Le président américain Donald Trump est attendu au Royaume-Uni ce mardi 16 septembre en fin de journée pour sa deuxième visite officielle. Au programme : un accord sur le nucléaire, la baisse de certains droits de douane et la guerre en Ukraine.
Donald Trump avait reçu Keir Starmer à Washington D.C en février dernier. © La Maison Blanche
En 2018, il avait été reçu par Elizabeth II et Theresa May. Pour sa deuxième visite officielle au Royaume-Uni, et la première de son second mandat, le président des États-Unis Donald Trump sera accueilli par le roi Charles III et le premier ministre britannique Keir Starmer (Parti travailliste).
Alors que son arrivée sur le sol anglais est prévue pour ce mardi 16 septembre en fin de soirée, la venue du président américain fait déjà couler beaucoup d’encre outre-Manche. Finalisation d’un accord sur la baisse des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, investissements d’entreprises de la finance à hauteur de 1,25 milliards de livres (1,4 milliards d’euros)… Depuis plusieurs jours, le gouvernement britannique multiplie les promesses sur les débouchés de cette visite. Mais c’est le nucléaire qui occupe le premier plan.
Vers un « âge d’or » pour le nucléaire civil ?
Keir Starmer et Donald Trump devraient signer jeudi l’Atlantic partnership for advanced nuclear energy (partenariat atlantique pour une énergie nucléaire avancée). Cet accord offrira un cadre réglementaire identique dans les deux pays concernant la fabrication de « micro-réacteurs ». Autrement dit, si un réacteur a déjà passé des tests de sécurité dans un pays, il ne sera plus nécessaire de les réaliser dans l’autre pays. Alors que le gouvernement britannique espère tripler sa production nucléaire d’ici 2050, cette clause pourrait diminuer de moitié le temps de mise sur le marché de ces nouveaux réacteurs.
Le partenariat prévoit également des accords inédits sur la recherche en fusion nucléaire, en finançant des programmes de simulation par intelligence artificielle. « Avec les États-Unis, nous construisons un âge d’or du nucléaire qui place nos deux pays à la pointe de l’innovation mondiale », a commenté Keir Starmer dans un communiqué de presse paru ce lundi.
Les deux pays coorganiseront en 2026 un sommet sur la politique énergétique en matière de fusion nucléaire.
L’Ukraine, le bâton de la discorde
Sujet moins consensuel entre le président américain et le premier ministre travailliste, l’Ukraine devrait également être au cœur des discussions. Alors que le cabinet de Keir Starmer invitait lundi le président russe Vladimir Poutine « à venir s’asseoir à la table [des négociations] », c’est le roi Charles qui pourrait mener la discussion. Soutien indéfectible du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, il est aussi très apprécié de Donald Trump.
La presse anglaise compte sur le « soft power » de la figure royale pour peser dans la balance.
Laura Perrusson
Édité par Quentin Baraja
Un fort sentiment anti-Trump
La venue de Trump ne fait pas l’unanimité. Le collectif « Stop Trump », qui regroupe une cinquantaine de syndicats et d’associations britanniques, a d’ores et déjà lancé un appel à manifester, mercredi 17 septembre. Ils dénoncent notamment la politique de haine et de division du dirigeant américain.
Une marche de protestation d’autant plus importante pour le collectif qu’une manifestation d’extrême-droite a réuni 150 000 personnes dimanche à Londres. « En déroulant le tapis rouge pour Trump, Starmer envoie un message extrêmement dangereux et (…) brille par son absence à un moment où le Royaume-Uni a besoin d'un leadership fort pour faire face à l'extrême droite », s’est insurgé le mouvement dans un communiqué.
En 2018, 250 000 personnes avaient défilé dans les rues de Londres contre le président Trump.