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Les industries incitées à produire davantage de technologies vertes

Après plusieurs mois de négociations, le Parlement européen et les Etats membres sont parvenus à s'entendre le 6 février dernier, sur un plan de soutien à l'industrie « verte ». Son objectif est d'accroître la compétitivité des entreprises européennes dans le secteur des panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur ou encore des éoliennes. Aujourd'hui, l'Europe est très dépendante des technologies vertes importées d'Asie. Et les aides massives du gouvernement américain pour ses industries ont poussé Bruxelles à stimuler sa propre production. L'Union européenne aspire à une souveraineté industrielle et compte produire 40% de ses besoins en matière de technologies propres d’ici 2030.

Le plan européen prévoit de faciliter les procédures d'autorisation et la création d'emplois dans le secteur. Mais à la différence de la politique américaine, il n'y a pas de système de financement propre pour mener à bien le projet. Ce texte sera validé par le Parlement et les Etats membres dans les prochaines semaines.

Alice Bouton

 

Prisonnier politique depuis la publication, en 2010, de documents confidentiels américains, Julian Assange encourt 175 ans de prison aux États-Unis. Pour faire porter sa voix au parlement européen, seuls quelques députés se mobilisent encore.

Un Français sur deux potentiellement concernés. Entre fin janvier et début février, c’est une cyberattaque d’ampleur qu’ont subi Viamedis et Almerys, deux sociétés spécialistes du tiers payant. Grâce à l’usurpation d’identifiants et de mots de passe de salariés, les hackers ont pu s’introduire dans le système des deux sociétés. Selon Viamedis, « ont été exposées » les données personnelles tels que l’état civil, la date de naissance, l’adresse et le numéro de sécurité sociale enregistrés dans une même carte vitale, ou encore le nom de l’assureur santé. Même chose du côté d’Almerys. Les deux sociétés informent cependant que cette exposition ne concerne aucune donnée médicale ou bancaire.

Les entreprises concernées ont dû déclarer la fuite de leurs données ainsi que le nombre de personnes potentiellement exposées par celle-ci à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). La loi les oblige également à prévenir les victimes de fuites de données. Depuis plusieurs jours, les mutuelles dépendantes de Viamedis et Almerys tiennent leurs clients informés de la situation et des risques probables.

Entre la hausse des taux d’intérêt, du prix des matériaux de construction et le manque de demande des consommateurs, le secteur du bâtiment est en berne. Rencontre avec des professionnels du gros œuvre alsacien. 

Véritable déflagration. Lorsque Julien Assange, à la tête de Wikileaks, publie en 2010 des documents confidentiels révélant certaines dérives de la politique militaire américaine et des crimes perpétrés en Irak et en Afghanistan, il secoue le monde entier. Condamné par les États-Unis pour espionnage, il se réfugie d’abord dans l’ambassade d’Équateur à Londres, avant de finir incarcéré en 2019 dans une prison anglaise. Il fait aujourd’hui l’objet d’une procédure d’extradition vers les États-Unis, où il encourt 175 ans de prison. Mais les énièmes rebondissements de cette affaire tentaculaire ont fini par perdre l’opinion publique. Quatorze ans plus tard, plus grand monde ne semble s’inquiéter du sort de Julien Assange, ou presque. Au parlement européen, une petite poignée de députés tente de faire porter sa voix à travers une exposition : L’affaire Assange : prix et distinctions.

« Cette exposition est une manière de témoigner un soutien institutionnel à travers le parlement européen », affirme Sabrina Pignedoli entre un bout de sandwich et un verre de jus d’orange. Attablée à la cafétéria du parlement, ce jeudi midi, la députée italienne du Mouvement 5 étoiles est de passage à Strasbourg pour assister aux séances plénières. D’une pierre deux coups, Sabrina Pignedoli a profité de ce séjour express pour alerter sur la détention du fondateur de Wikileaks.

« Les patrons des institutions européennes ne sont pas très solidaires »

Cette exposition est aussi « une manière de souligner notre soutien à Julien Assange en attendant le 20 février », assure Sabrina Pignedoli. Date décisive, le 20 février sonne l’alarme de l’ultime appel de Julien Assange pour empêcher son extradition. La Haute-cour britannique statuera au terme de deux jours d’audience sur la recevabilité de l’appel du journaliste incarcéré. En cas de refus, Julien Assange a la possibilité de contester la décision auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, mais cette possibilité reste encore très compromise, car elle dépend du respect de la procédure de la part du Royaume-Uni.

