L'armée syrienne poursuit sa répression contre les manifestants alors que la Russie et la Chine viennent d'opposer leur veto à un projet de résolution de l'ONU la condamnant.
Après leur dernier échec à l'ONU, les Occidentaux cherchent un moyen d'infléchir la répression en Syrie. Depuis le week-end dernier, celle-ci ne cesse de prendre de l'ampleur. "Les forces de l'armée régulière renforcées par des centaines de blindés ont pris d'assaut la ville de Zabadani", indique l'Observatoire syrien des droits de l'homme, ce lundi 6 février.
L'attaque, qui a causé la mort de 34 civils, aurait aussi tué trois militaires, selon les médias officiels. Le même jour, des bombardements ont également fait 24 victimes civiles à Homs, haut-lieu de la contestation dans le pays. "Il n'y a pas d'abri ni d'endroit pour se cacher à Homs. Plusieurs maisons se sont transformées en hôpitaux de fortune où les blessés reçoivent les premiers secours, mais nous ne sommes pas bien équipés", explique Omar Chaker, un militant du quartier de Baba Amro, joint par l'AFP.
D'autres quartiers du vieux Homs sont également la cible de violents pilonnages. Pointé du doigt par les opposants, le régime syrien a de nouveau démenti toute implication dans cette offensive, imputant une nouvelle fois les violences à des "gangs terroristes".
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Les bombardements ont fait 17 morts et des dizaines de blessés lundi 6 février, à Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Dimanche, des pilonnages avaient déjà fait de nombreuses victimes, notamment des enfants, à Baba Amro, un quartier de la ville. Ces images proviennent de l'AFPTV. Elles ont été tournées à Homs le 5 février 2012.
Crédit: Vidéo AFPTV.
« Régime hystérique »
Omar Edelbi, membre du Conseil national syrien, a dénoncé "un régime hystérique", qui souhaite "infliger une punition collective au peuple". L'Organe, principale coalition d'opposition, a appelé, lundi, à encercler les ambassades syriennes à travers le monde afin de dénoncer le "génocide" mené par le régime de Damas.
Le 4 février, il avait déjà exhorté la communauté internationale à agir rapidement pour "empêcher un nouveau massacre", après le pilonnage qui avait fait plus de 230 morts samedi à Homs, selon les militants. Les pays occidentaux, bloqués par le veto de la Russie et de la Chine à un projet de résolution condamnant la répression en Syrie samedi, n'entend pas rester les bras croisés. Les Etats-unis ont fait savoir qu'ils fermaient leur ambassade à Damas, suivi de près par le Royaume-uni, qui a rappelé son ambassadeur.
Lors d'une conférence de presse à Paris, lundi midi, Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, ont déclaré qu'il ne laisseraient "pas tomber le peuple syrien". Le président français a ainsi annoncé qu'il comptait appeler le président russe Dimitri Medvedev afin de s'entretenir avec lui de la situation dans le pays.
Afin de calmer l'indignation suscitée par ses récentes décisions, la Russie, alliée du pouvoir syrien, a annoncé la visite, mardi 7 février, à Damas, de Sergueï Lavrov, son ministre des affaires étrangères. Le pays a également déclaré avoir "l'intention de faire tout son possible pour une stabilisation rapide" en Syrie et plaidé pour la mise en place rapide des "réformes démocratiques indispensables". Le tout sans mentionner un éventuel départ du président Assad.
De son côté, la Chine, qui a assuré ne pas chercher à protéger la Syrie, a renvoyé pouvoir et opposition dos à dos, appelant les deux parties à cesser les violences.
Floriane Leclerc avec AFP