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Le Parlement européen souhaite favoriser le développement d'une migration de travail légale à l'échelle du continent.

Donner une image positive de la migration économique légale, telle est l’ambition principale du rapport adopté par le Parlement européen le mercredi 19 mai. « Pendant la période du Covid-19 de très nombreux travailleurs de première ligne étaient des travailleurs étrangers. Comment nos sociétés auraient pu traverser ces épreuves sans leur présence ? », fait mine de s'interroger l'eurodéputée française Sylvie Guillaume (S&D, sociaux-démocrates) qui a porté le rapport.

Celui-ci souligne la nécessité pour certains pays d’embaucher des travailleurs à l'étranger pour faire face au vieillissement de la population et au manque de main d’œuvre dans certains secteurs clés.  Son objectif est aussi de lutter contre les migrations irrégulières qui conduisent de nombreux réfugiés à risquer leur vie pour rejoindre l’Europe. Parmi les propositions phares des eurodéputés, figure ainsi la création d'un « réservoir de talents » qui permettrait de faciliter l'intégration de travailleurs migrants qualifiés au marché du travail de l’Union européenne.

Actuellement la régulation de la migration de travail relève de la compétence des États. Les députés demandent à la Commission européenne de mettre en place un cadre législatif commun à l'échelle européenne. « Le rapport appelle à l'élaboration d'un code européen des migrations harmonisé qui simplifiera les procédures pour les travailleurs migrants et fera en sorte qu'ils ne soient pas confrontés à vingt-sept procédures fragmentées sur le continent. », explique l’eurodéputé allemand David Boeselager (Les Verts/ALE, écologistes). Des propositions auxquelles se sont opposées les souverainistes. Pour l’eurodéputé français Gilles Lebreton (ID, extrême droite), « l’immigration est une anomalie quand elle n’est pas consentie par les pays d’accueils. »

Pour les députés libéraux, socialistes, écologistes et de la gauche anti-libérale en revanche ce rapport doit être suivi d'effets. « Nous espérons que la Commission reprendra nos idées dans son nouveau paquet "Talents et compétences" », insiste Damien Boeselager. Les propositions de la Commission devraient être connus en décembre 2021.

Claire Blondiaux

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Par Justine Maurel

Medrick, Alrick et Aimrick sont frères. Ils sont nés le même jour, le 28 juillet 1998. Tous les trois, ils forment le groupe de rap DeenCK et rêvent de vivre de leur musique. Dans leur maison de Cugnaux, située à 15 kilomètres de Toulouse, ils composent, mixent, rappent au moindre moment de libre. Dans ce quotidien rythmé par la musique, chacun tente de trouver sa place au sein du trio.

Jugeant que les entreprises respectent encore trop peu leurs obligations environnementales, les eurodéputés ont proposé une série de mesures pour que les règles existantes soient mieux appliquées.

Jeudi 20 mai, le Parlement européen a approuvé un rapport critique sur le respect des règles environnementales par les entreprises. Les parlementaires ont dénoncé la mauvaise application de la directive sur la responsabilité environnementale, qui date de 2004, et qui vise à responsabiliser les acteurs privés. En guise d’exemple, l’eurodéputée Manon Aubry (GUE-NGL, gauche anti-libérale) a cité le cas de l'industriel français Lactalis. « Sur 70 de ses usines, 38 ont violé le droit environnemental depuis 2010 et pour autant elles n’ont pas été condamnées. Au contraire, elles ont reçu des aides publiques. » 

Pour mettre fin à cette situation, les parlementaires préconisent trois mesures fortes. D’abord, obliger les entreprises à mieux assumer leurs responsabilités. Elles devraient rembourser elles-mêmes les dommages causés sur l’environnement, et ne plus pouvoir se reposer sur les contribuables du pays concerné, en particulier lorsque les réparations sont trop élevées pour les entreprises. Autre interdit, celui de se défausser de leurs responsabilités sur leurs entreprises filiales, y compris lorsque celles-ci sont hors d’Europe. 

