Il est décédé il y a 40 ans, le 9 septembre 1976. Mao Tsé-Toung a dirigé la Chine pendant près de 30 ans. Dans le pays, la reconnaissance des millions de morts n'empêche pas le Parti communiste de garder une place d'honneur pour l'ancien dirigeant.
En Chine, la figure de Mao Tsé-Tung reste omniprésente et ses massacres sont peu enseignés. Crédit: nedouard
Quarante ans après sa mort, l'ombre de Mao Tsé-Tung continue de planer sur la Chine. Sa mort le 9 septembre 1976 a marqué la fin de la Révolution culturelle et le début de l'ouverture de la Chine avec l'arrivée au pouvoir deux ans plus tard de Deng Xiaoping.
Dans le pays, l'influence du Grand Timonier reste très présente. Si les gouvernements qui ont suivi ont remis en question la ligne dure de l'extrême gauche du Parti communiste chinois que Mao représentait, il est encore impossible d'obtenir des informations sur les millions de morts (entre 30 et 45) qui ont suivi la Grande famine de 1948.
L'héritage laissé par le premier dirigeant communiste chinois embarrasse les dirigeants actuels. Il est à la fois «le Lénine et le Staline du PCC», comme le décrit à l'AFP, Frank Dikötter, spécialiste de la période maoïste à l'Université de Hong Kong. Lénine car l'ancien dirigeant reste celui qui a fondé et amené au pouvoir le Parti communiste qui tient toujours les rênes du pays. Mais également celui qui a provoqué la mort de millions de chinois, tenant le pays d'une main de fer, refusant de partager le pouvoir, et allant jusqu'à instrumentaliser une jeunesse embrigadée à la fin de sa vie.
Le quarantième anniversaire de la mort du Grand timonier ne touche cependant pas que la Chine. Les commémorations prévue vont jusqu'à provoquer des troubles en Australie. Deux concerts organisés dans les deux plus grandes villes du pays, Sydney et Melbourne ont été annulés, « par crainte de troubles ». L'Australie possède une forte communauté chinoise dont certains sont nostalgique de l'époque maoïste. Mais une telle glorification du « pire meurtrier de l'histoire » a été la goutte trop pour les opposants aux concerts. Ils ont finalement eu gain de cause.
Guilhem Dubernet