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Habitué des tribunaux, ce Strasbourgeois est accusé d’avoir craché sur une jeune femme, de l’avoir insultée et violentée.
« On file à la presse »
Le raisin cueilli est ensuite disposé dans douze cuves en plastique puis chargé dans une remorque. En deux heures de travail, la cueillette est déjà importante. « Chaque cuve fait 110 kilos donc on a plus d’une tonne (1000 kilos) de raisin dans la charrette », lâche en riant Jean-Marc Freyburger, boucher à la retraite et frère aîné de Christophe. « En avant, on file à la presse ! » s’exclame le cadet en montant sur son tracteur. La lourde charrette descend doucement le long des coteaux en pente douce avant d’atteindre le village d’Ammerschwihr. L’imposant attelage entre dans une courette surplombée par une large maison alsacienne. « C’est ici que je suis né », s’amuse Jean-Marc alors que sa mère âgée de 92 ans sort constater fièrement la cueillette de ses fils.
Plongée dans un vignoble alsacien
17:58 : Les trois actualités de ce 581e jour
« Je ne cherche pas l’artisanat, j’aime les techniques avec une excellence de travail, une répétition de traits visible. » Dans la galerie d’art de Sandra Blum, pas de support déterminé, mais « des techniques remarquables ». « Un travail fastidieux, long, précis, c’est ce qui me touche », raconte-t-elle, passant en revue quelques planches posées sur l’ancien parquet verni. Assise à son bureau, au premier étage d’un immeuble de la rue des Charpentiers, à Strasbourg, elle pose les yeux sur l’immense photographie qui lui fait face. Un cliché de Tina Merandon, dont l’exposition ouvre ce vendredi. Sa galerie, qui porte son nom, fait partie de l’association Strasbourg galeries et art contemporain, créée cet été 2023 avec une quinzaine d’autres lieux. Le but, entre autres : faire découvrir le métier de galeriste, dont on ignore bien souvent le quotidien.
« De l’extérieur, on se dit qu’on est derrière notre bureau dans la galerie et qu’on attend que le client passe avec notre petit costume-cravate ou notre petite robe noire. En fait, c’est peut-être 0,1% de ce qu’il se passe », ironise Sandra Blum. Passée par une faculté d’histoire de l’art et une école de commerce, elle a d’abord travaillé en tant que salariée en galerie d’art, avant de se mettre à son compte en 2020.
En réalité, l’organisation des expositions n’est que la face émergée de l’iceberg des galeristes. « Quand on décroche une expo avec un artiste, il faut continuer à le montrer ensuite. On essaie de le proposer à d’autres galeries, dans des salons », poursuit la Schilikoise. Être galeriste, c’est aussi accompagner les créateurs, les valoriser. « Il faut en moyenne cinq ans pour qu’un artiste marche, révèle Sandra Blum. Il faut le montrer régulièrement pour que la confiance des collectionneurs et amateurs d’art s’installe. S’il n’y a pas de travail de fond en dehors des expos, ça ne sert à rien. »
Artistes, clients, œuvres, une histoire de confiance
Outre la crédibilité que la galerie apporte aux artistes, les clients doivent aussi être soignés. « Parfois, on fait des erreurs. On expose des choses qu’on aime beaucoup, on estime que ça va bien fonctionner, et on se plante complètement », sourit la quinquagénaire, installée ici depuis 2021. « C’est un rapport de confiance : certains vont se laisser guider par les galeristes parce qu’ils savent qu’on ne va pas leur proposer n’importe quoi. » Pour Sandra Blum, un impératif dans sa sélection d’œuvres : « Montrer des choses qu’on est susceptibles d’accrocher chez nous. Si on ne peut pas apprécier l’œuvre, c’est difficile de la défendre, on ne vend pas des voitures. »
