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Trente-huit enfants de plus de trois ans vivent à l'Espace 16. Onze sont inscrits en maternelle, seize à l'école élémentaire et sept au collège. Seuls quatre jeunes n'ont pas encore de place mais les demandes d'inscriptions sont en cours. Tous sont dans des établissements alentours, la majorité est à Koenigshoffen.

« Pour la première fois cette année, les enfants ont tous une assurance scolaire et les manuels qu'on utilise pour travailler », salue Julie Motte, enseignante en CP à l'école des Romains. Comme la majorité de ses collègues, la jeune femme accueille des enfants roms dans sa classe. « Depuis qu'il y a l'Espace 16, ça a clairement changé pour nous, explique-t-elle. La petite que j'ai n'a manqué qu'un seul jour de classe depuis la rentrée alors qu'avant, l'assiduité était l'un des principaux problèmes. » Pour pallier ses difficultés en français, l'enseignante a mis en place un système codé avec des pictogrammes. « Quand je donne comme consigne de coller une feuille dans le cahier, je lui montre le dessin avec la colle qui est affiché sur la porte et elle comprend. » Loin d'être stigmatisant, le système sert aussi à d'autres élèves : dans la classe de Mme Motte, 18 élèves sur 23 ne parlent pas français à la maison.

La création de l'Espace 16 facilite aussi la communication avec les parents. « Avant ils avaient peur de l'école, ils n'osaient pas venir. Cette année, à la rentrée, la maman de la petite que j'ai en classe est venue me rencontrer accompagnée d'un éducateur spécialisé. Quand j'ai un mot à lui faire passer, je sais que grâce aux travailleurs sociaux, elle pourra le faire lire et être informée, ça change beaucoup de choses », raconte l'institutrice, qui n'échangeait jusqu'à alors que par le geste avec les parents.

Des actions circonscrites au camp légal

D'autres acteurs interviennent en marge du travail fait par les enseignants. Deux institutrices à la retraite de l'association Agir ABCD donnent chaque mercredi des cours de soutien à sept élèves. « Pour la première fois cette année, des enfants sont entrés en petite section de maternelle. Si ça continue comme ça, ils seront les premiers de l'Espace 16 à avoir une scolarité complète », espère Françoise Rollin, une des intervenantes. Ni éducatrices, ni parents, les deux bénévoles se considèrent comme des « béquilles ». « On leur apporte surtout du vocabulaire. Comment peut-on apprendre une poésie quand on ne comprend pas la moitié des mots ? » La retraitée, habituée aux classes difficiles, ne s'alarme pas. « Les enfants apprennent très vite. Ils ont une très bonne logique, parlent tous plusieurs langues, romani, roumain, français au minimum. De toute façon, quand les parents veulent, les enfants suivent. Et ici, on sent que les parents nous font confiance.»

Seul bémol, ces actions pour favoriser l'intégration des enfants ne sont menées qu'à l'Espace 16. A Saint-Gall par exemple, Médecins du monde estime à une vingtaine le nombre d'enfants scolarisables. Tous officiellement inscrits, leur présence effective à l'école serait beaucoup plus limitée.

Margaux Velikonia

Au moment où des hommes politiques s'interrogent sur la possible intégration des Roms en France, l'Espace 16 mise sur l'intégration des enfants par leur scolarisation. Après deux ans de travail avec les associations et les établissements scolaires de Koenigshoffen, aller à l'école est devenu presque banal pour les 38 enfants du seul camp rom légal de Strasbourg.

 

Il est 17h30 à l'Espace 16, la nuit tombe. Les côtelettes cuisent déjà sur les barbecues de fortune. Dimitri discute devant chez lui avec ses amis. Ses trois enfants sont dans la caravane. Ils rentrent tout juste de l'école.

Comme partout ailleurs en France, dans le seul camp rom légal de Strasbourg, la scolarisation est obligatoire. C'est même la condition essentielle pour pouvoir y habiter. Pour Dimitri, qui parle et comprend le français, cela ne pose aucun problème. « J'ai été six ans à l'école en Roumanie. Je sais que c'est important », raconte-t-il. Son ainé, 7 ans, est entré au CP en septembre. Les deux autres, âgés de 6 et 5 ans, sont encore en maternelle. Vivre à l'Espace 16 facilite la situation. Avant, la famille habitait dans un camp derrière le terrain de foot de Koenigshoffen et gérait seule la scolarisation des enfants. Aujourd'hui, l'association Horizon amitié, chargée par la mairie de tenir une permanence sur place, les aide. Contrairement à Dimitri, pour d'autres parents, envoyer leurs enfants à l'école est loin d'être une évidence.

Vocabulaire, poésie, conjugaison, Françoise Rollin de l'association Agir ABCD aide chaque mercredi les enfants de l'Espace 16 en français, en complément de leur scolarisation.

