Avec ses dix kilomètres, le mur que commence à ériger Athènes est censé endiguer l'afflux d'immigrés en provenance de Turquie.
"On ne rentre pas en Grèce comme dans un moulin", a déclaré le ministre de la protection des citoyens, ce lundi 6 février, à l'occasion du démarrage de la construction d'une barrière entre la Turquie et la Grèce. Objectif : barrer la route aux quelques 300 migrants irréguliers qui entrent chaque jour dans cette zone.
L'ouvrage sera érigé dans la portion de la frontière où le fleuve Evros passe en territoire turc, une des principales portes d'entrée des clandestins en Europe. En 2011, quelque 55 000 arrestations de migrants ont été enregistrées à cet endroit, soit le tiers des entrées irrégulières recensées dans l'Union européenne, selon l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex.
"Il s'agit d'un ouvrage à valeur pratique et symbolique (...) pour décourager la migration clandestine", a signalé le ministre de la protection des citoyens. Réclamée en particulier par la France, en dépit des réticences de la Commission européenne qui l'estime inefficace, la barrière barbelée doit courir sur quelque 10,3 kilomètres.
(Reportage France 24)
Avec sa double rangée de barbelés et 25 caméras de surveillance thermiques, le chantier annoncé depuis des mois se chiffre à cinq millions et demi d'euros.
Les ONG de défense des migrants ont exprimé leurs réserves. Tout comme le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU qui dénonce un verrouillage rendant le passage plus dangereux et compliquant l'accès des candidats à l'asile politique.
François Régnier