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Christian Ball, en plein porte-à-porte dans les rues de Schiltigheim. /Photo Caroline Celle

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Les affiches des candidats, excepté celle de l'écologiste Richard Hamm, pas encore distribuée. Photo / Robin Magnier

Sélestat et son maire Marcel Bauer s'apprêtent à faire face à une élection plus disputée qu'à l'accoutumée. / Photo Hugo Bossard

À Colmar, personne ne peut dire qui sera le prochain maire de la ville. Photo Aurélien Gerbeault

2020, vers le renouvellement des élus ? Pas vraiment. Les nouveaux entrants en politique restent rares. Leur nombre a même baissé passant de 28% à 25% des candidats à la mairie entre 2014 et 2020. La vague des novices issus de La République en marche en 2017 à l’Assemblée nationale n’a pas eu d’effet local dans le Bas-Rhin. Le parti de la majorité n’a d’ailleurs investi ou soutenu que quatre candidats dans le département, dont une seule jamais élue. Bien que plus importantes, les listes citoyennes investissent, pour la plupart, des têtes de liste déjà élues au conseil municipal.

Sept candidats s’affronteront dans les urnes le 15 mars. À moins de deux semaines du premier tour, tous semblent irréconciliables.

À Schiltigheim, la politique est loin d’être un long fleuve tranquille. Candidat aux municipales, Christian Ball compte bien décrocher la mairie avec un programme ambitieux, après un passé mouvementé au sein de la droite.

Il avait dit que ce serait son dernier mandat. Mais le 13 décembre dernier, Gilbert Meyer a décidé de revenir sur cette promesse faite en 2014 en se présentant une nouvelle fois aux élections municipales à Colmar. Confortablement installé dans son fauteuil de maire depuis 25 ans, il s’y accroche toujours.

Sa réélection pour un cinquième mandat semblait presque une formalité, jusqu’à ce que Éric Straumann, député de la première circonscription du Haut-Rhin, annonce sa candidature le 1er février. Résultat : deux listes menées par des candidats LR s’affrontent.

Face à eux, deux listes du centre, l’une menée par LREM, l’autre par le MoDem. À gauche, Lutte ouvrière s’est lancée dans la course, ainsi que les écologistes. Il faudra également compter sur les gilets jaunes, associés à des membres de LFI et des syndicalistes. En tout, sept listes sont en compétition dans la préfecture du Haut-Rhin.

Troisième round entre Meyer et Straumann

Yves Hemedinger, premier adjoint et troisième sur la liste du maire sortant, dit regretter la division de la droite. D’autant que lui-même vient de laisser passer sa chance : en 2019, il était pressenti pour succéder à Gilbert Meyer. Il avait même envisagé, pendant un moment, entrer en dissidence et mener sa propre campagne. Mais la décision du maire sortant l’a contraint à revoir ses ambitions en se rangeant derrière lui. « Nous voulons rassembler les Colmariens, pas diviser notre famille politique », concède-t-il.

Éric Straumann ne l’entend pas ainsi. « On arrive au bout d’un cycle », martèle-t-il à chaque interview. « Maintenant, c’est le bon moment. Dans six ans, j’aurai plus de 60 ans, ce sera trop tard pour un premier mandat de maire », poursuit-il. Sa décision tardive est venue changer la stratégie de campagne de Gilbert Meyer. Fin janvier, celui-ci assurait qu’une seule réunion publique, avant le premier tour, serait suffisante, signe d’une campagne à minima. Après l’annonce de Éric Straumann, ce sont neuf rencontres que l’équipe du maire sortant a organisées en février dans différents quartiers de Colmar.

Pour le premier édile, Éric Straumann représente une menace sérieuse. Leur première confrontation remonte à 2007. Lors des élections législatives, Éric Straumann vient défier le député sortant, Gilbert Meyer, et lui arrache son siège à l’Assemblée nationale. Cinq ans plus tard, il remporte une seconde fois la circonscription face au maire de Colmar. Cette année, ils s’apprêtent à en découdre pour la première fois sur le scrutin municipal et Éric Straumann espère bien faire chuter Gilbert Meyer lors de cette troisième manche.

L’acte de divorce du MoDem

Au centre aussi, la campagne est marquée par les rivalités. En juillet 2019, ils étaient deux à demander l’investiture LREM. Finalement, c’est Stéphanie Villemin, la référente départementale du parti, qui l’a obtenue, au détriment de Tristan Denéchaud, membre du MoDem.

Les deux candidats centristes s’étaient rencontrés pendant l’été, évoquant alors la possibilité de faire une liste commune. Mais Tristan Denéchaud a décidé d’entrer en campagne avec ses propres colistiers. Conseiller municipal depuis 2008, il explique sa décision par un manque d’affinité avec la candidate choisie par LREM : « Même si nous aurions pu nous entendre sur le programme, il n’y avait pas les atomes crochus tant en termes de projet que de personne ». Il en profite pour critiquer le processus d’investiture de LREM. « Je n’ai jamais été auditionné, je n’ai jamais pu présenter mon programme. » Même s’il avoue être satisfait de ne pas porter cette étiquette aujourd’hui.

De son côté, Stéphanie Villemin précise avoir proposé la deuxième place de sa liste au candidat du MoDem, avant de lâcher : « C’est une mauvaise idée qu’il n’y ait pas de liste commune ». Et d’assurer, six mois après la décision de LREM, de ses bonnes intentions : « Nous avions pris un engagement et je me serais rangée derrière lui s’il avait été investi ». Un scénario qui restera invérifiable.

Le grand flou avant le scrutin

Car ni l’un ni l’autre n’aura cédé et là aussi, ce sont deux listes qui se font face. À l’évocation d’une fusion entre les deux tours, Stéphanie Villemin ne dit pas non, mais Tristan Denéchaud prévient : il n’a pas l’intention d’être relégué au second plan.

Tous les deux reconnaissent pourtant les similitudes de leurs projets. A droite aussi, les programmes se ressemblent, Éric Straumann invoquant surtout le renouvellement du conseil municipal.

C’est donc entre ces quatre listes du centre et de la droite, divisées par des querelles personnelles plus que politiques, que les Colmariens doivent choisir. Une situation qui plonge la campagne dans la confusion. Mais si le nom du futur maire reste la grande inconnue de ce scrutin, il ne fait aucun doute que la ville, bastion de la droite depuis des décennies, ne connaîtra pas de basculement politique majeur.

Aurélien Gerbeault

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