Cliquez sur les éléments pour afficher les informations. Les maisons représentent les logements livrés, les points rouges les travaux en cours.

Toujours des maux bleus

Si pour le négoce local ce gain de minutes est une avancée, pour d'autres il s'agit plus d'un compromis. Consultée dans ce dossier, l'association Pour Neudorf se démène depuis plusieurs mois pour que les problèmes de circulation soient définitivement enterrés place du Marché. Pour sa responsable communication, Marie-Antoinette Klein, « le gros souci qui reste à régler c'est celui du stationnement entre midi et deux. Durant cet intermède journalier, la zone bleue devrait être désactivée pour que les gens puissent venir déjeuner tranquillement dans les nombreux restaurants du quartier ».

Aux dires de la mairie, il faudra compter sur la bienveillance des forces de police. Ces dernières ne devraient pas abuser de leur pouvoir et laisser le client coutumier déguster sa choucroute journalière en paix, sans tarifer son repas d'une amende de 17 euros. Quoi qu'il en soit, reste une inquiétude pour l'ensemble des riverains : que le problème ne se reporte dans les rues adjacentes.

A l'heure actuelle, seules la route du Polygone et les rues de Birkenfels et de Maennelstein sont concernées par ce nouveau créneau horaire. Il n'est donc pas rare de voir s'entasser les véhicules dans les rues situées hors de la zone, toujours régies par la gratuité. Pour Françoise Buffet, adjointe au maire de Neudorf, « l'élargissement à 1h30 vient à peine d'entrer en vigueur. Il faut maintenant prendre le pouls de cette mesure et décider si de nouvelles dispositions doivent être ajustées ». Une consolation tout de même pour les Neudorfois : en plus des 1h30 la zone bleue s'est vue étendue cette semaine à la rue Rathsamhausen.

Thomas Arrighi

Ce sera une demi-heure de pause en plus. Jusqu'à présent pour faire un saut chez le médecin ou aller faire ses courses Place du marché, le temps était compté. Muni d'un disque bleu, tout strasbourgeois pouvait y garer son véhicule prudemment et gratuitement avec pour seule consigne de déguerpir dans l'heure suivante. Une durée jugée trop courte par les résidents et commerçants du quartier qui a poussé la Ville à élargir ce temps de stationnement à 1h30 dans la fameuse zone bleue.

Une zone établie autour de la place du marché il y a de ça dix mois. Et pour cause : la présence permanente de voitures-tampons nuisible à l'activité commerciale. « C'était tout le problème de ces espaces gratuits, certains résidents y laissaient leur véhicule du lundi au vendredi et empêchaient les rotations dans le quartier.» Pour Bruno Etienne, président de l'Association des commerçants, détaillants et artisans de Neudorf (Acdan), ces dix mois teintés de bleu ont créé un appel d'air pour les commerces environnants. « La plupart l'affirme, leurs clients viennent plus régulièrement et ce sans l'angoisse de ne pas trouver de places et de perdre un temps précieux. Avec une demi-heure en plus, cela leur donnera encore plus de marge de manoeuvre sans altérer les allés et venus des véhicules dans le quartier ».

Le mur de l'immeuble du numéro 10 de la rue Coulaux, resté nu depuis la destruction de l'hôtel Ibis en octobre 2010, va enfin être rénové.

En début de semaine, des ouvriers ont monté un échaufaudage contre l'un des murs pignons d'un immeuble du 10, rue Coulaux, parfois sous une pluie battante. Cet échaufaudage préfigure les travaux de réfection d'une façade qui en avait bien besoin.

Les briques du mur en question étaient devenues apparentes après la démolition de l'hôtel Ibis, en ruine depuis l'automne 2010. Il avait été incendié pendant les émeutes qui ont éclaté en marge du sommet de l'Otan. Depuis cette date, six logements de cet immeuble en copropriété n'étaient séparés de l'extérieur que par une mince couche de briques de 5 centimètres de large, recouverte par des bâches.

« Heureux dénouement »

Cette situation provisoire, qui s'est éternisée, la faute à des combats judiciaires (voir la frise chronologique) est en passe d'être réglée. « Les travaux vont débuter la semaine prochaine », annonce René Hubsch, le président du conseil syndical de l'immeuble, qui se satisfait d'un « heureux dénouement ». Le ravalement de la façace inclut le changement des colonnes des eaux usées, le renforcement, l'isolation et le revêtement extérieur du mur.

Pour compenser les dégâts causés par les manifestants anti-Otan, la Communauté urbaine de Strasbourg prend en charge la moitié des frais liés à la réfection du mur, à part égale avec l'Agence nationale de l'habitat (Anah). D'après René Hubsch, la petite copropriété va payer 5 000 à 6 000 euros pour le renouvellement des colonnes. L'Anah règle également la moitié des frais liés au renouvellement des conduites des eaux.

