La quasi-totalité des avions de la compagnie aérienne britannique est clouée au sol ce lundi 9 et mardi 10 septembre. En conflit sur les salaires, 93% des pilotes sont mobilisés.
Une nouvelle journée de mobilisation devrait se tenir le 27 septembre prochain./ Photo CC BY 2.0 JamesZ_Flickr
Une quinzaine de jours après avoir fêté son centenaire, British Airways fait face à une grève historique. En conflit avec ses pilotes au sujet de négociations salariales, la compagnie aérienne britannique est contrainte d’annuler presque tous ses vols ce lundi 9 et mardi 10 septembre.
Près de 1 700 vols et 280 000 passagers sont concernés principalement sur les aéroports londoniens d’Heathrow et de Gatwick. Environ 93% des 4 300 pilotes membres du syndicat Balpa (British airlines pilots association – « Association des pilotes de ligne britanniques ») sont mobilisés. Une première pour le transporteur britannique.
Des négociations au point mort
En moyenne British Airways distribue 100 000 livres (111 000 euros) en salaire annuel aux pilotes confirmés. La compagnie « paye bien et propose de bonnes conditions de travail » selon Balpa. Seulement, pour le syndicat, les pilotes ont fait des « sacrifices » ces dernières années et devraient tirer davantage profit des bons résultats de leur employeur. Avec un chiffre d’affaires de 6,52 milliards d’euros au premier semestre de 2019, British Airways est l’une des compagnies les plus rentables d’Europe.
Au mois d’août, la direction affirme avoir proposé une augmentation de salaires à hauteur de 11,5% sur trois ans. Une offre qu’elle qualifie de « juste » mais qui a été rejetée. Depuis, les négociations sont au point mort. Jeudi 5 septembre la compagnie a récusé une dernière offre du syndicat qui proposait de renoncer à la grève en échange d’une reprise des discussions.
Une perte de 44 millions d’euros par jour
Selon le transporteur, les revendications des pilotes lui coûteraient 50 millions de livres en plus, ce que conteste Balpa. « British Airways choisit délibérément de faire en sorte que les grèves aient lieu », a réagit Brian Strutton, secrétaire général du syndicat. Il estime qu’un jour de grève coûtera à British Airways 40 millions de livres (44 millions d’euros). Un chiffre inférieur de 5 millions de livres à la somme réclamée par les pilotes.
Depuis, la tension monte. D’après le Financial Times, la direction a envoyé vendredi 6 septembre un e-mail à ses pilotes en menaçant de sanctions ceux qui prendraient part au mouvement. Ils perdraient pour trois ans les généreuses conditions dont eux et leur famille bénéficient lorsqu’ils voyagent.
D’autres jours noirs à prévoir
La mobilisation devrait impacter certains vols de mercredi 11 septembre. Une nouvelle journée de grève est prévue le 27 septembre. Propriétaire de British Airways, le groupe hispano-britannique IAG, qui comprend aussi la compagnie espagnole Iberia et l’irlandaise Aer Lingus, a proposé des remboursements ou des réservations à d’autres dates.
Outre-Manche, British Airways n'est pas le seul transporteur à faire face à des grèves. Une partie des pilotes de Ryanair au Royaume-Uni ont annoncé la poursuite de leur mouvement en septembre, même si les perturbations ont été jusque là très limitées.
Benjamin Martinez