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Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen, mercredi 14 mars, dans l'hémicycle.

                             Photo : Baptiste Cogitore/Cuej

Un statut plein de ressources

Ils sont treize à pouvoir se targuer du statut d' europarti en 2012. À ce titre, ils se partageront 18 900 000 € de subventions du Parlement européen – une aide versée depuis 2004. Selon le règlement qui encadre leur statut, 15% de ces crédits sont dsitribués également entre tous les partis. Les 85% restants sont répartis proportionnellement aux nombres d'élus au Parlement européen.

Pour avoir accès à ce statut, les « partis politiques au niveau européen » doivent prouver leur représentativité dans au moins un quart des Etats membres, leur respect des principes communautaires fondamentaux, et leur participation aux élections européennes. Ils ont également une obligation de transparence : ils doivent publier leurs recettes et dépenses chaque année, et déclarer leurs sources de financement.

Le Parlement couvre ainsi jusqu'à 85 % de leurs dépenses, essentiellement des de fonctionnement : réunions, publications, études, frais administratifs, de personnel et de déplacement. Lors des campagnes électorales européennes, ces fonds  ne peuvent servir à financer des partis ou candidats nationaux. Ils doivent uniquement être affectés à des dépenses liées à un programme politique européen.

Depuis 2008, le Parlement subventionne aussi les fondations politiques, laboratoires d'idées et instruments de propagande des europartis. Leur fonction est de nourrir le débat politique, et d'effectuer des activités de recherche et de communication. Cette année, douze fondations européennes se répartissent ainsi 12 000 000 € supplémentaires.

 

L'Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN), présidée par Bruno Gollnisch, est devenue le 13 février 2012 un « parti politique au niveau européen ». À la clef : 289 266 € de subventions communautaires pour 2012. Cette décision a déclenché une bronca de protestations chez les eurodéputés. Le britannique Claude Moraes (S&D)  a notamment appelé à son « boycott ».

« J'ai voté contre ces financements »

« C'est leur conception de la démocratie ? », réagit Bruno Gollnisch, en mettant en avant le caractère européen de sa formation politique. « Nous ne sommes pas les barbares que nos adversaires dépeignent, ni des nationalistes au sens étroit du terme. Nous avons des parlementaires légalement élus et nous sommes plus fidèles aux valeurs européennes que nos adversaires », a-t-il déclaré à Cuej.info.

Quant aux subventions, il juge certaines « scandaleuses », pointant du doigt les plus de six millions d'euros accordés au Parti populaire européen – l'europarti, à ne pas confondre avec le groupe politique. L'ex-candidat à la présidence du Front national affirme même  avoir voté « contre ces financements ». Son opposition se fondait alors sur les écarts d'allocations produits par la règle de répartition choisie – 6 482 715 € au PPE contre 241 807 € pour les EUDemocrats –, mais aussi sur une résistance idéologique : « Pourquoi des électeurs-contribuables devraient financer des partis contraires à leurs idées ? »

Pas question pour autant de faire une croix sur la somme qu'il s'est vu attribuer : « Ces crédits – 300 000 € pour 2012 – serviront à faire connaître nos opinions et notre combat ». Preuve de l'activité européenne qu'on lui conteste, l'AEMN a même tenu il y a quelques jours une réunion pour planifier ce budget.

Une réserve cependant:  lorsqu'on lui demande si l'AEMN est bien un « parti politique européen », Bruno Gollnisch préfère répondre que ce n'est qu'une « alliance » .
Un europarti ? « À l'intérieur d'un mauvais système, c'est ce qui permet de rassembler des armes. »

Clément Lacaton et Chloé Mahier

La répartition des subventions du Parlement entre les europartis pour l'année 2012 a été arrêtée
le 13 février. Une nouvelle formation, présidée par le Français Bruno Gollnisch,
fait son entrée dans le club.
Certains députés appellent à son boycott.

 

L'Alliance européenne des mouvements nationaux

Fondée en Hongrie en 2009, elle regroupe une dizaine de partis nationalistes de l'Union – en particulier le Front national français, le Jobbik hongrois, et le British national party. Jusqu'en 2011, elle ne remplissait pas les critères nécessaires à la reconnaissance du statut officiel de parti politique au niveau européen. Ce n'est qu'avec l'adhésion d'un député lituanien que l'AEMN a pu répondre à l'un des principaux critères – avoir des élus dans au moins sept Etats membres. Deux autres formations européennes d'extrême droite, l'Alliance libre européenne et l'Alliance européenne pour les libertés, sont reconnues et subventionnées par le Parlement européen.

