Les Grecs soutiennent la candidature d'Istanbul pour les Jeux olympiques d'été en 2020 face à Madrid et Tokyo. Une évolution surprenante vu les relations greco-turques, jusqu'ici plutôt conflictuelles.
Monument en face du siège de CIO en Lousianne.
Si jamais les JO se tenaient à Istanbul en 2020, la Turquie n'aura pas à les organiser toute seule. Ce lundi, Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc, et Antonis Samaras, le Premier ministre grec, ont annoncé une coopération entre les deux pays. Elle se basera surtout sur les aspects techniques de l'organisation mais consistera également à « explorer les moyens d'accroître les bénéfices des Jeux olympiques pour les deux pays », ont ils déclaré à Istanbul. Le président de la candidature stambouliote Hasan Arat s'en est rejouit : « Les liens entre la Turquie et la Grèce sont encore plus forts aujourd'hui grâce au mouvement olympique, qui permet de construire des ponts. »
La décision fait partie de 25 accords concernant la coopération économique entre la Grèce et la Turquie mais portant également sur la nécessité de résoudre leurs différends politiques par la voie du dialogue. L'organisation en partie commune des JO semble un bon point de départ.
Centre du disaccord gréco-turc : La Mer d'Egée.
Source Photo : Eric Gaba.
Depuis le début du XXe siècle, les deux pays se sont affrontés dans des nombreux conflits, en commençant par les deux guerres mondiales. Les derniers désaccords en date : le conflit chypriote, qui a entraîné une division de l'île en République de Chypre au Sud et la République turque du Chypre de Nord ainsi que les négociations toujours en cours pour installer une zone de séparation des eaux en Mer d'Egée. Les deux pays revendiquent actuellement une zone de 6 milles au large des côtes. Mais la Grèce se réserve le droit de porter à 12 milles cette zone – une répartition inéquitable aux yeux de la Turquie, qui n'exclut pas de guerre en cas d'application.
Les accords symbolisent donc un tournant dans les relations greco-turques. Une bonne entente pour les JO en 2020 constitueraient une vitrine internationale. A condition qu' Istanbul soit choisi par le Comité international olympique à Buenos Aires en septembre.
Janina Schnoor