Depuis dix mois aujourd’hui, le journaliste français Olivier Dubois est otage du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), une alliance jihadiste liée à Al-Qaïda. Enlevé au nord du Mali le 8 avril 2020, il est le seul otage français au monde. La dernière libération d’otage occidental dans la région remonte au 10 octobre 2021. La religieuse colombienne Gloria Cécilia Narváez Argoti, enlevée en février 2017 dans le sud du Mali par le GSIM, a recouvré sa liberté. Quatre autres sont toujours retenus au Sahel. Voici leurs profils, des plus anciens aux plus récents kidnappés.
4 avril 2015 : Iulian Ghergut (Roumanie)
Le Roumain Iulian Ghergut a été enlevé par cinq hommes armés au sein de la mine de manganèse de Tambao, dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière avec le Mali et le Niger. Il y travaillait comme officier de sécurité. Le rapt avait été revendiqué par le groupe Al-Mourabitoune, dont la plupart des membres ont depuis fusionné avec le GSIM. Dans une vidéo publiée plus d’un an après sa disparition en octobre 2016, il porte une barbe très fournie et parle un français marqué d’un fort accent. L’officier de sécurité déclare être en bonne santé, penser à sa famille et demande sa libération au gouvernement roumain.
15 janvier 2016 : Arthur Kenneth Elliott (Australie)
Le chirurgien australien de 86 ans Arthur Kenneth Elliott a été enlevé au Burkina Faso en janvier 2016 avec sa femme, Jocelyn, par le groupe jihadiste Ansar Dine. Ils dirigeaient ensemble un centre de soin depuis 1972. Jocelyn Elliott a été libéré un mois après le kidnapping. Les dernières nouvelles le concernant datent de début 2017, lors de la libération de l’ex-otage française Sophie Pétronin. Elle avait révélé avoir passé deux mois de captivité avec lui début 2017. Sa femme a plusieurs fois demandé sa libération aux ravisseurs à travers des courriers.
14 octobre 2016 : Jeffery Woodke (États-Unis)
L'humanitaire américain Jeffery Woodke était, lui, installé au Niger depuis une vingtaine d’années lorsqu’il a été enlevé le 14 octobre 2016 à son domicile à Abalak, dans le centre du pays, avant d’être conduit au Mali. Il œuvrait au sein de JEMED, une ONG américaine d’inspiration chrétienne, qui construit notamment des puits et des écoles. Croyant convaincu, il jouissait d’une très bonne réputation sur place et s’abstenait de tout prosélytisme. Trois ans plus tard, en octobre 2019, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait assuré que l'humanitaire était vivant et en bonne santé.
11 avril 2018 : Jörg Lange (Allemagne)
Le travailleur humanitaire allemand Jörg Lange a été enlevé le 11 avril 2018 dans l'ouest du Niger avant d’être emmené dans le nord, près de la frontière avec le Mali. Le préfet d'Ayorou avait alors expliqué que le travailleur de l’ONG allemande Help, qui œuvre contre la crise alimentaire, avait été intercepté à bord de son véhicule avec son chauffeur « par des individus armés à bord de quatre motos. Ils les ont passés à tabac, ils ont pris le Blanc et ils ont brûlé le véhicule ». Lors d’une visite à Paris en 2018, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait déclaré que Lange était vivant.
Grégoire Cherubini