L'arrivée en masse de réfugiés affole les gouvernements des pays, notamment européens. Plusieurs gouvernements se démarquent par leur refus catégorique de prendre part à l'aide internationale alors qu'un vaste élan de solidarité parcourt l'Europe.
RFI a dressé les principales routes migratoires vers l'Europe
Source : RFI
Le Danemark fait parti des pays européens dont les positions sont particulièrement fermes. Pour contrer l'arrivée des migrants, les liaisons ferroviaires avec l'Allemagne ont été coupées mercredi. Elles vont être rétablies aujourd'hui. Le Danemark constitue pour beaucoup de migrants un point de passage vers la Suède dont la politique d'accueil des réfugiés est bien plus obligeante. Afin d'informer les réfugiés envisageant d'atteindre le pays des mesures hostiles et inhospitalières dont il fait preuve, le Danemark a acheté dans quatre journaux libanais des encarts publicitaires, comme le rapporte Euronews.
Source : Euronews
Des milliers de migrants se pressent chaque jour à la frontière entre la Serbie et la Hongrie et avec l'espoir de rejoindre d'autres pays européens. Le premier ministre hongrois Viktor Orban a décidé d'endiguer cet afflux de manière sinistre. Une barricade de fortune, vivement critiquée, a été installée à la hâte fin août pour empêcher les réfugiés d'entrer sur le territoire. Pour autant, cette clôture longue de 175 kilomètres, faite de barbelés, ne décourage pas les migrants. Une deuxième clôture, haute de quatre mètres, est en cours de construction, près de Röszke, le long d'une voie ferrée largement empruntée ces dernières semaines par les migrants, venus principalement de Syrie et d'Afghanistan. Selon l'AFP, des dizaines de détenus de la prison de la ville voisine de Szeged s'activeraient à la construction de cette clôture qui court sur 400 mètres. Le gouvernement hongrois est même prêt à déployer des troupes à ses frontières. "C'est notre travail de faire en sorte que la Hongrie soit défendue", a déclaré le général Tibor Benko, lors d'un entretien à la chaîne de télévision M1.
Des migrants passent sous la barrière de barbelés le 28 août 2015 près de Roszke à la frontière entre la Hongrie et la Serbie. Photo : Attila Kisbenedek / AFP
En Slovaquie, la population se mue en bloc contestataire, confortée par le pouvoir politique en place qui refuse d'accepter les quotas de migrants proposés par la Commission européenne, soit environ 1500 réfugiés pour un pays de 5,4 millions d'habitants. Le premier ministre Robert Fico a en effet déclaré ne pas souhaiter "se prosterner" devant l'Allemagne et la France. Dans un reportage éclairant de France 2, Robert Kalinak, ministre de l'Intérieur, affirme bien vouloir accueillir 200 réfugiés à condition qu'ils soient chrétiens, car "il n'y a pas une mosquée en Slovaquie".
Source : France 2
Dans le monde arabe, de nombreuses critiques s'élèvent également pour dénoncer la passivité des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman, Bahreïn) qui n'accueillent pas de réfugiés. Après la publication, il y a quelques jours, de la photo du petit Aylan, les réactions se sont enchaînées sur les réseaux sociaux.
Aylan Refugios de Siria recibidos por: Arabia... 0 Kuwait... 0 Qatar... 0 Emirates... 0 Baréin... 0 pic.twitter.com/bkNGruHMgl
— Ricardo Federales (@RicardoFederale) 4 Septembre 2015
"Aylan. Réfugiés de Syrie accueillis par : l'Arabie... 0 Koweit... 0 Qatar...0 Emirats...0 Bahreïn...0"
Ces pays justifient leur refus en arguant des risques démographiques et sécuritaires engendrés par un afflux massif de personnes et l'importante aide financière déjà fournie qui s'élèverait, selon la BBC, à 900 millions de dollars depuis quatre ans.
Romain Boulho