Une affiche de l'AFGES placardée sur le campus de l'Esplanade, le 7 février. © Jade Lacroix

« Nos entreprises n’en peuvent plus », alerte Benoît Ostermann, secrétaire général adjoint de la fédération française du bâtiment du Bas-Rhin (FFB67). Le 6 février, les FFB ont envoyé des lettres à leur préfet dans chaque département. Ils réclament des mesures de la part de l’État pour sortir leur secteur d’une crise qui semble s’installer, après avoir lancé une première alerte en septembre. Ils demandent le retrait de la hausse de la fiscalité du gaz non-routier, le rétablissement du prêt à taux zéro pour la construction de logements et la simplification du dispositif MaPrimRenov. Ils attendent aussi plus de commandes de logements neufs de la part des pouvoirs publics.

Benoît Ostermann dénonce une situation aberrante. « Il y a 2,4 millions de ménages en attente de logement social, et ceux qui y habitent aimeraient sûrement en sortir. Il faut construire plus, mais les gens ne peuvent pas acheter à cause de la hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction. » Pour lui, « 80 % des solutions peuvent venir de l’État. Aujourd’hui, le bâtiment est oublié, il est nié, c’est une erreur. Réindustrialiser la France c’est bien, mais où loger les gens qui vont la réindustrialiser ? Quand on prend un emploi la première chose qu’on regarde c’est le logement ». La fédération observe un nombre de mises en chantier au plus bas depuis 1991, les carnets de commandes se vident.

1500 emplois supprimés dans le Bas-Rhin

Dans le Bas-Rhin, les professionnels du secteur qui emploie environ 30 000 personnes constatent aussi une baisse d’activité. « En 2023 dans le département on a déjà perdu 1 500 emplois », poursuit Benoît Ostermann. « Ces gens qui perdent leur emploi on ne le voit pas, c’est dans les petites entreprises ». Et selon lui, dans les crises, « ce sont les entreprises de gros œuvre qui prennent en premier, on a déjà des défaillances chez nous ».

Yassine Maadjou est chargé de projet chez Intéris, une entreprise locale d’intérim qui travaille surtout avec des PME. Il constate une certaine baisse d’activité, surtout dans le secteur du gros œuvre : « si l’année passée on me demandait 50 profils, aujourd’hui c’est plutôt 20 » par semestre. Une partie de ceux que son entreprise plaçait ont dû chercher du travail ailleurs. « On a des gars qui vont dans le tertiaire, ou dans les supermarchés ».

Changer d’activité, « c’est infaisable »

Si certains intérimaires sont contraints de se recycler, il est plus difficile pour une entreprise de changer de secteur d’activité. Benoît Ostermann explique que les entreprises du gros œuvre ont été incitées à se positionner sur le marché de la rénovation énergétique. « Ce marché on nous l’a vendu comme un paradis mais ça ne l’est pas. Les clients n’ont pas d’argent pour investir dans leur logement et il n’y a pas assez d’accompagnateurs pour MaPrimRenov », le dispositif qui aide les particuliers à rénover leur logement en leur versant une prime. Les entreprises de gros œuvre possèdent aussi des engins lourds qu’elles doivent rembourser, elles emploient des travailleurs avec des compétences spécifiques. Dans ces conditions il semble impossible de réorienter son activité d’après le secrétaire général adjoint de la FFB67 : « c’est ridicule, ça n’a aucun sens, c’est infaisable ».

Hervé Kintzelmann dirige une entreprise spécialisée dans le gros œuvre, Construction Kintzelmann à Dettwiller, qui emploie 16 salariés. Si son carnet de commandes n’est pas vide, il l’explique surtout par la multi-activité. Spécialiste de la construction de logements neufs, il travaille aussi dans la rénovation. Pour autant, il ne peut pas laisser son activité de construction de côté, « lorsqu’on a du matériel de coffrage ou des grues de chantier, il faut les faire tourner sur de la construction ». Avec un secteur en difficulté, il est pourtant amené à « limiter les prévisions d’investissement » pour le matériel de construction, sans pouvoir abandonner le secteur.

Max Donzé

Édité par Jade Lacroix

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