L'ouragan Dorian a atteint le Canada la semaine dernière. En même temps, le typhon Faxai frappe le Japon. Deux événements qui interrogent sur la fréquence et la puissance de ces phénomènes à l'heure du changement climatique.
Les rafales de l'ouragan Dorian ont atteint 350 km/h./ Photo CC BY-SA 4.0/NOAA
Après les Bahamas et les Etats-Unis, l’ouragan Dorian continue de frapper l’Amérique du Nord malgré sa relégation de catégorie 2 à 5. Dans la nuit du 6 au 7 septembre 2019, il s’est abattu sur le Canada avec des vents allant à plus de 140 km/h. Au total, 45 personnes sont mortes, des milliers de disparus et des destructions considérables. Même phénomène de l’autre côté du globe : au Japon, le typhon Faxai, également de catégorie 2, touche la côte ouest du pays depuis le 7 septembre, faisant 2 morts et 60 personnes blessées. Trois questions pour comprendre ces intempéries de plus en plus puissantes et destructrices.
Quelle est la différence entre un cyclone, un typhon et un ouragan ?
Ces noms désignent un même phénomène : la formation d’un tourbillon dans des régions tropicales en mer, accompagné de vents forts dépassant les 117 km/h. La nomenclature diffère selon le lieu de formation. Le cyclone recouvre l’océan Indien, le typhon dans le Pacifique nord-ouest et l’ouragan le Pacifique nord-est et l’Atlantique nord. Voilà pourquoi, on parle d’un typhon au Japon et d’un ouragan lorsqu’il frappe la côte des Etats-Unis. Ils sont tous classés de 1 à 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson en fonction de la force des vents, 5 étant le plus fort.
Google Crisis Response prévoit que l'ouragan Dorian continue sa trajectoire au Nord du Canada d'ici le 10 septembre à 13h.
Ces phénomènes météorologiques ont-ils un lien avec le changement climatique ?
Oui, selon un rapport de 2013 du GIEC (groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Les scientifiques estiment que la fréquence des cyclones baissera selon des simulations de modèles climatiques pour le 21 e siècle. Ils prévoient aussi que ces phénomènes seront plus puissants avec des vents et des précipitations plus forts que ceux observés jusqu’alors. La hausse des températures des océans, en moyenne entre 0,5 et 2 ° Celsius, a pour conséquence le renforcement des cyclones. En dépit de ce constat commun, les scientifiques ne prévoient pas d’anticipations chiffrées. Mais l’ouragan Dorian est l’un des plus intenses depuis 1980, il a dépassé le record des vents violents de Katrina en 2005 ou Irma en 2017. Certaines rafales ont atteint plus de 350 km/h.
La trajectoire du typhon Faixan prévue jusqu'au 10 septembre, 7 heures par Google Crisis Reponse.
Quelles sont les zones les plus touchées du globe ?
Les cyclones se forment dans des zones où la température des océans est supérieure à 27° Celsius. Ainsi, les Caraïbes, l’Atlantique mais aussi l’océan Indien sont plus enclin à la formation de cyclones, de typhons et d’ouragans. Les experts du GIEC observent cependant que la zone où les cyclones atteignent leur intensité maximale migre de plus en plus vers les pôles Nord et Sud. L’ouragan Dorian finira, par exemple, sa trajectoire au Canada au Nord de l’océan Atlantique, une zone où ces phénomènes sont généralement rares. En cause, notamment, l’augmentation des températures de la surface des océans mais aussi les vents plus chauds des ouragans.
Pauline Boutin