Les parlementaires proposent également la création de task forces européennes, dotées de moyens financiers suffisants, qui veilleraient à la bonne application des règles et notamment au respect du principe pollueur-payeur. C’est un point crucial pour Francesca Carlsson, de l'ONG Bureau Environnemental Européen : « La législation actuelle n’est pas mauvaise, mais il n’y a pas assez de personnel pour l’appliquer. Il faut des autorités suffisantes pour pouvoir inspecter, faire des recherches et lancer des poursuites.»

Enfin, les eurodéputés suggèrent de remplacer la directive par un règlement. À la place de règles qui doivent être transposées par chaque État - souvent avec plusieurs années de délai - un règlement doit être appliqué instantanément et intégralement dans toute l’Union Européenne.

En 2022 justement, la Commission européenne doit redéfinir la directive sur la responsabilité environnementale. Mais va-t-elle prendre en compte les recommandations du Parlement ? Pour Antonius Manders (PPE, centre-droit), rapporteur du texte, les dés sont déjà jetés. « Ils m’ont déjà fait savoir que nos propositions ne seraient pas appliquées. Et c’est vraiment une honte, parce que c’est pour protéger notre monde, pour nos petits-enfants.»

Géraud Bouvrot

Le Parlement européen a affiché son soutien au développement d’une filière européenne de l’hydrogène. Une étape nécessaire, selon les eurodéputés, pour assurer la transition écologique du continent.

Ce 19 mai, les eurodéputés ont exprimé leur soutien à la stratégie de la Commission européenne en matière d’hydrogène. Présentée à l’été 2020, celle-ci prévoit trois phases de déploiement de ce gaz peu polluant en Europe entre 2020 et 2050 : d’abord une augmentation des capacités de sa production, puis le développement de son utilisation dans les systèmes énergétiques intégrés, et enfin son déploiement dans tous les secteurs à grande échelle. 

« L’hydrogène, c’est le pétrole du futur ! » s'est enthousiasmé l’eurodéputé néerlandais Bart Groothuis (Renew, libéraux) lors du débat au Parlement européen. Pour lui, l'Union européenne doit investir vite et fort dans cette source d'énergie afin de tenir son objectif de neutralité carbone en 2050. Mais le Vieux Continent part de loin. L’hydrogène ne représente aujourd'hui que 2 % de son bouquet énergétique. Pour les eurodéputés, il faudrait atteindre au moins 20 % d’ici 30 ans et utiliser cette énergie massivement pour les transports et l’industrie. L’avantage de l’hydrogène est qu’il ne rejette que très peu de gaz à effet de serre lors de sa combustion et qu’il constitue un puissant vecteur énergétique.

Déployer une industrie européenneSi les eurodéputés soutiennent globalement les axes proposés par la Commission, ils invitent toutefois cette dernière à proposer, en collaboration avec les Etats, un véritable plan de formation pour disposer d’une main d’œuvre compétente. Ils l'encouragent également à préciser sa classification de l'hydrogène selon ses différents modes de production. On distingue en effet l'hydrogène « vert », produit à partir d’énergies renouvelables (principalement par électrolyse de l’eau), et l'hydrogène « bas carbone », produit quant à lui à partir d'énergies fossiles ou de nucléaire.

La majorité parlementaire souhaite parier sur le « vert », tout en maintenant des investissements dans le « bas carbone » durant une période de transition.

L’hydrogène « bas carbone » contesté

Une partie des eurodéputés s’est opposée à tout soutien à l’hydrogène « bas carbone ». Pour Manuel Bompard, eurodéputé français (GUE/NGL, gauche) : « Le seul hydrogène compatible avec la transition écologique et environnementale c’est l’hydrogène vert ». Pour de nombreuses ONG, la transition ne peut pas passer par un hydrogène carboné.  Camille Maury, chargée de la décarbonisation industrielle chez WWF explique : « La plus grosse critique que l’on puisse faire c’est cette idée qui est toujours là, que les énergies fossiles vont nous aider dans notre transition ».

Lors du débat, la commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, a assuré avoir pris bonne note des suggestions des eurodéputés et a réitéré son engagement à « faire de l’Europe un espace propre et chef de file des technologies propres ».

Pierre Frasiak

Du bout des doigts jusqu’aux épaules

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