Une quarantaine de salariés de Forenap ont manifesté, ce mardi, à Colmar. Ils craignent la fermeture de l'entreprise, placée en redressement judiciaire début janvier.
Malgré le froid glacial, les salariés du centre de recherche clinique Forenap, basé à Rouffach, ont tiré la sonnette d'alarme et défilé, mardi, dans les rues de Colmar. "Nous crions au secours", lance Déborah Metzger, déléguée du personnel. "120 emplois sont menacés si nous ne trouvons pas de repreneur d'ici fin février."
Depuis quelques années, la société, qui développe des médicaments et teste des molécules agissant sur le système nerveux, connaît de grosses difficultés financières, liées à une baisse d'activité. En mai dernier, le PDG François Le Métayer, avait sollicité l'aide des actionnaires. En vain.
Début janvier, le couperet est tombé. L'entreprise a été placée en redressement judiciaire. Pour les salariés, cela signifie la fermeture probable du site et la perte des 120 emplois. Christine Laurent, technicienne de laboratoire à Forenap depuis douze ans, déplore aussi "la fin d'une belle aventure scientifique et humaine". "Nous sommes en colère contre les actionnaires", s'insurge Arnaud Matysiak, délégué syndical. "Nous ne comprenons pas pourquoi ils nous ont abandonné."
Solutions "pas suffisamment crédibles"
L'actionnaire principal, la fondation Transplantation, qui détient 62% de la société, se justifie. "On ne peut pas mettre de l'argent comme ça, il faut un vrai projet derrière, ce qui n'est pas le cas, argumente Olivier Baron, directeur de la fondation. Les solutions pour relancer l'activité de l'entreprise ne sont pas suffisamment crédibles. Sur les dernières années, le chiffre d'affaires a diminué de moitié."
Pour le PDG de Forenap, François Le Métayer, l'activité de la société est en train de redémarrer. "Au premier semestre 2011, on a réalisé un million d'euros de ventes et sept millions au second semestre. C'est très positif", avance-t-il. "On a également réduit les charges de la société de 30%."
Le PDG se plaint surtout d'un manque de communication. "Le projet a été présenté en juin dernier et ils ont mis six mois à nous répondre par la négative, sans aucune remarque, ni aucune question."
Obtenir le soutien des pouvoirs publics
Qaunt à l'avenir de Forenap, François Le Métayer reste prudent. "La situation est tendue. Mais nous sommes en discussion pour trouver un repreneur", annonce-t-il. Pour l'instant, il s'agit d'obtenir le soutien des pouvoirs publics. Les délégués du personnel ont été reçus mardi matin par le représentant du préfet. Ils sont ressortis satisfaits, ayant le sentiment d'avoir été écoutés.
A l'instar de la société Lejaby, dont les ouvrières ont été reçues par le chef de l'Etat, les délégués syndicaux de Forenap comptent sur la campagne présidentielle pour trouver une solution, et attirer un repreneur solide.
Natacha Muzy et Eléa François
(Crédit photo bandeau : Natacha Muzy/CUEJ)