Pour la première fois depuis 1994, deux pays arabes, les Emirats arabes unis et le Bahreïn, se sont alliés à Israël, hier. De quoi faire bouger les dynamiques régionales ?
Sur la pelouse de la Maison blanche, les flashes crépitaient hier. Sous l'égide de Donald Trump, allié renforcé de Jérusalem, les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont entériné une alliance nouvelle avec Israël. Ces « accords Abraham » doivent « normaliser les relations » entre les pays arabes et l’Etat juif. Le pays gouverné depuis 11 ans par Benyamin Netanyahou compte donc désormais quatre alliés dans la région. L’Egypte et la Jordanie avaient déjà franchi le pas en 1979 et 1994. Ces alliances pourraient bien pousser d'autres pays arabes à enterrer la hache de guerre.
En ligne de mire, le même ennemi : l’Iran. Contre la puissance chiite d'Hassan Rohani, en conflit ouvert avec les Etats-Unis depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, les pays arabes ont revu leurs exigeances à la baisse. Alors qu'un accord israélo-palestienien était la condition sine qua none a une alliance avec Israël depuis 2002, les tensions entre l'allié américain et le rival iranien font bouger les lignes.
Sur les territoires palestiniens, en revanche, l'annonce de l’alliance n'a fait qu'accroître les tensions existantes. Des échanges de tirs de roquette ont eu lieu dans la bande de Gaza hier soir et ce matin.
Lola Breton, Emma Chevaillier et Enzo Dubesset