Cinq des principaux syndicats (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) appellent les salariés à se mobiliser le 29 février. En ligne de mire : les plans successifs d'austérité que subissent les travailleurs. Mais les syndicats ne parviennent pas à s'accorder sur le programme de la journée.
Un ennemi commun : l'austérité
A moins de deux mois de la présidentielle, les syndicats français soulignent qu'"en France, la situation de l'emploi continue de se dégrader et que l'augmentation de la TVA ne fera qu'aggraver les inégalités". Deux annonces ont accéléré la décision d'une mobilisation commune :
la hausse de la TVA:
Le 29 janvier, Nicolas Sarkozy annonce une hausse de la TVA, sur laquelle revient le Monde. Le principe : alléger le coût du travail pour les employeurs et taxer la consommation des ménages.
Dès le 2 février, la CGT dénonçait la "culpabilisation" qui pèse sur les salariés et appelait à la mobilisation. "Partout les salariés s'entendent dire qu'ils coûtent trop cher" explique le syndicat.
L'annonce de la mobilisation nationale a justement été faite au lendemain de l'examen de cette proposition en Conseil des ministres.
Le traité européen:
Les syndicats ont également tenu compte de la date du Conseil européen qui débutera le lendemain de la journée de mobilisation. Le nouveau pacte européen, vise à consolider la discipline budgétaire des Etats ainsi que le rappelle Libération. Un projet qui "renforcerait l'austérité" selon les syndicats, y sera évoqué. Son principal objectif est "de réduire au maximum les déficits publics quels qu'en soient les impacts sociaux", affirme encore la déclaration commune.
Deux modes d'action envisagés
Le texte rédigé par les syndicats prévoit "une puissante journée d'actions passant notamment par des rassemblements et des manifestations interprofessionnelles". Mais concrètement, des débats subsistent entre les syndicats, comme le détaille Le Monde.
La grève.
C'est l'option choisie par la CGT.
Elle répond à l'appel de la Confédération européenne des syndicats. Pour Nadine Prigent (vidéo), secrétaire générale de la fédération de la santé, la CGT programme de "débattre d'arrêts de travail et grèves et d'organisation de manifestations partout dans les territoires (…) Une décision offensive."
La journée d'action.
La CFDT, plus modérée, refuse toute action à "caractère politique ou électoraliste". Bien qu'elle ait signé le texte commun, elle "décidera lors de son conseil national des 14 et 15 février les modalités de son engagement dans cette mobilisation". Refusant toute grève, le secrétaire général François Chérèque envisage plutôt une journée "d'information" pour exprimer le"désaccord avec la façon dont les chefs d'Etat et de gouvernement font face aux dettes des Etats".
Aurélie Delmas