L'Argentine a déposé une plainte contre le Royaume-Uni, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, ce vendredi 10 février. Elle dénonce une "nouvelle militarisation" britannique des îles Malouines. L'ONU appelle à l'apaisement.
A chaque date anniversaire du conflit des Malouines, Argentins et Britanniques s'écharpent. Les premiers continuent à revendiquer sans relâche l'archipel passé sous le contrôle britannique en 1833. Les seconds s'affichent sûrs de leur mainmise et renvoient à l'autodétermination des insulaires, majoritairement européens.
Trente ans après la guerre qui les a opposé (2 avril – 14 juin 1982), le ministre des Affaires étrangères, Héctor Timerman, a déposé une plainte contre le Royaume-Uni devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ce vendredi 10 février. Motif : une "nouvelle militarisation" britannique aux Malouines. Il a rencontré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, auquel il a transmis "des données relatives à des sujets nucléaires, à des armes nucléaires". Ban Ki-moon "a exprimé l'espoir que les gouvernements argentin et britannique éviteront une escalade dans ce différend et résoudront leurs divergences pacifiquement et par le dialogue".
L'Argentine aux aguets
L'arrivée du prince William, le 2 février, et l'envoi d'un destroyer de la Royal Navy dans l'archipel des Malouines avaient agacé les Argentins. Un sous-marin nucléaire pourraient aussi être envoyé, selon la presse britannique.
Ci dessous : le prince Williams : pilote d'hélicoptère aux îles Malouines :
(vidéo Euronews)
"Ils sont en train de militariser l'Atlantique-sud une nouvelle fois : nous ne pouvons pas interpréter autrement l'envoi d'un destroyer ultramoderne accompagnant l'héritier du trône, que nous aurions préféré d'ailleurs voir en tenue civile", avait déclaré, mardi 7 février, Cristina Kirchner, la présidente argentine.
Ci dessous, le discours de Cristina Kirchner devant une carte de l'archipel frappée du drapeau argentin :
(vidéo AFP)
Le pays a obtenu le soutien du Brésil, de l'Uruguay, du Chili et de l'Equateur pour fermer leurs ports à tous les navires présentant le drapeau des Malouines.
Londres défendra l'archipel
Cette offensive diplomatiquea provoqué une vive réaction de Londres.Au lendemain de l'intervention de Cristina Kirchner, David Cameron a démenti tout renforcement militaire, évoquant des "opérations de routine".
"L'Argentine découvrira lorsqu'elle ira devant les Nations unies que le soutien à l'autodétermination est un élément absolument essentiel de la charte des Nations unies", a-t-il déclaré. La Grande-Bretagne refuse d'engager des négociations avec l'Argentine sur la souveraineté l'archipel des Malouines tant que ses quelque 3 000 habitants ne le réclament pas.
Clara Lecocq Reale (avec AFP)
Crédit photo d'appel : Tjeerd via Flickr