Selon une étude publiée par l'Inserm, boire de grandes quantités de soda "light" augmenterait le risque de diabète.
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Les édulcorants sont de nouveau dans le collimateur des professionnels de santé. Selon des chercheurs de l'Inserm qui ont suivi 66 188 femmes françaises âgées de plus de 40 ans pendant 14 ans (de 1993 à 2007), la consommation de ces sodas multiplie par 2,3 le risque de développer un diabète par rapport à celle de boissons non sucrées, tandis que boire des boissons sucrées ordinaires ne multiplie ce risque que par 1,5.
« C'est la première étude française qui met en évidence ce facteur de risque, mais il faut un faisceau de preuves (...) Nous ne sommes par là pour dire qu'il faut stopper tel ou tel type de boissons », a expliqué jeudi lors d'une conférence de presse l'épidémiologiste Guy Fagherazzi, qui a réalisé l'étude avec Françoise Clavel-Chapelon, directrice de recherche à l'Inserm.
Association statistique, mais pas de lien de cause à effet
Alors que de nombreuses études ont déjà établi un lien entre boissons sucrées et diabète, les chercheurs français ont demandé aux femmes étudiées combien de boissons sucrées (sodas, sodas "light" et jus de fruits pressés) elles consommaient chaque semaine.
Les résultats, publiés dans la revue American Journal of Clinical Nutrition, ont montré que celles qui boivent des boissons "light" avaient une consommation plus grande que celles consommant des boissons sucrées normales (2,8 verres/semaine contre 1,6 verre/semaine en moyenne respectivement). Mais même à quantité égale, les boissons "light" étaient associées à un risque de développer un diabète supérieur de 15% pour une consommation de 0,5 litre/semaine et de 59% pour 1,5 litre/semaine. Par comparaison, la consommation de jus de fruits pressés n'était pas associée à un risque accru.
Cependant, Guy Fagharezzi reconnaît que l'étude établit une association statistique mais pas un lien de cause à effet et que des études supplémentaires seront nécessaires pour confirmer les résultats. Il reste également à mettre en évidence le mécanisme en cause.
L'association internationale pour les Edulcorants (ISA), qui rassemble les industriels du secteur, a immédiatement réagi jeudi en se déclarant « surprise des conclusions de cette étude qui vont à l'encontre du corpus scientifique disponible sur la consommation de boissons avec édulcorants et leurs bénéfices ».
Vincent Di Grande (avec AFP)