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FIFA, Ligue de football professionnel (LFP), FC Barcelone, Juventus FC, Premier League, ou même le FC Metz... Jakub Jankto (27 ans) a reçu une pluie de soutien de la part de nombreux acteurs internationaux du monde du football, en dessous de sa publication Twitter dans laquelle il affirme son homosexualité, ce lundi. « Comme tout le monde, je veux aussi vivre ma vie en liberté. Sans peur. Sans préjugé. Sans violence. MAIS avec amour. Je suis homosexuel et je ne veux plus me cacher », explique-t-il dans la vidéo.

Et c’est un évènement. L’attaquant de Getafe (Espagne) prêté au Sparta Prague (Tchéquie) est le premier international européen (45 sélections sous le maillot tchèque) à faire son coming-out. Suffisant pour élargir l’ouverture de la parole à des joueurs d’autres pays européens ? « Absolument pas en France, les conditions ne sont pas réunies », tempère Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge Direct, qui se décrit comme un lanceur d’alerte contre l’homophobie dans le sport.

La LFP a pourtant apporté son soutien à Jankto sur les réseaux sociaux, avec ce message : « Bravo et merci pour ce témoignage Jakub. Homo ou hétéro, on porte tous le même maillot. » Pontes dénonce là une forme d’hypocrisie de la part de l’instance de football française qu’il juge trop passive dans sa lutte contre l’homophobie : « Quel cynisme… Pendant ce temps-là on laisse les supporters marseillais chanter "Il faut les tuer ces pédés de Parisiens" [OM-PSG, 2-1, le 8 février] », ou encore les Stéphanois chanter contre Dijon « Lyonnais bande de pédés » et « on va tous vous enculer » (le 11 février, 2-0).

Les préservatifs de la maque Eden sont distribués gratuitement en France, depuis le 1er janvier 2023.

Venus en car de toute la France, les manifestants se sont élancés autour de 13 heures. © ReAGJIR

Une supportrice de l'équipe féminine des Portland Thorns porte un drapeau aux couleurs LGBT. Licence Creative Commons.

Le joueur tchèque Jakub Jankto est devenu lundi le premier international européen à revendiquer son homosexualité. Un pas de géant dans ce sport toujours imprégné d’homophobie, et particulièrement en France.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Moldavie craint d'être la prochaine sur la liste du Kremlin. Sa présidente, Maia Sandu, accuse Moscou de fomenter un coup d'État alors que le pays, frappé par la crise économique, souffre d'une instabilité chronique depuis un an.

Les cabinets médicaux sont à nouveau fermés. Après les grèves pendant les fêtes de Noël et le défilé du 5 janvier, la colère est montée d’un cran à l’occasion du début de l’examen de la loi Rist par le Sénat ce mardi 14 février. De nombreux cars ont convergé vers Paris, où les praticiens manifestent pour s’opposer à ce texte, proposant un accès direct du patient aux kinésithérapeutes, orthophonistes et infirmiers sans passer par le médecin traitant, et pour réclamer des hausses de tarifs. 

L’accès direct aux paramédicaux remis en cause

Les syndicats s’étaient donné rendez-vous près du ministère de la Santé à Paris pour manifester contre la proposition de loi Rist. Unanimes sur ce texte, ils dénoncent un « démantèlement de la médecine en France » et d’une « destruction de notre système de santé ». Soutenus par l’Ordre des médecins, ils accusent le texte de « mettre en danger la santé » de la population « en contournant la fonction de coordination du médecin traitant ».

Si ce texte est adopté, les patients pourraient se rendre chez les kinésithérapeutes, les orthophonistes et les infirmiers en pratique avancée exerçant dans des établissements de santé sans passer par un médecin. L’objectif ? « Lutter contre les déserts médicaux et améliorer l’accès aux soins », a plaidé la députée Renaissance Stéphanie Rist, provoquant l’ire des médecins libéraux. 

« On réagit à la sous-démographie médicale. Le gouvernement a une vision court-termiste », s’insurge Pascal Charles, président du syndicat des médecins du Bas-Rhin. Selon lui, la solution pour un meilleur accès aux soins réside ailleurs : « Il faut diminuer la charge de travail administratif des médecins, notamment en supprimant les papiers que nous devons remplir. » Près de 50 syndicats et associations d’infirmiers, qui soutiennent la réforme, ont dénoncé une « opposition systématique à toute évolution des autres professions de santé ».

