Après le ralliement de Christine Boutin ce lundi soir, il reste peu de candidats à droite susceptibles de grappiller quelques pour-cent au président sortant et bientôt candidat, Nicolas Sarkozy (en excluant bien sûr Marine Le Pen, toujours créditée de près de 20% dans les sondages).
De François Bayrou à Nicolas Dupont-Aignan, où en sont les candidats de la droite ?
Il avait déclaré vouloir "aller jusqu'au bout". Pourtant, Hervé Morin, qui avait déjà annoncé qu'il appellerait à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour, devrait annoncer son retrait de la course à la présidentielle dans les prochains jours.
Peinant à recueillir plus de 300 signatures, Hervé Morin qui s'est retiré pour "réfléchir dans sa campagne natale" dans l'Eure, avait suscité de vives désapprobations, y compris dans les rangs de son propre parti, en se déclarant candidat. Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy et numéro 2 du Nouveau centre, n'avait pas ménagé l'ancien ministre : "0% pour un fromage, c'est bon pour la santé. Mais dans un sondage présidentiel, c'est inquiétant !"
Le président du Nouveau centre présentera une motion lors du Congrès extraordinaire de son parti le 25 février. Il soutiendra très probablement Nicolas Sarkozy, la majorité ayant déjà décidé de ne pas présenter de candidat face au député de l'Eure aux législatives.
La confiance est de rigueur dans les rangs de République solidaire. L'ancien Premier ministre qui a rejoint Marine Le Pen sur la question de l'anonymat des signatures, peine cependant à réunir ses 500 parrainages. Son parti n'a, selon l'Express.fr, "ni les élus locaux, ni le savoir-faire des vieux partis pour assurer avec succès cette mission".
Elu "candidat le plus sexy" selon un sondage Harris Interactive pour M6, MSN Actualités et RTL, Dominique de Villepin ne décolle pas dans les intentions de vote, crédité au maximum de 3%. Il n'envisage pas, cependant, le moindre ralliement pour le moment.
Faute de parrainages suffisants, Nicolas Dupont-Aignan n'avait pas pu être candidat en 2007. Aussi, pour 2012, le président de Debout la République a, selon son attachée de presse, Carole Vezilier, commencé sa chasse aux signatures "en novembre 2010". Il disposerait aujourd'hui de 480 signatures.
Carole Velizier, contactée par Webex, l'assure : "Nicolas Dupont-Aignan est plutôt confiant. Il n'a aucune raison ni aucune envie de renoncer pour le moment." Cependant, "pas d'optimisme démesuré". "Il ira chercher ses signatures jusqu'à la fin, signature par signature", explique l'attachée de presse. Sauf surprise il devrait donc figurer parmi les candidats du premier tour.
De tous les petits candidats, Frédéric Nihous, qui disposerait de 280 parrainages, est probablement l'un des moins visibles. Reçu par Laurent Ruquier sur le plateau de l'émission On n'est pas couché le 11 février, il avait ainsi déclaré, non sans humour, que les 15 minutes de temps de parole offertes par le présentateur de France 2 lui permettraient de doubler la totalité du temps d'antenne dont il avait bénéficié jusqu'alors.
Frédéric Nihous, sur le plateau de l'émission On n'est pas couché.
Accusé par Nicolas Dupont-Aignan d'être un "sous-marin de l'UMP", Frédéric Nihous s'est rapproché depuis plusieurs années de l'UMP. Lors des régionales en 2010, Chasse, pêche, nature et traditions avait ainsi conduit une liste commune avec la majorité présidentielle. Un échec, selon Frédéric Nihous, qui n'annonce pas, pour le moment, de ralliement à Nicolas Sarkozy.
Le candidat du MoDem n'a jamais évoqué la moindre difficulté à réunir ses 500 parrainages. François Bayrou, crédité de 12% dans un sondage Ifop pour Paris-Match, est sans aucun doute la plus grosse épine dans le pied droit de Nicolas Sarkozy.
Fervent opposant au président de la République, François Bayrou a reçu, ce mardi, le soutien ouvert d'ex-gaulistes, le jugeant plus apte que Nicolas Sarkozy à remporter le second tour face à François Hollande.
Contrairement à Christine Boutin, Corinne Lepage n'a aucune intention de se rallier à Nicolas Sarkozy. Cependant, comme tous les petits candidats, elle rencontre énormément de difficultés à rassembler les 500 précieux parrainages. Elle disposerait, selon elle, d'environ 400 signatures.
Corinne Lepage ne soutiendra pas non plus François Bayrou qu'elle a quitté, avec Cap 21, en mars 2010. C'est ce qu'elle a confirmé sur le plateau de TF1, lundi soir.
Corinne Lepage sur le plateau de Parole directe.
Le soutien de la présidente de Cap 21, qui a répété se sentir "de centre-gauche" devrait donc probablement aller à François Hollande. Reste à savoir si ce sera avant ou après le premier tour de l'élection.
Le candidat, méconnu du grand public, a annoncé le 31 janvier qu'il avait réussi à collecter ses 500 parrainages.
Jacques Cheminade, interviewé par Jean-Jacques Bourdin, sur RMC.
Souvent taxé d'avoir des idées d'extrême droite, Jacques Cheminade avait cependant appelé à voter pour Ségolène Royal en 2007. Pour la présidentielle 2012, il a déjà annoncé qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy ni pour Marine Le Pen, "si elle est au second tour, ce [qu'il] n’espère pas".
Renaud Février
(Crédit photo d'appel: Paul Beattie / Flickr)