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Historiquement, le quartier de la Robertsau était celui des maraîchers. Aujourd'hui, les grandes surfaces cultivées ont laissé place aux habitations. C'est pourtant le quartier qui compte le plus de jardins familiaux à Strasbourg, preuve que l'héritage reste vivace.
En 2017, selon le site Strasbourg ça pousse, le quartier de la Robertsau comptait 899 parcelles en location réparties sur 10 sites, loin devant Neuhof (468) ou la Meinau (515). Rien qu'aux jardins d'Ameisenkoepfel, la plus grande surface dédiée aux jardins familiaux de tout Strasbourg, ce ne sont pas moins de 541 parcelles qui sont mises à disposition des strasbourgeois.
Véritable bouffée d'oxygène pour leurs locataires, les jardins familiaux de la Robertsau sont plus que de simples surfaces cultivées. Avec leurs cabanes, elles offrent à chacun un espace pour se retrouver, se rencontrer et discuter jardinage le temps d'un repas. Dimanche 14 octobre, ils étaient nombreux à profiter des derniers jours de soleil pour préparer leur jardin pour l'hiver.
Esther est documentaliste et pour elle, ce bout de terrain est l'occasion de se vider la tête et de savourer le fruit de son labeur.
Marie Dédéban
Opposée, dimanche, aux Mosellans de l’US Nousseviller (R2), la FA Illkirch-Graffenstaden (R1) a obtenu sa qualification pour le 6e tour de la Coupe de France au terme des prolongations (4-1).
« Je ne m’attendais pas un match facile, explique l’entraîneur illkirchois, Amar Ferdjani, à l’issue de la rencontre. En Coupe de France, on sait que les équipes d’un niveau inférieur se transcendent et arrivent à rivaliser. »
En ouvrant le score par Chahb à la 54e, les visiteurs font mieux que rivaliser avec des Illkirchois actuellement leaders de leur championnat de Régional 1. Un premier but aux allures de sanction, tant les joueurs de la Faig (Football Association Illkirch-Graffenstaden) ont manqué de réalisme en première mi-temps.
Dans une seconde période moins enlevée que le premier acte, Illkirch met le pied sur le ballon. Les tirs deviennent de plus en plus précis. Sur une passe de Kayser, Rempp ajuste le gardien et offre, au stade Albert-Schweitzer, une prolongation (84’).
Le match se tend et, à la 97e minute, c’est Nousseviller qui rompt en perdant Dreydemy suite à un second carton jaune. Sur un pénalty transformé par Keyser, Illkirch prend l’avantage (104’). Rempp (113’), puis Wunderlich (114’) assomment le match. Illkirch tentera de rallier le 7e tour de la Coupe de France, le 28 octobre.
Nicolas Grellier et Louay Kerdouss
Parmi les accessoires du professeur Hornung, alias un caporal écossais de génie militaire : une chaîne de montre, des décorations militaires, un kilt, des chaussettes en laine, une cartouchière ainsi qu'un obus de Shrapnel non explosé.
Un jour sur le bateau, quatre autres à l’école : c’est le quotidien des élèves du bac pro transport fluvial du lycée Émile-Mathis (Schiltigheim). Une formation méconnue et quasi unique en France, qui prépare les élèves à travailler notamment sur le Rhin.
Vendredi matin, 8h30, sur l’embarcadère de CroisiEurope. Un petit groupe s’affaire sur le pont du Prinses Iren, dans un vrai décor de croisière. Et pourtant, les 23 élèves de première en bac professionnel transport fluvial au lycée Émile-Mathis de Schiltigheim sont bel et bien en cours. Leur formation leur permet de passer un jour par semaine à bord d’un bateau en parallèle de leurs cours classiques, pour apprendre les métiers de la navigation.
La filière est attractive, au vu de l’importante demande de main d’œuvre dans le secteur, mais reste méconnue. L'établissement est obligé chaque année de compléter l’effectif d’une vingtaine d’élèves avec des lycéens ayant mis la navigation fluviale en second vœu, comme Geoffrey : « C’était la première fois que je montais sur un bateau l’année dernière. Au final, on suit les indications et ça se fait tout seul ! » Une réorientation qui n’entraîne pas nécessairement de décrochage, selon Didier Lutz, professeur à bord : il estime retrouver « environ 70% de [ses] diplômés dans la profession par la suite ».
Le côté manuel du bac pro offre aussi aux jeunes un échappatoire à la traditionnelle salle de cours. C’est le cas pour Kevin, 15 ans, qui a découvert Émile-Mathis grâce « au JT de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 ». Didier Lutz le confirme : « il n’est pas fait pour aller derrière une table d’école et pour faire quelque chose de purement scolaire, mais il est très bon en pratique. » Les professeurs n’hésitent d’ailleurs pas à mettre très tôt les adolescents aux commandes du bateau pour les responsabiliser.
Le lycée permet également à des adultes de suivre les mêmes cours que les jeunes, pour compléter leur formation ou changer complètement de corps de métier. Travailler sur l’eau, c’est une idée qui trottait depuis longtemps dans la tête Gilles Weber, 32 ans. Après un parcours éclectique, un bac L, puis un travail dans les ressources humains, il a enfin décidé de franchir le pas. « J’avais envie de le faire avant, mais je n’en ai pas eu l’opportunité, parce que c’est toujours compliqué de se réorienter en France ». Il côtoie donc au quotidien des élèves de 15 et 16 ans, comme Shérazade, avec qui il partage une passion : l’eau et tout ce qui gravite autour.
Comme tous leurs camarades, Gilles et Shérazade attendent le grand temps fort de l’année : le voyage de classe de fin d’année. Sept jours à naviguer non-stop sur le Rhin, direction la Moselle, avant de mettre le cap sur la terminale, puis le marché du travail.
Pierre Griner et Corentin Parbaud
Thibaut Chéreau