L’installation obligatoire dans les déserts médicaux 

Autre raison de la colère : une proposition de loi visant à limiter la liberté d’installation des médecins et à les obliger à s’installer dans des déserts médicaux. Porté par Frédéric Valletoux, député du groupe Horizons, allié de la majorité, ce texte a finalement été retiré de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale lundi, à la veille de l’appel à la grève.

« Le dialogue est bloqué », a reconnu le rapporteur de la proposition Frédéric Valletoux, qui prévoit de déposer un texte retravaillé d'ici un mois, malgré l’opposition du gouvernement. Dans un entretien au Monde, le ministre de la Santé François Braun a assuré rester « opposé à la coercition à l'installation » des médecins : « Pas par dogme, mais parce que ça ne marche pas. »

Les tarifs de consultations

Après des mois de négociations, l’Assurance maladie a proposé aux syndicats de faire passer le tarif de base de la consultation médicale de 25 à 26,50 euros. Très loin des 50 euros réclamés par le collectif “Médecins pour demain” lancé sur les réseaux sociaux, à l’origine de précédentes fermetures de cabinet début et fin décembre, cette hausse de 1,50 euro a été vécue comme une « provocation » par la profession. 

Le directeur de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, a promis d’aller « plus loin » à l’occasion de nouvelles réunions avec les syndicats dès jeudi. Mais les négociations censées aboutir à la fin du mois achoppent aussi sur les contreparties demandées aux médecins. Ils devraient prendre plus de patients et assurer plus de gardes les soirs et les week-ends.

Des exigences assumées par le  ministre de la Santé François Braun, qui dit entendre « la colère » des praticiens, « mais aussi celle des Français qui n’arrivent pas à trouver un médecin ». Les grandes organisations syndicales (MG France, CSMF), dont la signature sera incontournable pour renégocier la convention entre les médecins libéraux et la Sécurité sociale fin février, n'attendent pas moins de 30 euros.

Audrey Senecal
Édité par Amjad Allouchi

Maia Sandu, présidente de la Moldavie en 2022 © Créative Commons

Le taux de chômage a atteint son niveau le plus bas depuis le premier trimestre 2008, selon les chiffres publiés par l’Insee ce mardi. L’institut statistique annonce un taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) à 7,2 % ce mardi. Ce sont 45 000 chômeurs en moins par rapport au troisième trimestre 2022.

Cette diminution, inédite depuis 15 ans, doit cependant être nuancée selon l’économiste Éric Heyer, spécialiste du marché du travail et directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques.

  • Cette baisse du taux de chômage est-elle un signal positif pour le marché du travail ?

Le taux de 7,2% ne représente pas une baisse significative, et il a atteint ce niveau pour de mauvaises raisons puisque le taux d’emploi est resté stable et que le halo du chômage a augmenté.

Le halo autour du chômage est passé de 1,838 000 à 1,876 000 personnes. Ce sont des gens qui ne remplissent pas simultanément les trois critères nécessaires pour être comptabilisés dans le taux de chômage au sens du BIT. Ces personnes ne sont donc pas considérées comme chômeuses.

  • Comment s’explique cette diminution du taux de chômage, alors que le taux d’emploi n’a pas progressé ?

Pour être chômeur au sens du BIT, il faut remplir trois critères : ne pas avoir travaillé sur la période de référence, être disponible immédiatement, et rechercher activement un emploi. Si vous ne remplissez pas l’un de ces trois critères, vous n’êtes pas considéré comme chômeur. Mais ça ne veut pas dire pour autant que vous avez retrouvé un emploi. Vous vous êtes peut-être découragé, ou vous suivez une formation, donc n’êtes plus en recherche active, ou vous n’êtes plus disponible immédiatement.

Les 45 000 chômeurs en moins n’ont pas forcément trouvé un emploi. Il est probable qu’ils fassent partie des 38 000 personnes qui ont rejoint le halo du chômage.

  • La baisse du chômage va-t-elle se poursuivre en 2023 ?

Rien n’est moins sûr. Les entreprises ont maintenu et créé beaucoup d'emplois en 2022, ce qui est assez surprenant compte tenu du faible taux de croissance. Cela peut s’expliquer par les difficultés de recrutement, qui encouragent la rétention de la main d'œuvre. La contrepartie, c’est que l’on fait face à une perte de productivité qui va se répercuter sur les salaires ou les marges des entreprises. Je pense qu’on a mangé notre pain blanc, les entreprises vont probablement moins embaucher en 2023.

