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En 2006, le Trésor irlandais était capable de subvenir à ses besoins de financement des politiques publiques, pendant une période équivalente à 10 mois par an. Quatre ans plus tard, son autonomie budgétaire se réduit à quatre mois.
Depuis 2007, la situation des budgets nationaux de la zone euro s'est nettement dégradée. En cause, le soutien au secteur financier et les divers plans de relance de l'économie. En parallèle, le ralentissement de l'activité économique a entraîné une baisse des recettes fiscales.
Année après année, les déficits se creusent. La dette contractée pour les combler se cumule avec les échéances de la dette antérieure.
Le gouvernement allemand prévoit d'ailleurs de réactiver son fonds d'aide aux banques, le Soffin, créé en 2008 après la chute de Lehman Brothers. Il serait doté de 400 milliards d'euros et son recours pourrait désormais être obligatoire pour les banques désignées par l'autorité allemande des marchés financiers (Baffin). Un projet de loi sera déposé prochainement en ce sens au Conseil des ministres.
Marion Kremp et Laure Siegel à Francfort
« Toutes les banques allemandes devraient être en mesure de se recapitaliser seules ». Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schaüble se veut rassurant en ce début du mois de décembre. A Francfort pourtant, au pied de l'imposante Commerzbank-Turm, les spéculations vont bon train chez les employés de la deuxième banque du pays. L'EBA (European banking authority) a en effet chiffré à 5,3 milliards d'euros le besoin de capital de la Commerzbank pour remplir les critères de solidité financière imposés par Bâle III. Déjà concernée en 2008-2009 par le plan allemand de renflouement des banques, la Commerzbank est détenue à 25 % par l'État. Aujourd'hui, les investisseurs mettent en doute sa capacité à se recapitaliser sans un nouveau recours à la puissance publique.
Au départ d'ailleurs, «cette pratique était utilisée par les professionnels pour s'assurer face à l'évolution incertaine des prix des matières premières (blé, acier, …), dont ils savaient qu'ils devraient les acheter ou les vendre à un moment donné», explique Paul Atkinson. Elle a donné naissance au marché à terme de Chicago.
Pari sur l'avenir
Mais ces contrats d'assurances peuvent aussi être utilisés comme des paris sur l'avenir des cours de la bourse et c'est là qu'entrent en jeu la spéculation et la multiplication des risques qui lient acheteurs et vendeurs. Car il est possible d'acheter pour un coût minime une assurance de ce type sans même détenir l'action sous-jacente. Si l'action chute, on peut ainsi l'acheter à un prix plus bas que celui garanti par le contrat d'assurance puis la revendre à l'assureur au prix fixé avec lui. L'un empoche donc la différence entre le prix garanti au départ et le prix actuel de l'action sous-jacente que l'autre doit sortir de sa poche.