens à la hauteur et d’un véritable budget », affirme le FSU-SNUipp dans un communiqué publié mardi.
Des pharmacies fermées
De nombreuses pharmacies prévoient de baisser le rideau, jeudi, contre la baisse annoncée de 40 à 30 % des remises commerciales sur les médicaments génériques. Cette décision du précédent gouvernement avait été mise en place par un arrêté publié en août. Une pharmacie de garde devrait rester ouverte pour les urgences dans chaque ville.
Mobilisations du côté de la fonction publique et des hôpitaux
Dans la fonction publique, huit syndicats représentatifs des 5,8 millions d’agents ont appelé à la grève. Ces organisations sont particulièrement en colère contre la suppression de 3 000 emplois publics et le gel des rémunérations annoncé par le gouvernement Bayrou. Dans les hôpitaux, le mouvement suit l’intersyndicale. Mais une partie des agents pourrait réquisitionner des agents pour maintenir la « continuité des soins ».
William Jean
Édité par Lucie Porquet