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05/09/17
17:27

Les cyclones seront-ils de plus en plus fréquents ?

Dix jours après le passage de l'ouragan Harvey, qui a ravagé le Texas la Louisiane, les Antilles sont menacées par Irma, un ouragan majeur de catégorie 5, la maximale sur l'échelle de Saffir-Simpson, qui détermine l'intensité des cyclones tropicaux. Le météorologue Fabrice Chauvin exclut une augmentation du nombre de ces phénomènes, mais pas de leur intensité. 

20170905-BD 21389319_10213535391557329_1587900806_o.pngL'ouragan Irma devrait toucher les Antilles demain, avec des vents atteignant les 220 km/h. Crédit photo :  Steven Kelley / Flickr

Porto Rico, Haïti, ou encore la Guadeloupe et Saint-Martin sont passées en vigilance orange ouragan lundi. Des vents pouvant atteindre 220 km/h sont attendus demain. Ces phénomènes climatiques extrêmes semblent de plus en plus fréquents : le dérèglement climatique est-il en cause ? Les cyclones seront-ils de plus en plus intenses ? Entretien avec Fabrice Chauvin, chercheur au Centre National de Recherches Météorologiques, spécialisé sur les cyclones tropicaux.

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Vous êtes membre du Centre National de Recherches Météorologiques : 
comment travaillez-vous pour définir la probabilité de tels événements ?

C'est le résultat de modèles dynamiques, qui simulent naturellement des cyclones grâce à des équations de la mécanique des fluides. Ensuite, nous comparons ces résultats aux observations qu'on a pu faire, bien qu'elles ne soient pas forcément fiables sur la période antérieure à l'ère des satellites. Cela nous permet de calculer la progression des phénomènes climatiques au XXe siècle. On essaye ensuite de valider ces modèles par rapport aux observations actuelles. Dès qu'on estime pouvoir s'y fier, on fait des projections par rapport à des scénarios d'émission de gaz à effet de serre pour le futur. On met ensuite en commun les résultats de tous les modèles des labos du monde entier, ce qui sert à la rédaction du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Mais les phénomènes tropicaux sont des événements de très petite envergure à l'échelle du globe : pour calculer leur probabilité, il faut une simulation spécifique, ce qui coûte très cher, et ce qui est donc plus rare. Le manque de modèles statistiques ne nous permet pas d'être aussi précis qu'on le voudrait pour ces événements là.

Harvey la semaine dernière, Irma cette semaine … Y a-t-il de plus en plus de phénomènes climatiques extrêmes à travers le monde ?

D'un point de vue statistique, on ne peut pas dire qu'il y ait de plus en plus de cyclones et d'événements météorologiques extrêmes, d'autant plus que septembre représente le pic de la saison des ouragans. Mais le discours officiel du GIEC, c'est qu'on semblerait s'acheminer à la fin du XXIe siècle vers un nombre de cyclones stable, voire à la baisse, en contrepartie d'une probabilité d'avoir des événements plus importants. Tout ça est à prendre entre guillemets, puisque ces calculs sont l'état de nos recherches à l'heure actuelle, et qu'il n'est pas possible d'en être certain actuellement. Cela dit, la hausse des températures des eaux favorise évidemment le développement des cyclones.

Si ces épisodes cycloniques sont censés se faire de plus en plus rare, peut-on pour autant dire qu'ils sont d'ores et déjà de plus en plus intenses ?

Pas vraiment, en tout cas pas dans les observations des événements actuels : la hausse de l'intensité des cyclones n'est qu'une projection faite à partir de simulations futures. Pour les phénomènes actuels, on essaie d'observer des tendances, mais on a besoin de trente ans de données pour ça : encore une fois, la montée de température des eaux de la mer, elle, donne une tendance très précise et significative ; mais pour les cyclones, malheureusement, cette étape-là ne peut être validée ; on n'a pas assez de données pour calculer des évolutions sur lesquelles se reposer. Il n'est donc pas encore possible d'établir de chiffres précis face à ces événements. On ne peut donc pas, en tant que météorologues, s'avancer sur les événements récents.

 

Propos recueillis par
Victor Guillaud-Lucet

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