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Certaines sont déguisées en vaches, d’autres en épis de maïs. Pendant que les eurodéputés s’écharpaient mardi midi dans l’hémicycle au sujet des nouvelles techniques génomiques (NTG), une cinquantaine de personnes sont venus signifier leur colère. Au pied du Parlement européen à Strasbourg, les manifestants s’expriment contre l’autorisation prochaine des NTG. Mercredi midi, les élus voteront si oui ou non ils approuvent de légiférer en faveur de l’autorisation des NTG. Le texte tel quel ne prévoit pas d’obligation d’indiquer aux consommateurs la présence de NTG dans les denrées, ni pour les agriculteurs d’être prévenus si un voisin exploitant a recours à ces biotechnologies.
Pour leurs détracteurs, les NTG ne sont rien d’autre que de « nouveaux OGM », interdits sur le sol de l’Union européenne depuis 2001. Les organismes génétiquement modifiés (OGM) désignent ces espèces végétales qui ont subi des techniques visant à modifier leurs gènes avant leur croissance pour les rendre plus résistantes aux maladies ou aux aléas climatiques. Selon leurs défenseurs, les NTG permettent une modification plus ciblée du génome des végétaux. Ainsi, les espèces seront génétiquement modifiées de manière plus maîtrisée, grâce au développement de l’épigénétique, ce qui diminuerait les risques pour la santé des consommateurs, contrairement à ce qui avait été reproché aux OGM.
Un enjeu de souveraineté alimentaire
C’est en tout cas l’avis de la commission environnement du Parlement pour qui les NTG sont « des outils innovants qui peuvent contribuer à accroître la durabilité et la résilience de notre système alimentaire ». Autrement dit, ceux qui défendent l’autorisation de ces biotechnologies, surreprésentés parmi Renaissance (Renew, centre-droit) et le Parti populaire européen (PPE, droite), arguent que les NTG sont la solution pour permettre à l’Union européenne de prendre en main sa souveraineté alimentaire. « Ce texte doit respecter le droit des consommateurs et ces biotechnologies doivent faire l’objet d’examens scientifiques approfondis », martèle l’eurodéputé français socialiste Christophe Clergeau, qui a suivi les négociations au sein de la commission environnement pour son groupe parlementaire.
Le Parlement européen doit se positionner le 7 février sur l’autorisation des nouvelles techniques génomiques. Mais une partie des eurodéputés s’inquiète de l’arrivée de ces « nouveaux OGM ».
Après une semaine de tensions autour de l’annonce de la seconde partie du gouvernement, qui se fait attendre, François Bayrou a refusé d’y prendre part. Le Modem se divise sur ses propos très critiques envers la macronie.
Son nom était sur toutes les lèvres depuis le début de la semaine, pressenti pour reprendre le ministère de l’Éducation nationale : François Bayrou a dit non. En l’absence « d’accord profond sur la politique à suivre », le président du Modem a indiqué à l’AFP, mercredi 7 février au soir, refuser d’entrer dans le gouvernement de Gabriel Attal. « Le pays a besoin de plus de compréhension politique de ce qui se passe à la base et de moins de technocratie gestionnaire », a-t-il fustigé, dénonçant « une dérive » de ceux qui avaient promis de « gouverner autrement » en 2017.
Il est allé jusqu’à dénoncer « une démarche d’humiliation » à son encontre : il se serait vu proposer le ministère des Armées, alors qu’il visait celui, plus prestigieux, de la rue de Grenelle. Un poste qu’il avait déjà occupé dans les années 90 et qui connait selon lui « une crise de confiance qui vient de loin et (qu’il croyait) que l'on pouvait corriger ». Il avait également en vue le portefeuille de l’Aménagement du territoire, invoquant « la distance désormais de plus en plus grande entre les citoyens et l'action publique ».
« Le Modem est en pleine incohérence »
Chef d’un parti fort d’une cinquantaine de députés à l’Assemblée nationale, le maire de Pau est vivement critiqué par ces derniers, qui n’auraient pas été prévenus en amont de son refus. « Le Modem est en pleine incohérence, a dénoncé le député du parti centriste Jean-Louis Bourlanges ce jeudi sur X. Il accuse François Bayrou « d’affaiblir dangereusement » le Modem tout en le « discréditant ». « C’est politiquement inepte et moralement dégradant », a-t-il conclu. Le camp semble cependant partagé : le député du Loiret Richard Ramos, lui, abonde dans le sens de François Bayrou. « On a aujourd'hui un gouvernement qui est de droite et parisien », a-t-il regretté sur le plateau de BFMTV. Dans un communiqué sur X, le parti lui-même s'est rangé derrière l'avis de son président, déclarant qu'il assumait son rôle de « vigie pour que les engagements pris devant les Français en 2017 et réaffirmés en 2022 soient tenus ».
Le groupe de prêt-à-porter IKKS a annoncé lundi 5 février un Plan de Sauvegarde de l’emploi (PSE) qui prévoit la fermeture de 77 enseignes et une réduction d’effectifs qui pourrait concerner 202 collaborateurs. À Strasbourg, les employés de l’entreprise sont dans le flou.
