Pour permettre un accès gratuit des jeunes à la contraception, le professeur strasbourgeois Israël Nisand co-signe un rapport qui demande à la Sécurité sociale et aux laboratoires pharmaceutiques un effort conjoint. La secrétaire d'Etat à la jeunesse soutient la proposition.
Le rapport rendu public ce jeudi demande aux laboratoires de diminuer par deux le prix des contraceptifs pour les mineurs.
(Crédit photo: Flickr/Gnarls Monkey)
L'objectif de ce “forfait contraception pour mineurs” serait de diminuer le nombre de grossesses non prévues et d'avortements chez les jeunes filles. “Nous devons rendre gratuits et anonymes tous les modes de contraceptions et pas uniquement la pilule. Les laboratoires pharmaceutiques doivent s'engager aux côtés de l'Etat pour aider ces jeunes filles”, écrit Jeannette Bougrab en préface du rapport, qui doit être publié chez Odile Jacob.
“Les derniers chiffres disponibles font état de 11.930 interruption volontaires de grossesse (par an) pour la seule tranche d'âge des 15-17 ans”, rappellent les auteurs du rapport, les gynécologues Israël Nisand et Brigitte Letombe et la psychologue Sophie Marinopoulos.
Les trois auteurs demandent “au gouvernement la gratuité de tous les contraceptifs pour les mineurs“ et prônent “un forfait contraception pour mineurs auquel les laboratoires (…) pourraient adhérer“. Ces contraceptifs “seraient payés directement aux pharmaciens”, pour la moitié du prix pratiqué actuellement, soit environ 7 euros mensuels. Aujourd'hui, “la gratuité de la contraception pour les mineurs ne constitue pas, et de loin, la règle sauf dans les centres de planification”, rappellent-ils.
Ils demandent aussi que le l'anonymat des jeunes soit effectivement assuré. Aujourd'hui le remboursement des consultations et des contraceptifs des mineurs passent par la carte vitale de leurs parents.
En 2011, la secrétaire d'Etat à la Santé Nora Berra avait rejeté l'idée de légiférer sur cette question de la contraception des mineurs.
Claire Gandanger avec AFP