C'est une interview qui n'est pas encore publiée, mais qui fait déjà parler d'elle. Le Figaro Magazine a recueilli, lors d'un entretien à paraître samedi, les propos de Nicolas Sarkozy expliquant sa volonté de soumettre à référendum des questions sur des "sujets larges de société". Deux pistes sont évoquées : l'indemnisation des chômeurs et le droit des étrangers.
Pourtant, selon Arnaud Leparmentier, journaliste qui suit l'Elysée pour le journal Le Monde, le référendum est un "outil que Nicolas Sarkozy n'apprécie guère", mais ajoute qu' "une élection vaut bien la remise au goût du jour de cet outil gaulliste".
L'actuel président, qui ne s'est toujours pas officiellement déclaré candidat à sa succession, aurait donc changé de position. Il aurait dit vouloir désormais "s'adresser directement aux Français". En cinq ans de mandat Nicolas Sarkozy n'a jamais utilisé l'outil référendaire. Les référendums qu'il annonce ne seraient donc pas prévus pour les deux mois restants, mais bien "en cas de réélection".
Les proches de Nicolas Sarkozy mettent en avant les vertus démocratiques de la consultation populaire. Ses opposants comme François Bayrou, le premier à réagir, dénoncent une dérive populiste vis-à-vis des thèmes retenus : l'assistanat et l'immigration. Une première passe d'arme qui pourrait lancer les débats.
Thèmes de campagne
La conversion nouvelle de Nicolas Sarkozy aux vertus du référendum touche en fait plus le candidat que le Président, car comme le rappelle le site de l'hebdomadaire l'Express, le chef de l'Etat ne peut prendre l'initiative, celle-ci revient au gouvernement ou au parlement.
L'objectif donc de ces déclarations est en fait une manière d'introduire des thèmes, ou plutôt des "valeurs", comme le titre le Figaro Magazine, pour une campagne qui ne saurait tarder à commencer. Les spéculations sur l'annonce d'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy continuent d'aller bon train. La date du jeudi 16 février a été évoqué notamment par Europe 1 et Le Monde, mais l'UMP se refuse toujours à communiquer sur cette question.
Mathilde Bournique