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« Ça fait une dizaine d’années qu’on voit arriver les changements et maintenant, ils sont à notre porte. » Christophe Burger va quitter au printemps 2018 le môle de la Citadelle sur lequel il travaille depuis 28 ans en tant qu’éclusier. L’activité des Voies navigables de France (VNF), son employeur, sera relocalisée dans le quartier de la Meinau, « au milieu d’une zone industrielle loin de l’eau ». Le quai où il opérait jusqu’alors fera partie du nouveau projet de ville-port voulu par les élus de l’agglomération strasbourgeoise.

Avec ce concept, la municipalité veut faire cohabiter des acteurs économiques et des citoyens autour des canaux. Occupée depuis un siècle par des activités industrielles, la zone qui s’étend du Rhin au môle de la Citadelle était en perte de vitesse. Le nouveau projet va redéfinir le territoire au cours des quinze prochaines années. Au programme : 4500 logements, des hôtels et des bureaux.

 « L’eau doit être utilisable pour le travail, pour le loisir et pour le logement, détaille Charlotte Vaxelaire, urbaniste en charge de ce réaménagement. L’idée, c’est qu’on puisse habiter dans le port sans pour autant impacter son fonctionnement. »

Situation similaire environ deux kilomètres plus à l’ouest, près du parc Heyritz. Là, les constructions sont déjà finies, mais malgré les incitations de l’Eurométropole, peu de commerces ont ouvert. La Ville avait souhaité réserver des locaux au rez-de-chaussée des immeubles.

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Passé 23h, l’allée où se concentrent les restaurants se vide. © Blandine D'alena

Jardiner pour mieux communiquer

Au-delà de la démarche participative et du respect de l’environnement, le principe du jardin partagé est de « créer du lien social ». Aux Deux-Rives, le jardin est divisé en deux espaces. Le premier est dédié aux adultes, le second aux 24 enfants du centre socio-culturel Au Delà des Ponts. Différents ateliers sont proposés aux plus petits. Qu’il s’agisse de les sensibiliser à l’importance d’une bonne alimentation avec l’atelier Bien dans mon assiette, ou de leur transmettre des connaissances sur le jardinage, l’important est qu’ils apprennent en s’amusant. « Les enfants créent leur propre parcelle, et ils adorent», explique Brahim Bouzid. Chaque année, des temps forts sont organisés à travers des activités et des goûters. Mais dans ce quartier isolé de l’est de la ville, la mission de Brahim Bouzid est avant tout éducative : apprendre aux enfants à communiquer autrement.

Séverine Agi, Louise Claereboudt, Tifenn Clinkemaillié

Le centre commercial de la presqu'île Malraux, terrain d'expérimentation.

Antoine Chevalier a décidé de convertir son outil de travail en logement. Depuis 10 ans, c’est dans sa péniche amarrée sur les bords de l’Ill que cet ancien marinier a choisi de couler des jours paisibles.

A l’échelle de la ville, le constat est le même : « Nous avons des personnes qui rentrent dans la clôture, des squats, des vols, des jardiniers jaloux du voisin ou encore des incendies », énumère Philippe Bambis.  Pour prévenir ces actes de vandalisme, la Ville a mis en place des pavillons en béton effet bois. Depuis, les actes de pyromanie sont passés de 80 à un ou deux par an. Difficile cependant de protéger les 4850 jardins. La mairie emploie une société de surveillance, mais « nous ne pouvons pas mettre des caméras partout », explique Philippe Bambis.  Ces actes n’encouragent pas les habitants à s’investir dans l’entretien de leur parcelle. « Si une personne veut escalader la clôture, elle le fera », observe Brahim Bouzid.

Le centre commercial Rivetoile n’est pas réservé aux consommateurs. Chaque jour, des usagers viennent flâner, skater, lire ou jouer, s’appropriant les lieux à leur façon.

Il est 10h et le bruit des pelleteuses résonne entre les tours de l’éco-quartier Danube. Autrefois en friche, cet espace est en pleine rénovation. Au milieu du brouhaha, Jérémy Hinnewinkel vient d’ouvrir sa première boulangerie, La Passion des délices : « A l’origine, je voulais m’installer à Port du Rhin, près du Crédit Mutuel, en face de la ligne du tram. Mais il n’y avait pas de raccordements électriques suffisants pour une boulangerie. »

C’est le logeur social Habitation Moderne, lié à la CUS, qui lui a proposé de s’installer dans le futur éco-quartier. Pour le moment, les immeubles en face de la boulangerie ne sont pas achevés, la route n’est pas encore bétonnée et des dizaines d’ouvriers installent les canalisations. Cet environnement défavorable au commerce n’a pas découragé ce jeune homme de 26 ans : « J’ai pris un gros risque, mais c’est aussi un rêve. »

« Le concept n’a pas encore trouvé ses adhérents »

A la différence des jardins familiaux, les associations ne paient pas de loyer mais sont liées à la mairie par une convention. Il n’y a pas de critères de sélection. « Il faut qu’il y ait un pilote et un collectif qui ait envie d’entretenir »,  explique Philippe Bambis, directeur du département jardins familiaux. Si les Strasbourgeois sont très attachés au jardinage, « partager un jardin ne fait pas l’unanimité. Le concept n’a pas encore trouvé ses adhérents », déplore Philippe Bambis. Les habitants restent attachés à leurs parcelles individuelles.

Une vingtaine de jardins partagés ont fleuri à Strasbourg depuis 2007. Ils prônent le « do it yourself » mais l’engagement citoyen n’est pas toujours au rendez-vous. Aux Deux-Rives, les mauvaises herbes ont envahi l’espace. Personne ne s’est occupé de l’entretien depuis le mois d’août. « Il y a un intérêt pour le jardinage mais les adhérents n’ont pas le temps. Le problème, c’est qu’une parcelle, il faut la suivre », déplore Brahim Bouzid, membre de l’association Au Delà des Ponts et gérant du jardin.  L’arrivée du froid n’arrange rien. « Nous, on vient là tous les jours. Si on voit une personne par semaine, c’est un miracle », expliquent Kévin et Ludovic, employés des Espaces verts.  

 

 

 

 

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