Camille Aguilé
Édité par Camille Gagne-Chabrol et Nils Hollenstein

Le 13 février, au cours d’une conférence de presse organisée spécialement pour l’occasion, la Présidente de la République de Moldavie, Maia Sandu, a publiquement accusé la Russie de chercher à déstabiliser son pays, voire de chercher à « renverser le gouvernement légitime et d’installer un gouvernement illégal contrôlé par la Fédération de Russie »

Ce faisant, la cheffe d’État moldave a repris à son compte les révélations de Volodymyr Zelensky qui, le 9 février à Bruxelles, assurait aux chefs d’États européens que les services de renseignement ukrainien avaient intercepté des documents russes prouvant que des actions violentes se préparaient en Moldavie. Cette information, n’a pour l’instant pas pu être vérifiée par une source indépendante.

Une cinquième colonne pro-russe

Maia Sandu affirme que Moscou aurait infiltré des agents russes, biélorusses, monténégrins et serbes en Moldavie. Ces « saboteurs », d’après la cheffe d’État, auraient le profil « d’anciens militaires camouflés en civil » et leur mission serait d’organiser des manifestations violentes, mais aussi des « prises d’otage » et des « attaques contre des bâtiments gouvernementaux ».

En définitive, ce plan viserait à « stopper le processus d’intégration [de la Moldavie] à l’Europe, mais aussi à faire de la Moldavie une base que la Russie pourrait utiliser dans sa guerre en Ukraine », conclut la Présidente. Une menace d’autant plus plausible que le 10 février, la Russie n’a pas hésité à envoyer trois missiles survoler l’espace aérien moldave pour frapper des cibles ukrainiennes dans le nord du pays.

Pour la Russie et l’opposition, un contre-feu

Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi ce mardi 14 février. Balayant dans un communiqué ce qu’il considère être des « allégations infondées », il accuse Maia Sandu de vouloir « détourner l'attention des citoyens moldaves des problèmes intérieurs rencontrés par le pays ».

Une position partagée par l’opposition moldave. Le Parti Șor, du nom du sulfureux politicien et homme d’affaire pro-russe Ilan Șor – qui se trouve actuellement en résidence surveillée du fait de son implication présumée dans une fraude bancaire d’un milliard de dollars – appelle les Moldaves à manifester dimanche pour forcer le gouvernement à régler leurs factures de gaz, dont le prix a explosé depuis l’invasion russe de l’Ukraine, voisine de la Moldavie.

Quel futur pour la Moldavie ?

La crise économique qui s’en est suivie pourrait remettre en cause la politique menée par Maia Sandu depuis son arrivée au pouvoir en 2020. Cette politicienne de centre-droit a été élue sur la base d’un programme résolument pro-européen et anticorruption. En 2015, alors qu’elle occupait le poste de ministre de l’Éducation, elle appelait déjà de ses vœux une « classe politique qui aime plus le peuple que ses poches », critiquant la mainmise des oligarques pro-russes comme Ilan Șor sur les maigres ressources du pays. Sous son mandat, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et de l’Union Européenne (UE) avec, pour cette dernière, un dossier de candidature déposé en mars 2022 et la reconnaissance officielle de son statut de candidat par les Vingt-Sept en juin 2022.

Alors que la guerre en Ukraine a conduit l’UE à accélérer l’examen du dossier moldave, l’effondrement de l’économie moldave qui l’a accompagnée pourrait mettre un coup d’arrêt à l’occidentalisation du pays. En effet, depuis l’été dernier, la Russie a diminué de moitié ses livraisons de gaz à la Moldavie, provoquant une inflation record dans le pays (atteignant 27,3% en janvier 2023) et accentuant l’exode de la population vers l’Europe centrale et de l’ouest. Depuis septembre, l’opposition pro-russe profite de la situation pour affaiblir le gouvernement de Maia Sandu en organisant des manifestations à répétition dans la capitale, Chișinău.

L’impopularité grandissante de son gouvernement a conduit la Première ministre Natalia Gavrilita à démissionner le 10 février. Son remplaçant désigné, Dorin Recean, est lui aussi issu de la formation politique de Maia Sandu et farouchement pro-européen. Mais si la situation économique des foyers moldaves ne s’améliore pas prochainement, l’avenir du camp pro-occidental semble incertain.

Matei Danes

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