Le Sénat américain veut rebaptiser la rue où se situe l’ambassade de Chine à Washington et lui donner le nom d’un prix Nobel chinois emprisonné pour subversion.
La Chine est en colère. Très en colère. En cause : un projet de loi adopté par le Sénat américain qui vise à rebaptiser la portion de rue de Washington où se trouve l’ambassade de Chine. Pas de quoi provoquer l’ire de Pékin en soi. Sauf que les parlementaires ont choisi de renommer la rue "Liu Xiaobo Plaza", du nom du dissident chinois, prix Nobel de la Paix en 2010 et actuellement emprisonné pour "subversion".
De quoi provoquer le régime chinois, qui a répondu par des menaces. "Si ce texte devenait une loi (effective), cela aurait de graves conséquences", a averti mardi Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Une "farce politique"
Le projet de loi, qualifié de "farce politique" par Pékin, a été introduit par le républicain Ted Cruz, candidat ultra-conservateur à la Maison Blanche. Mais pour devenir effective, il doit tout d’abord être adopté par la Chambre des représentants puis signé par le président Barack Obama.
Le Global Times, quotidien officiel chinois, a critiqué des "élites américaines étroites d’esprit" : "Les Etats-Unis ne savent plus quoi faire dans leurs relations avec la Chine, et comme ils sont réticents à recourir à des menaces militaires ou des sanctions économiques, la seule option pour Washington reste ces petites actions mesquines." Avant de rappeler que Liu Xiaobo "a mis en danger la sécurité nationale de la Chine". Son "crime" ? Il a co-rédigé un texte prônant la démocratie. Le prix Nobel est emprisonné depuis 2009 et purge une peine de onze ans de réclusion.
Elodie Troadec