La cour d'appel de Paris a prononcé vendredi un non-lieu dans l'affaire Amisol, un dossier vieux de 38 ans, devenu un des dossiers emblématiques du scandale de l'amiante.
L'affaire Amisol est devenu un des symboles du drame de l'amiante et le non-lieu prononcé par la cour d'appel de Paris pourrait avoir des répercussions sur les dizaines de procédures ouvertes mais dont aucune n'a débouché sur un procès. Après 14 années d'enquêtes, la chambre d'instruction a estimé qu'aucune responsabilité pénale n'avait été dégagée. Les faits, vieux de 38 ans, ont été instruits par Marie-Odile Bertella-Geffroy, juge d'instruction historique des dossiers de l'amiante. Elle doit quitter ses fonctions prochainement sur demande du gouvernement. Une décision qu'elle juge politique.
Amisol était le nom d’une ancienne usine de Clermont-Ferrand dont de nombreux salariés sont morts de maladies. Claude Chopin était poursuivi, en sa qualité de dernier patron, pour empoisonnement, homicide involontaire et abstention délictueuse.
"En l'absence de lien de causalité certain, de faute délibérée et de faute caractérisée, il ne résulte pas de charges suffisantes contre Claude Chopin d'avoir commis des blessures et un homicide involontaire, a estimé la chambre de l'instruction dans son arrêt. Considérant que Maurice Chopin est décédé, que l'instruction ouverte depuis quatorze ans n'a pas permis d'autres mises en cause, qu'il convient de constater l'absence de charges contre quiconque."
Fondée en 1909, la manufacture d'amiante avait été placée en redressement judiciaire pour raisons économiques en 1974. Un conflit social -avec occupation d'usine- débute alors et durera jusque dans les années 1980. En 1997, une enquête sur Amisol avait été ouverte après une plainte d'anciens salariés ayant développé des maladies liées à leur exposition à cette substance. La même année, la France interdit l'amiante, ce minéral très bon isolant et résistant au feu.
Selon les autorités sanitaires, l'amiante pourrait provoquer 100.000 décès d'ici 2025.
Adriane Carroger avec AFP/ Photo Boris Drenec/Flickr