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Le Conseil de sécurité de l'ONU a été réformé une seule fois, en 1964. Photo : ONU/Eskinder Debebe

Les États membres de l’ONU aborderont sûrement la question de l’élargissement cette semaine. Une réforme du Conseil pourrait-elle être prochainement adoptée ?

Alexandra Novosseloff : Il n’y a aucune chance qu’une réforme passe. Les États-Unis ont donné leur accord pour l’inclusion de pays africains, mais c’est une promesse qu’ils font à intervalles réguliers à d’autres : l’Inde, le Japon, etc. Ce qu’il faut, c’est un texte sur lequel il puisse y avoir des négociations, et il n’y en a pas pour le moment. Vous connaissez l’expression : les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et c’est ce qui coûte le moins cher ! Les États-Unis n’y croient pas une seule seconde, et cela ne serait pas dans leur intérêt. L’autre obstacle, c’est que les régions concernées n’arrivent pas à se mettre d’accord. Les États africains n’ont pas réussi à déterminer les pays qui siègeraient.

L’élargissement du Conseil pourrait-il être un remède aux faiblesses de l’ONU ?

Il y a une espèce d’injustice à la non-représentation de l’Afrique et de l’Amérique latine parmi les membres permanents. Mais je ne pense pas que la réforme du Conseil soit la solution à son impuissance : l’élargissement ne va pas amener des États comme Israël à respecter les résolutions adoptées. La réflexion est mal engagée à partir du moment où l’on cherche à rendre le Conseil plus représentatif. Ce n’est pas son objectif, qui est d’agir au nom de tous les pays. Il faut des États qui aient des capacités d’action diplomatique et militaire. Et les discussions sont bien différentes à 15, à 25 ou à 30 : ça deviendrait une mini assemblée générale. Un Conseil de sécurité élargi serait moins efficace que l’actuel.

Ces volontés de réforme ont connu de nombreux échecs par le passé…

C’est un serpent de mer depuis une trentaine d’années. Les permanents ne veulent pas que de nouveaux membres aient le droit de veto. Et les pays africains ne veulent évidemment pas qu’on leur crée un statut de membres permanents sans droit de veto. Donc on tourne en rond. Avant la dernière et unique réforme de 1964 (NDLR : le Conseil était passé de 11 à 15 membres), il avait fallu sept ans de débats. Les discussions ont repris il y a 30 ans, avec la création d’un groupe de travail sur le sujet de l’élargissement en 1994. Aucune des nombreuses propositions n’a abouti : jusqu’ici, les États-Unis, la Chine et la Russie étaient opposés à toute réforme qui leur ferait perdre du pouvoir.

Yves Poulain 
Édité par Kenza Lalouni 

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Le directeur de l'Ehpad Fabien Daviau a expliqué le déficit budgétaire aux résidents. Photo : Anna Chabaud

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Une centaine de personnes s'est rassemblée pour clamer leurs revendications. Photo : Anna Chabaud

En Alsace, 94 % des Ehpad sont publics, ou gérés par une association à but non lucratif. C’est le cas de l’établissement de Neudorf, géré par l’Abrapa, une association d’aide à la personne. "Il ne s’agit pas de faire des bénéfices, confie Ludivine Quintallet, conseillère départementale chargée des questions liées à l’autonomie des seniors. On nous a promis une loi Grand Âge en 2017, mais elle a été enterrée par Emmanuel Macron." À la demande des services d’aide aux personnes âgées, cette loi devait permettre la création d’un risque spécifique aux seniors, qui serait financé par les cotisations salariales et patronales. La loi "Bien vieillir" promulguée cette année est loin de remplir cet objectif.

"1 600 euros par mois, ce n’est pas suffisant"

Pour les salariés de l’Ehpad, la mobilisation est aussi l’occasion de réclamer de meilleures conditions de travail. Le manque de personnel est souligné par tous, à chaque instant de la journée : "Si on allégeait nos charges, on aurait plus de temps pour discuter avec les résidents. Certains n’ont pas de famille et ils ont besoin qu’on leur accorde du temps", explique Valérie, aide-soignante.

Côté salaires, il y a encore un manque à gagner, malgré l’instauration de la prime Ségur depuis la pandémie : "1 600 euros par mois, ce n’est pas suffisant, martèle Saba. On veut que le gouvernement nous entende !" Sa collègue Fatim souhaite l’installation de rails dans les chambres des résidents, pour faciliter leur transfert du lit jusqu’au fauteuil. "Même en s’y mettant à deux, c’est lourd, et on a mal partout à force !" C’est au nouveau ministre des Solidarités, Paul Christophe qu’incombe la tâche de s’attaquer à ces problèmes structurels, sur fond de coupes budgétaires et de diminution des effectifs. 

Anna Chabaud

Édité par Yanis Drouin

18 h 00 : C'est la fin de ce live.

Merci à toutes et à tous de l'avoir suivi. Retrouvez toute l'actualité du jour sur cuej.info.

C’est une mobilisation particulière qui s’est tenue dans la cour de l’Ehpad de Neudorf ce mardi 24 septembre : une armée de personnes âgées, en déambulateur ou en fauteuil roulant, a interpellé le nouveau gouvernement sur la dégradation de l’accompagnement des seniors. Accompagné par la direction et le personnel de l’établissement, le mot d’ordre est scandé par les 84 résidents de l’Ehpad : "Les vieux méritent mieux !"

Depuis 3 ans, ce mouvement national vise à informer les pouvoirs publics et les citoyens des difficultés matérielles et financières rencontrées dans le secteur. C’est la première fois que l’Ehpad de Neudorf participe à la mobilisation.

En attente d’une loi ambitieuse pour les personnes âgées

"Notre modèle de financement arrive en bout de course, explique à Webex Fabien Daviau, le directeur de l’établissement. Nous avons un déficit de 200 000 euros pour l’année 2023. Et il sera sans doute plus important cette année." Depuis le Covid, l’augmentation des salaires du personnel n’a pas été compensée par les dotations de l’assurance maladie. Et les tarifs payés par les résidents et leur famille ne suffisent pas à couvrir le déficit.

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