« On est dégoûté du temps que ça a pris »

Badia Raihani et sa famille habitent derrière ce qu'ils nomment le « mur de la honte ». Il y a un an, ils ont rénové le mur du fond de leur salon pour améliorer l'isolation, de même que ceux de la salle de bain et d'une chambre. Cette mère de trois enfants évoque avec colère les ennuis qui sont arrivés du jour au lendemain, après la destruction de l'hôtel. Les courants d'air, le froid mais aussi une vigilance de tous les instants devant une séparation de 5 centimètres avec le vide. « On se sentait réellement en danger », explique-t-elle. Aujourd'hui, le sentiment que le mur arrive un peu tard domine. « On est dégoûté du temps que ça a pris, de la négligence dont on a été victime », déplore-t-elle.

Autre problème: les restrictions pour le bricolage. « On ne peut pas faire ce qu'on veut dans notre logement, je ne peux pas accrocher de boîtes de rangement au mur », déplore Badia Raihani, propriétaire de son logement. Un étage au-dessus, le même problème se pose dans l'appartement de son frère Khalil, en plein travaux. « Aucune entreprise ne veut toucher à ce mur, ils ont peur de le casser », confie-t-il l'air résigné devant sa salle de bain. Dans la chambre des enfants, il observe les effets de l'humidité sur la fibre de verre. « Quatre couches de peinture et ça sort... On est content que le mur soit refait », assure Khalil Raihani.

La rénovation pourrait s'achever au plus tard dans deux mois, ce qui devrait éviter aux habitants de passer un quatrième hiver dans des logements exposés au froid.

Guillaume Jacquot

Infographie CUEJ / Loïc Le Clerc

L’auberge de jeunesse des Deux-Rives de Strasbourg vient de recevoir la certification HI-Qualité, un label spécifique aux auberges de jeunesse créé en 2005 par la Fédération Internationale des Auberges de Jeunesse. 

« Le label impose aux auberges de reprendre plusieurs services, dans le but de les normaliser - d'instaurer des normes - et de les améliorer : la restauration, l'accueil, le management, la maintenance, et la propreté », énumère Alice Parlebas, chargée de mission qualité à la Fédération unie des auberges de jeunesse (FUAJ).

Une fois ces obligations remplies, les auberges reçoivent la visite d'un auditeur de la Fédération Internationale des Auberges de Jeunesse qui vérifie que tout a été mis en place. Et, si c'est le cas, se voient décerner le précieux label, récompensant ainsi la qualité constante des installations et des prestations proposées.

« Ça nous a permis de revoir certains processus de travail et d'en discuter avec l'équipe, observe Loïc Breuillaud, directeur de l'auberge de jeunesse des Deux-Rives. Ça ne va peut-être pas directement nous attirer des clients - les gens ne recherchent pas une auberge selon ses labels - mais c'est sûr que ça va améliorer notre qualité d'accueil au quotidien. »

En France, ils sont 23 établissements (sur 120 rassemblés sous la FUAJ) à avoir reçu la certification HI-Qualité pour l'instant.

Florence Stollesteiner

La Robertsau, au nord de Strasbourg, est un des quartiers de la ville qui se renouvelle le plus. Entre l'extension du tramway, les nouveaux lieux européens, les lieux de culte et les immeubles de standing, il s'éloigne de plus en plus de ses racines rurales. Du moins dans le sud du quartier.

A la Robertsau, les chantiers ou les projets de chantiers se comptent actuellement par dizaine. Le plus emblématique d'entre eux est celui de l'extension de la ligne E du tramway. Un projet à 14 millions d'euros pour desservir d'ici 2016 trois nouveaux arrêts, et qui n'exclut pas par la suite un nouveau prolongement.

Dans le sud du quartier, autour de la rue Boecklin, les projets immobiliers se multiplient et ont de nombreux points communs. Appartements de standing, villas d'exception, les promoteurs ont tous fait le pari d'habitats à la fois classieux et responsables : toits végétalisés, terrasses, verdure, énergies renouvelables... D'ici 2015, c'est en tout 99 logements en quatre projets qui devraient voir le jour.

Encore plus au sud, à la limite avec le quartier européen, ce sont les projets liés à la vie des institutions qui se taillent la part du lion : nouveau consulat de Turquie, Lieu d'Europe ou encore école européenne.

Enfin, le quartier connaît également une augmentation du nombre de ces lieux de culte, avec, après l'inauguration du nouveau foyer protestant le samedi 11 octobre, deux projets pour les années à venir : la mosquée de la cité de l'Ill (d'ici la fin de l'année), ainsi que la pagode boudhiste vietnamienne.

A noter : tous ces projets se concentrent dans le tiers le plus au sud de la Robertsau, au plus près du centre de Strasbourg. Le reste du quartier se partage entre habitations, champs et la forêt de la Robertsau.

Clémence Lesacq
(avec la participation de Renaud Toussaint et Estelle Choteau)

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