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L’annulation du match à la dernière minute a aussi contraint Mathilde, la patronne du bar, de sortir les dernières saucisses et fûts de bière. Pour elle, la soirée sera plus longue que prévue. « Je suis dégoûtée », s’exaspère la mordue de football qui en oublie presque les recettes pour son bar. C’est grâce à son amour pour le club et à sa gentillesse qu’elle est aujourd’hui une figure de la ville de 180 000 habitants.

« Je savais ce que je risquais »

Il était 20 h 35 lorsque le speaker du stade annonce le report du match, soit dix minutes avant le coup d’envoi. Certes, la Sarrebruckoise d’adoption, et Française d’origine, fera plus de chiffre ce soir, mais Mathilde, qui tient le bar depuis dix ans, exprime sa colère : « Ce n’est pas le FC, mais la ville qui est propriétaire du stade et qui l’a rénové récemment. Ils avaient connaissance des risques d’annulation. C’était à eux d’annuler. » Images à l’appui, les fans du FC décrivent « un champ de patates » gorgé d’eau en évoquant l’état de la pelouse.

S’ils sont déçus, tous s’en doutaient, même les supporters de Gladbach. C’est le cas de Ramin qui a fait trois heures de voiture pour venir : « Je savais ce que je risquais en venant jusqu’à Sarrebruck. Le match contre Dresde (en octobre, ndlr) avait déjà été annulé à la mi-temps. La fédération allemande de football (DFB) a progressivement fait comprendre aux gens que le match n’aurait pas lieu. Ils ne l’ont pas dit directement car ils avaient peur que les tribunes s’enflamment. Je reviendrai lorsque le match sera rejoué. Même ticket, même hôtel, et même lit ! » Pourquoi les responsables ont prévenu aussi tard ? Andréas a une réponse bien à lui : « Ils savaient qu’on avait bu beaucoup de bières et ils avaient peur de notre réaction. »

Le gazon maudit

Au bar de Mathilde, la responsabilité de la municipalité sur la qualité de la pelouse était sur toutes les lèvres après l’annonce du report de la rencontre. « Ce n’est pas de la faute du club. C’est la mairie qui possède le stade », rappelait un supporter du FC Sarrebruck. En 2016, des travaux de rénovation du Ludwigspark avaient pourtant été engagés par l’équipe municipale. Mais rien ne s’est passé comme prévu.

Seize millions d’euros devaient suffire à offrir une seconde jeunesse au bastion du club de la Sarre. Mais après quatre années d'un chantier achevé dans la douleur, la note avait triplé pour s’établir à 48 millions d’euros. Un gouffre que la maire a dû combler en lésinant sur certains coûts.

En première ligne de ces coupes budgétaires, figurait la malheureuse pelouse du Ludwigspark, désormais incapable d’absorber une quantité importante d’eau. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que le terrain du FC Sarrebruck se faisait détremper mercredi soir. En octobre, la rencontre face au Dynamo Dresde avait dû être interrompue à la mi-temps.

Kilian Bigogne et Baptiste Huguet

Édité par Milan Derrien

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