« On a été prévenus hier par un mail de Ludovic Manzon, président du groupe IKKS. On est toujours prévenus à la dernière minute de toute façon. Les employés, on est le bas de l’échelle », regrette Catherine*, employée du magasin IKKS situé Grand’Rue, à Strasbourg. Derrière le comptoir ce mardi midi 6 février, Pedro n’a pas l’air plus avancé. « On n’a pas plus d’informations, mais ça m’étonnerait qu’on soit touchés ici, on est le deuxième ou troisième plus grand magasin IKKS en France après Paris » assure l’employé qui guette les rares clients venus profiter du dernier jour des soldes.
La veille, IKKS a annoncé un projet de Plan de sauvegarde de l’emploi, baptisé PhoeniKKS qui implique « une réorganisation des sociétés et un ajustement des effectifs » et qui devrait impliquer « 202 collaborateurs au plus sur un total de 1328 ». Ce sont 77 points de vente qui seraient concernés par une fermeture. Contacté, le service communication de l’entreprise préfère mettre un terme aux spéculations : « Hop hop hop, c’est seulement un projet qui a été présenté au comité social et économique hier, le chiffre de 77 n’est pas entériné. Il va y avoir trois mois de discussions pour connaître le nombre final d’établissements concernés », assure de son côté Alix Dollfus, chargée de communication à IKKS France.
« À Strasbourg, on est plutôt privilégiés »
Avec dix salariés et une surface de vente de 150 m2, le magasin strasbourgeois ne devrait pas être en première ligne. « Même si le secteur est en difficulté, on fait encore de bons chiffres. Je parierais davantage sur les boutiques de plus petites villes comme l’antenne de Dijon », déclare Catherine. Pour son collègue, occupé à repasser les dernières chemises, les premiers concernés, ce sont les « corners », ces rayons d’enseigne implantés dans les grands magasins.
Deux rues plus loin, à deux pas de la place Kleber, les Galeries Lafayette vivent elles aussi leur dernier jour de Soldes. « Vous pouvez continuer à vous faire plaisir jusqu’à ce soir avec une promotion encore de -20% sur une belle sélection d’articles ». L’annonce résonne dans les couloirs boudés du magasin. Au deuxième étage, au rayon IKKS, Nathalie est dans le flou. « Une collègue du rayon enfants IKKS m’a dit qu’il ne fallait pas compter sur le chiffre d’affaires, ce n’est pas un critère. Ils vont peut-être prendre en compte le coût des emplacements. » Des doutes et des suppositions, l’avenir est incertain. Mais la vendeuse relativise : « on va dire que sur Strasbourg, on est un plutôt privilégiés au niveau de la clientèle. On a pas mal de clients allemands qui viennent les week-ends et les lundis car tout est fermé à Kehl. »
Le vêtement se porte mal
Camaïeu, Sergent Major, Kookaï, Minelli, Gap France… avant IKKS, de nombreuses enseignes ont connu des redressements judiciaires ou des liquidations, symptomatique d’un secteur en grosses difficultés ces derniers mois. Le prêt-à-porter français va mal. De son côté, IKKS justifie cette restructuration par « une réalité économique complexe » due « à la conjonction de divers facteurs externes tels que la crise sanitaire mondiale due au Covid-19, les conséquences de la guerre en Ukraine où le groupe était fortement implanté ainsi qu’une inflation persistante ». Bref, un cocktail explosif. « Les ventes sont clairement moins bonnes que l’année dernière, les gens font bien plus d’économie et les achats plaisir passent en arrière-plan » reconnaît Noémie, employée de la boutique strasbourgeoise depuis le mois de septembre. Alors pour attirer la clientèle et surtout la « fidéliser », c’est promo une bonne partie de l’année. « Je peux compter sur les doigts de la main les semaines où on n’est pas en promo » sourit amèrement Catherine, qui dénonce « un épuisement psychologique » et « une pression » exercée sur les employés, confrontés à des objectifs chiffrés censés dépasser les années précédentes. « Les objectifs ne sont pas atteints, c’est clair. Mais ce n’est pas évident d’expliquer à sa direction que gonfler les ventes en permanence, ce n’est juste pas possible. On n’a pas six bras, on n’est pas des Shiva. » Au final, pour économiser de l’argent, ce sont les équipes qui trinquent. Les effectifs diminuent et les primes se font de plus en plus rare.
Témoins de la chute libre du secteur du prêt-à-porter, les employés d’IKKS craignent l’avenir. Si elle est concernée par cette restructuration, Catherine s’interroge sur une réorientation professionnelle : « il ne faut pas avoir d’œillères, on sait très bien que ça se porte mal. » Même constat pour Nathalie. Employée fidèle en poste depuis quatorze ans au rayon des Galeries’, elle réfléchit sérieusement à s’investir à plein temps dans la cause environnementale. « Usines, magasins, tout ferme ! déplore-t-elle. Alors, faut s’y préparer au licenciement. On ne fait jamais le même métier dans une seule vie. J’ai eu plein d’autres jobs avant et j’en aurai d’autres après. »
*Le prénom a été modifié à la demande de l’intéressée
Laura Beaudoin
Édité par Baptiste Huguet