L'exécutif planche aujourd'hui à l'Elysée. Objectif : prendre des mesures pour que les investisseurs étrangers s'installent davantage en France. Une trentaine de représentants de groupes internationaux participent à ce "Conseil de l'attractivité".
Les investisseurs étrangers ont chuté de 77% en 2013 par rapport en 2012, selon l'AFP. (Photo AFP)
A l'invitation de François Hollande, 34 chefs des plus grandes entreprises mondiales (Volvo, Bosch, Siemens, Samsung, General Electric, Nestlé) participent aujourd'hui à l'Elysée au "Conseil de l'attractivité". Ces groupes représentent un montant de 850 milliards d'euros de chiffres d'affaires cumulé et comptent plus de trois millions de salariés sur les cinq continents.
Présidée par Jean-Marc Ayrault, la réunion accueille également des responsables de fonds d'investissements du Koweit, du Qatar et de la Chine. Selon l'Elysée, 20 000 entreprises étrangères et leurs filliales sont installées en France. Elles emploient deux millions de salariés.La rencontre intervient sur fond de "french-bashing" de la part des médias anglo-saxons alors que la plupart des indicateurs et classements attestent du manque d'attracitivé de la France.
Un récent sondage publié par la chambre de commerce américaine en France indique que seuls 13 % des entreprises américaines ayant investi en France ont une "perception positive" de l'Hexagone. Ils étaient 22 % l'an dernier et 56 % en 2011, selon les chiffres publiés par Libération. L'été dernier, le cabinet Ernst et Young pointait déjà du doigt la faible attractivité de la France.
Pour François Hollande : " La France n'a pas peur de s'ouvrir au monde. (...) La conquête suppose aussi l'accueil d'entreprises étrangères en France ". Pour cette première édition du conseil stratégique depuis le début de la crise économique, le chef de l'État a pris des engagements et certifié que "tous les six mois, (il) réunirait ce conseil de l'attractivité", après une inactivité de trois ans.
Une croissance supérieure aux estimations de Bercy et de l'Insee
Après la visite de la Silicon Valley la semaine dernière, c'est donc à domicile que se jouent les enjeux économiques avec la venue de poids lourds de l'industrie mondiale. La rencontre s'inscrit dans la suite du pacte de responsabilité proposé par François Hollande en janvier dernier. Le pacte vise à baisser de 30 milliards d'euros en 2017 le coût du travail. Les derniers chiffres de la croissance sont meilleurs que ceux estimés par Bercy et l'Insee : le PIB a progressé de 0,3 % au quatrième trimestre 2013, selon les données publiées la semaine dernière par l'institut national.
L'opération séduction intervient au moment où un sondage Ifop enregistre une nouvelle baisse de la cote de popularité du président. Seuls 20% des Français se déclarent satisfaits du chef de l'État annonce Le Figaro.
Caroline Anfossi