La Corée du Nord a placé mardi son armée en ordre de combat et demandé à ses unités spéciales "stratégiques" de se préparer à d'éventuelles frappes contre les Etats-Unis et ses îles dans le Pacifique.
Kim Jong-Un, jeune dirigeant de la Corée du Nord utilise la menace militaire pour exister à l'échelle internationale. / Vidéo-AFP. Source : KCTV
Les tensions sur la péninsule coréenne sont à leur plus haut niveau depuis 2010. La Corée du Nord vient de menacer une nouvelle fois d'envoyer des missiles contre les Etats-Unis, mais aussi contre l'île de Guam, Hawaï ainsi que contre « toutes les bases militaires américaines dans la région Asie-Pacifique » et en Corée du Sud, a déclaré le commandement nord-coréen dans un communiqué transmis par l'agence officielle KCNA.
« Le commandement de l'armée du peuple coréen déclare que toutes les troupes d'artillerie, y compris les unités stratégiques de missiles et les unités d'artillerie à longue portée doivent être placées en alerte "prêtes au combat" », indique l'agence.
Pas la technique requise selon les experts
Mais Pyongyang est loin de maîtriser la technique requise pour lancer un missile intercontinental, capable de frapper les Etats-Unis, malgré le tir réussi d'une fusée le 12 décembre dernier, assimilé par Séoul et ses alliés à un missile balistique. Hawaï et Guam sont également considérés comme hors de portée des missiles de moyenne portée développés par la Corée du Nord, qui pourraient en revanche atteindre les bases au Japon et en Corée du Sud.
Vendredi, Séoul et Washington ont renforcé les conditions de leur pacte de coopération militaire. Il prévoit désormais un soutien accru des Etats-Unis à la Corée du Sud, même en cas de provocation mineure de la part de la Corée du Nord. « Il n'y a pas de plus grande erreur que l'idée qu'ils (Séoul et Washington) auront l'occasion de riposter », a ajouté le commandement nord-coréen de l'armée mardi.
Demande d'abandon du programme nucléaire
Dans la matinée, avant cette nouvelle menace, la nouvelle présidente de la Corée du Sud Park Geun-Hye a prévenu Pyongyang que « le seul chemin vers la survie » résidait dans l'abandon de ses programmes nucléaire et balistique et a appelé le Nord « au changement ».
« Encore maintenant, la Corée du Nord menace notre sécurité nationale », a réagi la chef de l'Etat dans un discours prononcé à l'occasion du 3e anniversaire du naufrage d'une corvette sud-coréenne le 26 mars 2010, torpillée par Pyongyang, selon Séoul. Le torpillage avait causé la mort de 46 marins sud-coréens. Le Nord a toujours nié en être responsable.
Déjà la semaine dernière, Pyongyang avait menacé de s'en prendre aux bases américaines au Japon et à Guam, en riposte aux vols de bombardiers B-52 au-dessus de la Corée du Sud. Le 12 février, un troisième test nucléaire réalisé par le Nord avait entraîné de nouvelles sanctions de l'ONU et des menaces de représailles de la part de Pyongyang.
David Métreau avec AFP