Les grottes glaciaires du pôle Sud pourraient abriter la vie. Une étude australienne a révélé ce vendredi la présence d'ADN de différentes espèces dans les sols de ces grottes.
Les résultats de l'étude australienne ont été publiés dans Polar Biology (en anglais) : dans des échantillons récupérés sur les pentes glacées du volcan Erebus, les scientifiques ont trouvé des signes de vie.
Ces traces bouleversent-elles nos connaissances sur ces écosystèmes ?
La biologiste australienne Ceridwen Fraser, qui a dirigé l'étude, explique à Cuej.info : "Nous savions déjà que diverses bactéries et champignons vivent dans ces grottes." Mais ces traces d'animaux plus grands, mousses, algues et invertébrés (entre autres des arthropodes, la famille des araignées et des crustacés) sont inédites. Elles laissent imaginer la présence d'écosystèmes entiers, propres aux grottes subglaciaires des volcans, sous la surface.
Une grotte du Mont Erebus, en 1978 / Hiddenplacesonearth.com
De l'ADN dans des grottes inaccessibles ?
Les recherches, menées par l'Université nationale d'Australie (article en anglais), ont révélé la présence d'ADN dans le sol de grottes creusées sous les glaciers d'Antarctique par la chaleur des volcans. Certains échantillons viennent du mont Erebus, volcan en activité le plus austral de la planète, recouvert de glace. Sa chaleur fait fondre partiellement la couche inférieure de la glace et y maintient des températures jusqu'à 25°C. La lumière du jour peut même filtrer à travers la couche de glace si celle-ci est assez fine.
Peut-on découvrir de nouvelles espèces ?
Une équipe de l'Université d'Edimbourg en Ecosse (en anglais) a recensé en août 91 volcans actifs actuellement ou récemment sur le continent blanc. Ceridwen Fraser estime que "le réseau de grottes sous la glace peut être très étendu et – qui sait ? - il peut y avoir des écosystèmes entiers, avec des espèces encore inconnues qui vivraient là-dessous." La biologiste Laurie Connell, qui a participé à l'étude, relativise : ces traces d'ADN ne signifient pas forcément que des espèces vivent dans ces grottes. Ceridwen Fraser a formulé d'autres hypothèses sur le site d'informations australien Brisbane Times : "Il y a de forts vents en Antarctique, qui auraient pu amener la matière morte dans les grottes (…) ou cette matière pourrait être vraiment ancienne et dater d'avant que ces espaces soient recouverts de glace. La prochaine étape sera de s'y rendre pour voir si nous pouvons y trouver des créatures vivantes." Et pas seulement de l'ADN.
Léa Schneider