Dans quelques jours, vous la découvrirez sur le petit écran, une harpe dans les bras. Nommée aux Victoires de la musique classique dans la catégorie ''révélation soliste instrumental'', Pauline Haas a 20 ans. L'objectif de la Strasbourgeoise : dépoussiérer cette discipline ancestrale.
Autrefois intégré dans la cérémonie globale des Victoires de la musique, le classique a droit à sa propre émission depuis 1994. Pour participer aux catégories révélation, un jeune musicien doit être ''parrainé'' par une personne du milieu qui l'introduit dans la sélection. Sur vingt artistes choisis dans toute la France, trois sont nommés et participent à l'émission.
Déjà présente dans la sélection l'an passé, Pauline a eu la surprise d'être nommée cette année. Elle appréhende le grand rendez-vous avec sérénité. ''Je m'y prépare, mais sans pression''. Habituée des prix, elle espère vivre de ce métier pas vraiment reconnu, harpiste soliste. ''Je ne veux pas intégrer un orchestre, pour rester libre. J'adore les arts de la scène et j'aimerais développer des collaborations avec des artistes de théâtre, d'opéra, des danseurs, des chanteurs de variétés, etc... Je travaille déjà avec un plasticien et un comédien : c'est un besoin pour moi de compléter ma discipline." (ici son concert avec l'alto Benjamin Beck et le comédien Maxime Pacaud).
"Elève rebelle"
Issue d'une famille de musiciens - son père est alto à l'Orchestre de Strasbourg et sa mère professeur de violon - elle entre au conservatoire de Strasbourg à 8 ans. Premier récital quatre ans plus tard puis conservatoire de Paris à 15 ans. Un baccalauréat, une licence et un master obtenus haut la main, tous trois avec mention très bien.
Un parcours modèle ? Pas tout à fait. ''J'ai presque séché toute ma dernière année au conservatoire, car je n'étais pas d'accord avec mes professeurs. J'étais une élève rebelle pour eux.''
Fan inconditionnelle de Jacques Brel, elle écoute peu de musique classique. Pauline est davantage branchée Calogero ou Arthur H, opéra mais aussi hymnes-révolutionnaires-d'Amérique-latine-des années-1970... Une curiosité liée aux origines uruguayennes de sa famille maternelle. Au-dessus des carrioles de poupées et d'oursons, les souvenirs ramenés de ses voyages au pays font ressembler sa chambre à un théâtre d'enfant. Au fil des années, des montagnes de classiques de la littérature sont venus compléter le joyeux bazar.
Avec sa nomination aux Victoires, la carrière de la petite fille à la harpe prend une nouvelle dimension. Mais sans jamais abandonner son sens de la mise en scène : ''Je voudrais mourir sur scène... comme Dalida !''
Chloé Michelon et Laure Siegel
Emission diffusée le 20 février à 20h35 sur France 3.