Travailler dans l’art, c’est avant tout une affaire d’émotion pour elle. Une émotion qui se ressent lorsqu’elle parle de son métier : « On est dans un rapport intime avec les artistes, les clients potentiels, l’œuvre. D’ailleurs, si on donne notre nom à nos galeries, ce n’est pas parce qu’on a un ego surdimensionné, c’est parce que l’amateur d’art ou le client potentiel aime voir l’humain qui est derrière. »
« Ça fait peur d’entrer dans une galerie »
Ces clients potentiels, il faut aussi aller les chercher. Un des nombreux métiers insoupçonnés des galeristes : la communication. « Ça fait peur d’entrer dans une galerie. On peut se dire que c’est cher, pas accessible, qu’il faut forcément acheter tout de suite, qu’on ne va pas être à la hauteur, admet Sandra Blum, qui propose des œuvres valant entre 100 et 5 000 euros environ. Mais nous on est là pour expliquer ce que font les artistes, ouvrir le regard, proposer des choses. Moi j’accueille tout le monde de la même façon. »
Lever les freins qui empêchent le public de pousser les portes des galeries d’art, c’est aussi le but du Strasbourg galeries tour. L’événement, porté par la toute récente association de galeries, est proposé pour la cinquième fois dans la capitale européenne. Une quinzaine de galeries contemporaines, dont celle de Sandra Blum, seront ouvertes de concert ce week-end, dès vendredi soir.
Lisa Delagneau
Édité par Julie Lescarmontier
Tramway A, direction Illkirch-Graffenstaden. Ce dimanche 24 septembre, à 23 h 30, une jeune femme est dérangée par les regards incessants d’un homme, la quarantaine, installé à quelques sièges d’elle. Après avoir changé de place, l’œillade persiste et la passagère, qui perd patience, lui demande d’arrêter. C’est alors que des insultes fusent de la part du voyageur, « sale pute, salope, connasse », avant que celui-ci ne se lève et ne lui crache au visage. Elle se défend en l’insultant à son tour, puis par une gifle qu’il lui rend en coup de poing. Une bousculade se crée avant l’intervention des autres passagers. La scène est filmée par les caméras de surveillance du wagon. La victime s’en sort avec une ecchymose à la lèvre supérieure et un nez en sang, potentiellement fracturé d’après la première expertise médicale.
« L’affaire est extrêmement simple, même si elle est particulièrement désagréable », lance le président après avoir rappelé les faits reprochés au prévenu : « violence dans un moyen de transport collectif suivie d’incapacité n’excédant pas 8 jours, en récidive. »
« Une femme seule face à un homme »
Ce jeudi 28 septembre, la victime se tient seule au premier rang de la salle d’audience du Palais de Justice de Strasbourg, devant son père et son frère, installés derrière elle. « L’exposé fait par la victime lors de sa déposition ne correspond pas tout à fait à ce qui a été établi dans l’exploitation de la vidéo-surveillance. La plaignante ne fait pas référence à une défense physique de sa part. Vous ne vous êtes pas laissé faire, vous aviez bien raison, mais vous auriez dû le dire lors du dépôt de plainte », lance le président. Invitée à se lever, elle s’exécute et d’un pas lent, presque boitant, rejoint le micro au centre de la pièce.
« C’est faux, j’ai signalé à la police que je m’étais défendue quand il m’a craché dessus. Je vous jure, je ne l’ai pas caché. Je l’ai insulté aussi, en lui disant que si pour lui, j’étais une connasse, c’est que, au fond, il devait se sentir comme un connard », énonce la jeune femme. « Il n’a pas aimé que je lui réponde. » Jean bleu, t-shirt blanc, elle est âgée d’une vingtaine d’années et ses longs cheveux bruns sont tressés. « Je ne me sentais pas en sécurité dans ce tram. À quel moment peut-on se défendre quand on est une femme seule face à un homme qui se sent grand et fort ? » lance-t-elle avant de rejoindre le banc. En se rasseyant, son père lui pose une main sur l’épaule.