 

 Trois questions à Evelyne Gebhardt du parti socialiste européen (S&D) et Axel Voss du Parti Populaire Européen (PPE), euro-députés allemands.

 

L'élection présidentielle française aura un réel impact sur le reste de l'Europe ?

Ecoutez, je ne suis pas affirmatif, mais je doute que ça ait vraiment un effet sur les institutions européennes.

 

Que pensez-vous de la politique de Nicolas Sarkozy et François Hollande dans le domaine européen ?

    Si François Hollande remporte l'élection présidentielle, tous les euro-députés du S&D vont le soutenir, lui et ses projets. Mais au final, la décision ne leur reviendra pas : les institutions européennes et les Etats membres auront le dernier mot. Et il n'est pas sûr qu'ils s'alignent sur son avis.

     

    Le couple franco-allemand est-il vraiment important pour l'équilibre de l'Europe ?

      La France et l'Allemagne sont les pays les plus importants en Europe, il en sont même le moteur. Il est essentiel qu'il fonctionne bien. C'est aussi pour cela que les autres pays s'intéressent de près à leur politique intérieure.

      Le fait qu'Angela Merkel soutienne ouvertement Nicolas Sarkozy pour sa campagne, je trouve ça normal. Ils font tous les deux partie de la même famille politique : c'est la règle du jeu.

       

      Propos recueillis par Stefanie Hintzmann et Mélina Facchin

       

      L'élection présidentielle française aura un réel impact sur le reste de l'Europe ?

      Oui et je trouve ça très bien. D'une manière générale, il est normal que la politique nationale influe sur  l'Europe : ça a toujours été le cas et ça devrait toujours être comme ça.

       

      Que pensez-vous de la politique de Nicolas Sarkozy et François Hollande dans le domaine européen ?

      Nicolas Sarkozy se comporte de manière très irrespectueuse vis-à-vis de l'Europe. Sa volonté de renégocier les accords de Schengen et sa politique xénophobe, c'est du véritable populisme et c'est irresponsable. l'Europe lui sert juste à faire sa campagne.

      Si François Hollande est élu président, je pense qu'il y aura beaucoup de changements d'ordre politique en Europe. Attendez ! Il ne cherche pas à renégocier tout le pacte de rigueur budgétaire, il veut juste y ajouter l'idée de croissance.

       

      Le couple franco-allemand est-il vraiment important pour l'équilibre de l'Europe ?

      C'est le moteur de l'Europe. C'est pour cela que la décision d'Angela Merkel de ne pas rencontrer François Hollande est vraiment abusive. La coopération franco-allemande est tellement importante : on ne doit pas risquer de la gâcher.

      Le Parlement se déclare "profondément préoccupé" par les raids de l'armée israélienne à Ramallah sur deux chaînes de télévision palestiniennes, Wattan TV et Al Quds Educational TV, effectués le 29 février dernier.

      Les forces de sécurité avaient à cette occasion "confisqué des émetteurs, des ordinateurs, des équipements de radiodiffusion, des cassettes et des documents administratifs et financiers et détenu des employés pendant des heures".

      Le texte de la résolution rappelle que les arguments avancé par l'armée israélienne - avoir averti a plusieurs reprises que les équipements et les fréquences utilisées par ces deux chaînes interféraient avec les communications aériennes de l'aéroport Ben Gourion - ont été formellement démentis par l'Autorité palestinienne. La résolution souligne aussi que l'incident s'est produit à Ramallah "dans la zone A, placée sous administration et contrôle palestiniens, tant sur le plan civil que sur celui de la sécurité". L'intrusion de Tsahal constitue donc une violation flagrante des accords d'Oslo.

      C'est donc logiquement que la résolution demande "instamment aux autorités israéliennes de rendre immédiatement les équipements confisqués et de permettre la reprise des activités des deux chaînes de télévision".

      Macédoine, Islande, Bosnie : trois pays en marche vers l'Union. La Macédoine et l'Islande semblent sur la bonne voie. En revanche, la Bosnie est encore loin de répondre aux critères européens.

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