Son avocate, Me Herrmann, se désole qu’une femme ne puisse pas « être en sécurité la nuit dans un transport public », mais salue « le courage » de sa cliente. Une radio du nez doit encore être effectuée pour confirmer une probable fracture. La défense demande donc un renvoi de l’affaire pour chiffrer les préjudices.
Le parcours d’un délinquant
Le prévenu, un homme de 48 ans, né à Strasbourg, se tient derrière la vitre des accusés, entouré de deux policiers. Les mains jointes, le regard bas, il porte un pull blanc, une barbe grisonnante et des cheveux noirs. « Vous avez un casier judiciaire presque aussi épais que la procédure », lance le président avant d’énumérer les mentions qui y figurent, au nombre de vingt-huit. « Vol, extorsion, port d’arme, trafic de stupéfiants, recel, enlèvement, séquestration et beaucoup, beaucoup, de condamnation pour violence. » Les deux policiers se lancent un regard complice. La dernière condamnation, à six mois d’emprisonnement, remonte au 4 août 2022 pour des faits similaires à ceux qui lui sont reprochés aujourd’hui.
« Ça va s’arrêter quand ? Rien ne vous fait tenir tranquille. C’est inquiétant comme comportement, non ? » questionne le président. Silence dans la salle. « Répondez monsieur, s’agace-t-il, le tribunal vous écoute. » L’homme admet avoir eu une réaction excessive, notamment en donnant le coup de poing. En revanche, il nie avoir regardé avec persistance la jeune femme.
Sa situation est précaire. Il loge dans un foyer, dans lequel il ne peut pas accueillir sa femme et ses trois enfants, âgés de cinq mois, quatorze mois et trois ans et demi. Depuis avril 2023, il exerce un CDI à la plonge dans un restaurant strasbourgeois. Son avocate, Me Pfalzgraf, demande la clémence du tribunal, mais reste lucide face à la condamnation de son client, qu’elle sait inévitable. « Il a conscience qu’il va perdre son travail, son logement et que ses enfants et sa femme vont être impactés. Il reconnaît ses erreurs et il s’en excuse. » Dernier mot pour le prévenu, il s’avance vers le micro, tousse, et d’un ton monocorde lance : « J’aimerais encore m’excuser, je n’aurais pas dû réagir comme ça. » Maintenu en détention, il est condamné à quinze mois de prison ferme.
Esther Suraud
Édité par Jean Lebreton
Cet événement s'inscrit dans un contexte global d'évolution de la consommation de produits textiles. L'Institut français de la mode estime que le marché de la seconde main pesait 6 milliards d'euros en 2022. Les grandes marques de prêt-à-porter développent les unes après les autres leur service de réemploi. Et de plus en plus de personnes adoptent ce mode de consommation, comme Jules Fischer, 18 ans, qui vient tout juste de faire sa première rentrée à l'université : « Je viens d'un petit village où il n'y a pas de friperie. À Strasbourg, je découvre. C'est vrai qu'on achète beaucoup de vêtements neufs qu'on ne porte pas beaucoup derrière. »
Valentine Seuther, elle, se rappelle avoir mis du temps avant de franchir le pas : « Il y a trois ans, je n'aimais pas du tout les fripes. J'aime bien la mode mais les vêtements déjà portés, ça ne m'attirait pas. Ce sont les petits prix qui m'ont poussée vers la seconde main. » L'argent récolté par les associations étudiantes au cours de ces trois jours sera réinvesti pour organiser de nouveaux événements de ce type. Et pour les retardataires, la friperie sera ouverte ce vendredi, de 11 heures à 19 heures.
Milan Derrien
Éditeur : Max Donzé
Membre de la nouvelle association Strasbourg galeries et art contemporain, la gérante révèle les aspects insoupçonnés de son métier.
Les jeunes apprennants issus des pays qui ne font pas partie de l’UE devront débourser 3 770 euros au lieu de 243 euros à partir de l’année 2024-2025. Une obligation légale d'après l’université.